Une année, cela passe vite. Très vite, surtout pour ceux qui flânent en route et croient que l'horloge se fera un plaisir de les attendre. A chacun d'établir son bilan. Les différentes parties prenantes du sport seront jugées par... l'Histoire. Elle ne pardonne jamais les insuffisances et le manque d'initiatives. Surtout les promesses non tenues et les décisions hâtives et peu réfléchies. Le ministère, qui veille sur les destinées de ce sport, se retrouvera demain, devant les Jeux olympiques de Paris. Des Jeux qui constituent pour toutes les nations sportives du monde un rendez-vous incontournable pour établir ce bilan tant attendu, parce qu'il engage l'avenir. C'est à partir de cette échéance que l'on fixe le programme d'action qui mettra en branle de nouvelles structures, de nouvelles équipes, de nouvelles générations, de nouvelles conceptions. Notre ministère aura-t-il les moyens de sa politique, de ses ambitions, de ses obligations multiples et en continuelle expansion ? Peut-être, mais c'est avec beaucoup de réserve qu'on souffle cet espoir. Nous savons que le pays est en voie de redressement et que les priorités prennent le pas sur le désir d'effectuer ce saut vers la qualité que tous les responsables de ce sport attendent. Nos jeunes filles et garçons des différentes sélections nationales, surtout dans les sports individuels, sont brimés, privés de bien des avantages et moyens qui leur auraient permis de progresser davantage. On semble ne pas en être conscient. Il n'en demeure pas moins que l'année se termine sans que la nouvelle loi régissant le sport dans le pays soit promulguée. Une loi qui mettra fin à bien des abus et que tous ceux qui ne tiennent que grâce aux largesses de l'actuelle loi en vigueur voudraient qu'elle s'engouffre dans les dédales de l'oubli. De toutes les manières, les lobbies font le forcing. Réussiront-ils dans leur œuvre de démolition ? Les fédérations sont les premières concernées, car certaines d'entre elles ploient sous le joug de personnes qui semblent avoir bloqué l'horloge du temps et mis un terme à des ambitions légitimes de bénéficier du minimum : participer à un travail collectif, seul garant d'une véritable mise sur orbite de bien des disciplines où le sport tunisien a de très grandes chances de bousculer les ténors à travers le monde. Les clubs sont également en attente et une année de difficultés c'est bien une de trop. Surtout pour les clubs « professionnels » qui pataugent dans une situation sans issue. Il est temps qu'ils fassent leur entrée dans un monde professionnel véritable où chacun a un rôle à jouer. Actuellement condamnés à l'à peu près, ils sont voués à l'échec. Le public est aussi une partie prenante importante de ce sport. C'est lui qui allume la mèche de l'exploit et presse les acteurs à se surpasser pour que le spectacle soit le meilleur. 2024 verra-t-elle le retour à des stades bicolores ? Il ne tient qu'à ce public de mériter cette ouverture, ce retour à la normale que l'on souhaite. Avec quelques réserves. A l'année prochaine !