Pour essayer de maintenir le coût global du pèlerinage, les organisateurs ont réussi à convaincre les Saoudiens de leur consentir une ristourne sur la taxe de débarquement, appelée «eddoukhoulia», que les pèlerins paient à l'arrivée en terre saoudienne. Tout est –il devenu objet de critiques et de lancement de furieuses campagnes qui n'épargnent personne et qui mettent en doute tout ce qu'on tente ici ou là de réaliser ? Notre sujet qui a trait au pèlerinage et de son coût, jugé trop élevé, a fait réagir plus d'un. Les uns, emportés par cette vague de protestations, ont vite conclu qu'ils ont été arnaqués. Ils exigent même réparation. Si cela s'avère vrai, c'est leur droit. Mais...attendons voir. D'autres, ceux qui connaissent la situation qui prévaut de nos jours, dans ces terres saintes, et qui ont l'expérience du terrain, soutiennent mordicus que la somme demandée pour l'accomplissement de ce rite est en fin de compte logique. Empressons-nous d'affirmer que ni les responsables qui ont décidé du coût ni les intéressés des deux camps ne nous ont demandé de les défendre. Mais il y a de ces vérités bonnes à dire qu'il faudrait énoncer pour lever cette équivoque, qui dressent les Tunisiens les uns contre les autres, en jetant tous genres de suspicions et de troubles de nature à détériorer la situation. Il n'est sans aucun doute possible, sinon légitime, de demander d'alléger le fardeau de ces candidats au pèlerinage, mais sans pour autant jeter l'anathème sur ceux qui ont fourni des efforts. Il y a eu des efforts Nous avons fait notre enquête, et connaissant parfaitement les lieux et les changements intervenus dans le pays hôte, nous avons remarqué qu'il n'y avait pas d'abus, mais bien des efforts pour réduire ce goût global que les Tunisiens en pleine crise économique ont appris avec une réelle frayeur. Pour essayer de maintenir le coût global du pèlerinage, les organisateurs ont réussi à convaincre les Saoudiens de leur consentir une ristourne sur la taxe de débarquement, appelée «eddoukhoulia», que tous les pèlerins paient à l'arrivée en terre saoudienne. Cette ristourne est très importante et elle aurait alourdi considérablement les frais déjà importants que les pèlerins de tous les pays sont dans l'obligation de régler. Toujours du côté saoudien, on a convaincu ceux qui cèdent leurs bâtiments pour le logement qu'étant donné la situation économique du pays, il faudrait faire un geste comme l'ont si généreusement fait les autorités. Et cela a débouché sur une réduction de près de 30% ce qui représente une baisse conséquente du prix aussi bien à Médine qu'à la Mecque. On a ensuite demandé à Tunisair, dont nous connaissons la situation, de faire un effort et nous avons appris que le transporteur national a accepté de laisser filer entre trois cents et trois cent cinquante dinars sur le prix du billet. La dégringolade du dinar Face à la dégringolade du dinar, personne ne pouvait offrir une solution et l'écart comptabilisé entre le coût global du pèlerinage l'an dernier et celui de cette année a été tout simplement aberrant à la suite de cette baisse vertigineuse qui n'a pas fini de faire des dégâts. Nous retrouvons les effets de cette baisse, dans le coût du transport avec l'augmentation du carburant et des services, en général, dans le pays hôte. Les transports publics ont en effet doublé, les privés n'offrent aucun repère et facturent ce qu'ils veulent, cela va du double et ira au triple en pleine campagne. Sachant qu'à part les hôtels de classe qui deviennent hors de portée, les autres bâtiments, tout proches du sanctuaire, ont été démolis, on ne saurait se prévaloir des conditions que bien des pèlerins ont connues il y a cinq ou six ans. Cela revient à dire que les immeubles destinés à recevoir les pèlerins de tous les pays sont maintenant à au moins 750 mètres du centre névralgique, sinon plus. A la suite du plan de réaménagement des alentours de la Kaâba et de la mosquée du Prophète, ces bâtiments ont été refoulés derrière les hôtels de classe, et, par voie de conséquence les navettes sont plus longues et le temps de les rejoindre, au prix de détours interminables et de routes barrées, plus long. Sur le plan du coût de la vie, nous avons constaté, à l'occasion d'une récente visite, que l'augmentation a été vertigineuse. Tout coûte plus cher. Des produits de première nécessité (pain, légumes, fruits, eau minérale, boissons et jus, café, thé, repas légers et à emporter, etc...) aux services avec un personnel plus exigeant parce que lui-même obligé de payer plus cher le coût de sa vie, son eau courante, son téléphone, ses....impôts. Le passé est dans le rétroviseur Autant dire, pour tout résumer, qu'il faudrait oublier le passé, et ceux qui ont effectué une visite ou le pèlerinage il y a cinq ou dix ans que tout a absolument changé. Il est donc important d'améliorer la communication pour faire comprendre à nos concitoyens ces contraintes, dont les tenants et aboutissants échappent aux meilleures bonnes volontés. Oui, le «hajj» est devenu coûteux et malheureusement ne pourront plus y aller que «ceux qui possèdent les moyens de le faire ». Et tant que la situation économique de notre pays ne se sera pas améliorée, il y aura de nouvelles surprises l'an prochain et les années à venir. Personne n'y pourra rien, étant donné que ce sont des contraintes et impératifs exogènes que nous ne contrôlons pas. Les 9000 dinars sont indiscutablement très lourds pour un citoyen moyen, qui s'efforce d'économiser toute sa vie pour accomplir ce rite, mais par les temps qui courent, au vu de la dévaluation de notre monnaie (nous vous épargnons les chiffres), ne représentent en fin de compte que 15000 riyals. Une somme avec laquelle, aujourd'hui, on ne va pas très loin dans ce pays. Arrêtons de magnifier Pour que la communication soit porteuse du message qu'on voudrait faire parvenir, il faudrait arrêter de magnifier les conditions et les services à offrir sur place. Il est nécessaire que le futur pèlerin soit psychologiquement prêt à affronter les problèmes qui se poseront à lui, tout en étant convaincu que le «hajj» est une véritable épreuve et qu'il faudrait avoir de la patience et des nerfs solides. Il est recommandé de parler le langage de la vérité et d'expliquer que les bâtiments en général sont assez loin, que les cars affrétés ne sont pas du tout libres de circuler comme bon leur semble et à n'importe quelle heure, et que les attentes risquent d'être très longues par suite d'une fermeture imprévue des voies de communication, pour les embouteillages monstres imprévus et incontrôlables, pour passage des officiels ou par mesure de sécurité, que l'on est à plusieurs dans une chambre et qu'il faudrait savoir coexister avec autrui. En un mot : le «hajj » n'a rien d'un voyage d'agrément. Même en payant neuf mille dinars !