Pour le sélectionneur national, le premier but malawite et l'accrochage de Jemaâ avec le public ont changé la physionomie du match Quel est votre sentiment à l'issue de cette rencontre? Je suis déçu. C'est un nul qu'on a concédé bêtement. Nous avions à cœur de faire un grand match. Ça a failli passer et nous avons fait une première demi-heure de très bon niveau, avec beaucoup de mouvements et d'occasions de but. Une occasion immanquable qu'on rate et on passe à côté d'un 3-0. Le premier but encaissé nous a fragilisés car nous l'avons encaissé au dépourvu, puisque nous étions concentrés sur Korbi blessé et l'expulsion du joueur malawite. Nous avons engendré un peu de fébrilité et l'équipe a reculé. Nous avions la possibilité de marquer un troisième but. Mais nous étions à la merci d'une faute bête. Je pense que le penalty est sévère. D'ailleurs, j'ai revu les images. Toujours est-il, nous étions exposés à l'égalisation. Mais à 2-0, ne fallait-il pas confirmer l'ascendant et non pas se faire rattraper au score? Il est vrai que le premier but a été encaissé bêtement. Mais nous étions également à dix, vu que Korbi était encore sur la touche. Toujours est-il que nous devions réagir. Deux à zéro, c'est quand même une marge qui nous permettait d'avoir confiance. Mais quand on rentre dans les vestiaires sur le score de 2-1, il y a une fragilité qui s'instaure. En seconde mi-temps, nous avions eu deux ou même trois occasions d'inscrire un troisième but qui nous aurait libérés. Malheureusement, nous ne l'avons pas fait et nous sommes restés sur la menace du danger adverse. C'est dommage car nous avons fait une première demi-heure très intéressante où nous avons développé un volume de jeu d'une bonne qualité, avec de l'animation par les côtés. Nous étions solides et efficaces sur les contres. Malheureusement, la balle du trois à zéro a été le tournant du match. Ensuite, le premier but du Malawi qui fut un autre tournant. Un scénario inimaginable. On pensait gagner le match dans la durée car on ne s'attendait pas à démarrer aussi vite. Mais nous avons marqué rapidement pour ensuite perdre le fil du match. L'accrochage de Issam Jemaâ avec le public, qui n'a pas arrêté de le siffler, n'a-t-il pas déstabilisé le jeu de l'équipe? C'était le grand problème de la rencontre. Quand il a marqué le second but, il a eu une mauvaise réaction envers le public. Je sais que Issam n'est pas adoré à Tunis. Mais c'est difficile pour nous de nous passer de lui. C'est le joueur qui, de tous les temps, a marqué le plus de buts en sélection. Je ne pouvais pas me permettre de le faire sortir, vu les circonstances du match. Peut-être que si on avait préservé le 2-0 et marqué un troisième but, je l'aurai sorti pour la forme afin de lui montrer qu'il y a des choses qui ne se font pas. Mais je ne pouvais pas me priver d'un joueur qui nous apportait un bonus dans le jeu aérien, rien que pour faire plaisir au public. Le contexte du match a fait que changer pour changer n'était pas évident. Malheureusement, vu ce qui s'est passé, Issam a perdu de sa lucidité, notamment sur trois occasions. La fébrilité mentale vous a donc joué un mauvais tour... Il y a eu deux matches dans le match. Une rencontre bien accomplie pendant 35 minutes avec une avance de deux buts. Le match était presque plié. La réaction par rapport à Jemaâ nous a mis dans la fébrilité. Les conditions ont été réunies pour que le match se termine dans le doute qui est l'ennemi du footballeur. Peut-on dire aujourd'hui que l'équipe de Tunisie joue mieux à l'extérieur qu'à domicile? Oui, l'équipe joue mieux à l'extérieur, peut-être, car elle a besoin de se réconcilier avec son public et son environnement. Lorsqu'on joue en déplacement, on est quelque peu libérés. A Radès, on a vu une équipe de Tunisie qui était à deux doigts de se libérer. Sami Allagui a eu une occasion exceptionnelle de transcender l'équipe à 3-0. Ça aurait pu changer la donne et nous aurions gagné l'estime du public. Ça pouvait déclencher quelque chose. Malheureusement, l'occasion de Allagui ne s'est pas concrétisée et nous n'avons pas gagné. Nous avons eu des moments d'inattention qui nous ont coûté cher. Nous avons perdu deux points.