La situation est confuse et le coach ne sait plus à quel saint se vouer Au terme de cinq jours d'entraînement destinés essentiellement à rassembler l'effectif, l'état des lieux effectué par le coach Lassaâd Maâmmar est effarant et n'est pas de bon augure pour les Olympiens cette saison. Pratiquement, aucun joueur, même ceux qui sont encore sous contrat, de la séduisante équipe de la saison écoulée n'était présent à ces premières séances. Pour cet entraîneur qui a roulé sa bosse un peu partout en Tunisie avec des clubs de Ligue 1 et 2 et qui en a vu d'autres, ce sont des signes, certes pas très rassurants, voire inquiétants mais pas à le décourager et à jeter l'éponge, ce n'est pas son genre. La saison passée, devant un état des lieux similaire, Chokri El Khatoui a rebroussé chemin illico-presto et a refusé de prendre des risques. Il l'a regretté après quand cet OSB qui n'inspirait pas confiance au départ a déjoué tous les pronostics en effectuant une entame de saison tonitruante. «Quelqu'un d'autre à ma place et devant de telles conditions assez défavorables et très dures pour le démarrage d'une saison aurait peut-être pensé à quitter le navire avant qu'il ne prenne de l'eau de toutes parts», avoue Lassaâd Maâmmar avec un brin de certitude dans la voix. «Pour moi, poursuit-il, c'est au contraire une raison pour m'investir à fond dans la réalisation d'une mission qui peut paraître impossible, voire suicidaire et de relever un challenge un peu surréaliste, vu le potentiel humain mis actuellement à ma disposition. La réussite n'est pas forcément liée au travail avec des joueurs connus et confirmés. On peut partir de rien et faire des miracles comme on peut échouer, même si on est à la tête d'une équipe de stars et avec beaucoup de moyens. La clé du succès d'un entraîneur, c'est de savoir composer avec les moyens qu'on lui donne, petits ou grands, et de ne pas passer à côté de la plaque». Regrets quand même Beaucoup de courage, beaucoup de sincérité dans les propos de cet entraîneur qui ne rechigne jamais à la besogne mais qui ne cache pas aussi un réel sentiment le regret, voire d'amertume profonde. Surtout quand il voit l'ossature de l'équipe qu'il a bâtie durant l'été de l'année 2015 s'effriter et se disloquer jour après jour. Du gardien de but Ali Ayari qu'il a fait sortir de l'ombre, en passant par les défenseurs Boubacar N'Dior, Malek Miladi, Khalil Sassi, Amir Dridi, Zied Chaouch, les milieux Boubacar Amara et Abdelkader Dhaou et en finissant par tout le compartiment offensif et ses pièces maîtresses Aymen Sfaxi, Yousssef Khémiri, Rafik Kamergi, tous ces joueurs piliers du groupe ont quitté Sidi Bouzid. Et même ceux qui ne l'ont pas encore fait comme Bassem Skhiri, Khaldoun Mansour, Khalil Gontassi, Hamdi Msallemi et Naoufel Youssefi, ne sont pas dans leur meilleur état d'âme pour reprendre les entraînements et continuer à porter les couleurs de l'OSB. «Le dernier partant est le fer de lance de notre attaque Rafik Kamergi qui a opté pour l'USTataouine, affirme le coach olympien, et je vous mentirai si je ne vous dis pas que c'est l'un des départs qui m'ont fait très mal. C'est un grand opportuniste un de ces chasseurs de buts nés qui ne courent pas les rues et qui n'est pas facile à remplacer. Avec un défenseur ou un demi, on peut toujours colmater les brèches et trouver d'autres solutions, mais pour un attaquant c'est toujours un atout de perdu et donc un énorme gâchis». Lassaâd Maâmmar s'est tourné une nouvelle fois vers les jeunes des moins de 21 ans des grands clubs vivant encore dans l'ombre des seniors et désireux de faire surface et d'être titulaires même avec des «petits» clubs car c'est toujours un tremplin pour la suite de la carrière. Trois défenseurs, Sabri Akrout (arrière central) du CA, Majdi Makhzoumi (arrière central) du CA et Salim (arrière gauche) de l'ESS et deux milieux de terrain, un à vocation offensive, Khalfa, toujours du Club Africain, et l'autre un demi défensif, Mohamed Amine Ben Hamida, «Sang et Or». Avec eux, il y a Abdallah Ben Rabbah, Anouar Chehibi et le gardien de but Hichem Tamzini. Lassaâd Maâmmar a donné un ultimatum de quelques jours au président de l'OSB Abdelkader El Afi pour trouver les fonds nécessaires afin de compléter la liste des recrutés et arrêter l'effectif de départ pour le match des quarts de finale contre le SG, le 16 août. Ce dernier avec le concours du président d'honneur du club Bou Ali Mbarki, s'est déjà attelé à la tâche pour aplanir toutes les difficultés.