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La fac buissonnière
Les étudiants chôment depuis le 17 décembre dernier
Publié dans Le Temps le 24 - 01 - 2010


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Ni les profs ni les étudiants ne peuvent s'épanouir avec un système pareil. Plus de possibilité de lire et encore moins de faire des recherches et de publier. « Nous sommes devenus une machine à corriger »
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Les rares étudiants présents sur le campus préfèrent les buvettes, ou ils peuvent se réchauffer.
Comme de coutume les étudiants se sont offert leur semaine de vacances après les examens partiels. Un cadeau sur le compte du contribuable, puisque c'est bien lui qui finance l'enseignement public. Lorsque l'on sait à combien s'élève le coût d'une journée d'enseignement à l'université on est en droit de demander des comptes.
Face à ces salles vides l'administration déprime, les enseignants grondent et les étudiants s'estiment dans leur droit. Ecoutons- les.
Les étudiants ont chômé cette année depuis le 17 décembre. Cela fait pratiquement un mois et demi. Nous avons utilisé l'adverbe « pratiquement » en raison de la petite semaine de cours qui a suivi les vacances et qui a précédé les examens, pendant laquelle les salles de cours étaient pourtant plutôt dégarnies.

Un vide sidéral
« Trop c'est trop ! gronde un professeur, rouge de colère. J'ai passé toute la journée d'hier à préparer mon nouveau cours, je me suis levé au petit matin dans la grisaille et le froid pour me taper 10 km dans des embouteillages monstres. Tout cela pour être à temps pour mon cours, à 8heures 20 exactement. Hélas j'ai dû faire face au vide sidéral. Chaque année c'est le même problème et l'administration semble-t-il n'est pas prête de s'en préoccuper »
Pourtant, l'administration s'en soucie, cette année particulièrement. Les services de scolarité tiennent un registre précis des présences et absences aussi bien des profs que des étudiants.
Un des agents nous montre sa feuille de contrôle. Ahurissant ! Non que cette feuille soit mal tenue, au contraire, mais notre étonnement vient de ce que l'on puisse y constater. Depuis lundi 18 janvier en effet, rares sont les colonnes où il est noté que les étudiants, ou même quelques étudiants, sont présents. Les cours n'ont donc pas eu lieu en raison de l'absence collective des étudiants, car, l'enseignant est tenu à donner son cours même en la présence de deux ou trois étudiants.
« Nous avons fait notre travail, nous précise l'agent administratif, l'image est flagrante, c'est au ministère de réagir pour arrêter l'hémorragie ».

Des étudiants désarçonnés
Les étudiants légitiment la fac buissonnière par le fait qu'ils ont besoin de s'oxygéner : « En réalité, nous n'avons pas eu de vacances, puisque nous les avons consacrées à la révision. Et le comble, c'est qu'au lieu de passer directement les examens, il nous fallait reprendre les cours pour une semaine. Cela nous a complètement déconcentrés » Raconte un étudiant en 2ème année LMD.
Les rares étudiants présents sur le campus préfèrent les buvettes, où ils peuvent se réchauffer, aux salles de cours. « Je ne serais pas venue, nous explique une étudiante, si je n'habitais pas au foyer mitoyen à la fac. Cela me déprime de rester dans ma chambre toute la journée. Mais entrer dans une salle de classe aussi dégarnie me déprime encore plus. Au moins je profite de ces vacances arrachées par les étudiants pour lire un peu ».
Justement les étudiants se plaignent de l'encombrement de leur agenda à cause du système LMD. « C'est un système de travail à la chaîne que nous n'avons pas connu même du temps du bachotage. L'examen a perdu de sa solennité puisque chaque semaine nous subissons des examens. Qu'on les nomme TP, examen ou DS, c'est pour nous un examen. Nous sommes crevés et à bout de nerfs avec ce rythme infernal ».
Pour une fois les enseignants font écho aux étudiants. « Ah ! mais nous sommes dans la même situation. Nous confie un professeur de langue anglaise. Un vrai marasme que ce LMD. Imaginez qu'un DS est exigé juste après les vacances du 7 novembre. Quand on sait que les vrais cours commencent en octobre, en raison du boycott des étudiants du mois de septembre, qu'avons-nous comme matière pour tester correctement les étudiants ?! Résultat, tout le monde se rabat sur les QCM, et de fait il n' y a ni questions multiples ni encore de choix multiples en raison de la pauvreté du cours. Les étudiants n'obtiennent donc forcément que de bonnes notes qui ne reflètent nullement leur niveau. Et comment voulez vous que l'on formule des questions intelligentes avec un cours si pauvre ! »

Arrêter l'hémorragie
On peut résumer ainsi la complainte qui revient si souvent : ni les profs ni les étudiants ne peuvent s'épanouir avec un système pareil. Plus de possibilité de lire et encore moins de faire des recherches et de publier. « Nous sommes devenus une machine à corriger »
Cependant, il ne s'agit là que d'un seul aspect justifiant l'absentéisme, car le système LMD est nouveau alors que le phénomène de la fac buissonnière est vieux, surtout, à la rentrée et au cours du second semestre.

Mais là c'est une autre paire de manches
Certains étudiants l'expliquent par « les cours trop ennuyeux ». Leur réserve de patience s'épuise à la fin du premier semestre, et donc ils profitent des cartouches d'absence qu'il leur restent pour les épuiser sans raison valable sauf celle de ne pas passer des heures à bailler devant un cours insipide.
D'autres étudiants n'ont pas les moyens de continuer à payer le loyer pour un autre semestre. Ils rentrent carrément hiberner chez eux : « Nous assistons juste le temps qu'il faut pour ne pas être privés des examens, et nous rentrons chez nous dans la journée même. Cela nous revient moins cher, tout comme pour la rentrée. Celle-ci débute pour la plupart des facs vers le 15 septembre et franchement personne n'est prêt à payer le loyer d'un mois pour 15 jours seulement, alors nous continuons à crécher chez nos parents au bled jusqu'au premier octobre »
Toute une panoplie d'explications, de justificatifs, et de prétextes invoqués pour légitimer le désert qu'est devenue notre université.
Une enquête sérieuse s'impose ainsi qu'une réflexion approfondie, à laquelle doivent participer toutes les parties concernées pour remédier à cette situation.
Et c'est au ministère de tutelle d'en prendre l'initiative


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