38 artistes de 15 nationalités différentes et un lieu totalement réaménagé à l'occasion grâce à l'effort et à la créativité d'une douzaine d'artistes qui nous ont régalés avec un succulent décor aux couleurs de l'été et autres installations et VJing. Trois jours durant, du 9 au 11 août, Hammamet a vibré aux rythmes de la musique électronique et autres approches expérimentales et alternatives du son, aux tonalités des créations visuelles et des activités ludiques et interactives proposées dans le cadre de la troisième édition du festival «Ephémère». Cet événement dédié à la musique électronique et aux arts visuels a su se dénicher une bonne place dans le calendrier estival se déroulant à guichets fermés depuis sa première édition. Deux scènes offertes (une scène principale explosive et une autre alternative qui fait plus dans le son expérimental) aux «Ephémèristes», faits d'habitués et autres novices, qui se sont déplacés nombreux, pour vivre cette expérience immersive. 38 artistes de 15 nationalités différentes et un lieu totalement réaménagé à l'occasion grâce à l'effort et à la créativité d'une douzaine d'artistes qui nous ont régalés avec un succulent décor aux couleurs de l'été et autres installations et VJing. Le festival tire sa force de jeunes passionnés pleins d'idées fraîches et innovantes, cette volonté de «créer», de sortir des sentiers battus et de hausser l'événement aux normes des festivals internationaux du genre. La sécurité fut, sans conteste, l'un des points forts de cette édition, de quoi rassurer les festivaliers et souligner le sérieux de cet événement. On tombe sous le charme du décor, celui de la scène alternative surtout, original et frais avec ses différentes suspensions florales et colorés, un véritable régal pour les yeux et quand on rajoute à cela les différentes performances sonores et visuelles (qui concilie différents goûts) l'on obtient un cocktail détonnant qui a su régaler tous les palais. Pari gagné en terme d'affluence pour cette édition et les deux scènes ne se sont pas désemplies durant les trois jours. Deux mondes pour un festival Il y a d'un côté la scène alternative, notre coup de cœur. Plus petite qui réunit les amateurs de son expérimental. Elle a abrité différentes performances cette année, celle, entre autres, de Néjib Belkhadhi qui, avec sa musique éclectique, a signé sa deuxième participation au festival, celle des Enfants Malins, composé des deux Tunisiens Amine Abbouz et Ghazi Gharbi. Installés au Canada, les deux artistes producteurs ont régalé les présents avec des rythmes alliant musique tribale et minimal et micro-house, celle des décalés Dengue Dengue. Derrière leurs masques tribaux, les deux péruviens Salmon et Rafael Pereira ont déchaîné une audience euphorique avec leur fusion psychédélique de cumbia, dance hall et électro, le tout enrobé d'un style tropical explosif. Il y a eu également l'excellente prestation du libanais Bachar Mar-Khalifé. Compositeur et multi-instrumentiste, il nous a délecté avec son doux mariage entre des chansons traditionnelles et des boucles électroniques, chantant l'amour et les tourments du cœur. Le multidisciplinaire tunisien Aly Mrabet a encore confirmé ses talents de DJ avec ses pérégrinations sonores. D'autres performances sont encore à applaudir, d'autres beaucoup moins à l'instar du groupe de hip-hop Zomra, très décevant... Et il y a d'un autre côté la grande scène principale qui nous a moins séduits car proposant moins de recherches au niveau visuel. La scène a attiré tout de même un très grand public amateur de son explosif. C'est sans conteste le passage, lors du premier jour, de la figure culte de la musique électronique qui a déchaîné les cœurs et les esprits. L'on a nommé Loco Dice ! Un DJ producteur d'origine tunisienne et basé en Allemagne. Tant attendu par les «Ephémèristes», il n'a pas manqué, encore une fois, d'enivrer une scène déjà conquise et de créer une atmosphère explosive. Seth Troxler est aussi une apparition à retenir dans cette scène principale. Né à Kalamazoo, entre Détroit et Chicago, l'artiste a grandi à Détroit puis a vécu à Berlin pendant plusieurs années.