En dépit de la fermeture des sièges des administrations de Petrofac, le dossier Petrofac n'est pas définitivement clos Avant même d'attendre l'expiration, mardi 20 septembre courant, de l'ultimatum de fermer définitivement son unité de production aux Iles Kerkennah, en cas d'enlisement des négociations avec le gouvernement tunisien, ultimatum, qu'elle avait précédemment lancé, la direction générale de Petrofac, a déjà, le matin de la même journée, ordonné la fermeture de son siège régional à Sfax pour donner, par la suite, de nouvelles instructions l'après-midi concernant la fermeture de son siège principal à Tunis. D'après un responsable de la compagnie, les procédures de fermeture du champ gazier à Kerkennah, entamées le même mardi, vont être incessamment suivies de celles de licenciement de 250 employés dont 90 gardiens.Quant à l'unité de production, elle est déjà à l'arrêt depuis le début du mois de janvier 2016. Pourtant, à l'exception des protestataires relevant de l'Union des chômeurs de Kerkennah, aussi bien la compagnie pétrolière que l'union locale de l'Ugtt, sont unanimes à approuver les propositions présentées par le gouvernement pour trouver une issue à la paralysie du site de production de la compagnie britannique et permettre la reprise du travail. En effet, outre le recrutement de 200 diplômés du supérieur dans le poste de travail qu'ils occupaient, avant le sit-in paralysateur, sur trois étapes, il est question de la mise sur pied d'une société de travail environnemental moyennant un budget de 2,5 millions de dinars à la charge de l'Etap, pour l'acquisition des équipements et le démarrage des activités. Quant à l'arrêt des poursuites judiciaires engagées à l'encontre de quatre jeunes insulaires, des assurances auraient été données par le ministère de la Justice et de l'Intérieur, de trouver une solution légale après la reprise de la production au site de Petrofac. Toujours, selon des sources auprès de la compagnie britannique, la direction régionale de celle-ci a été prise de court par les nouvelles revendications jugées excessives et inadmissibles, les protestataires ayant exigé une contribution de l'ordre de 10 millions de dinars des sociétés pétrolières basées dans l'archipel à titre de contribution au développement de la région. Une revendication qualifiée d'abusive et de déplacée dans la mesure où ces sociétés ne se considèrent pas entièrement concernées par le développement à Kerkennah, lequel nécessite des fonds qui dépassent largement leurs moyens. Cela dit, nous apprenons de sources officielles qu'en dépit de la décision de la direction générale de Petrofac, le dossier ne semble pas définitivement clos dans la mesure où des tentatives de déblocage de la situation sont menées sur plusieurs fronts. En effet, les tractations et les pourparlers en ce sens se poursuivent au niveau du gouvernement comme à l'échelle régionale. On parle de contact au niveau national avec la direction générale de la compagnie britannique pour la convaincre de revenir sur sa décision de délocaliser ses activités en dehors de la Tunisie. Parallèlement, aussi bien la société civile que les autorités régionales à Sfax se sont mobilisées, selon le gouverneur de la région, pour convaincre les protestataires de revoir leurs revendications à la baisse. Ainsi, la situation ne semble pas aussi désespérée qu'elle ne le paraisse et les jours à venir pourraient apporter du nouveau, même si Petrofac, comme mentionné précédemment, a déjà fermé les deux sièges de son administration à Sfax et Tunis, outre les démarches de licenciement de 250 employés. Pour sa part, l'Ugtt décline toute responsabilité dans les « mouvements de protestation populaire survenus à Kerkennah ». En réponse à la déclaration d'un responsable de la compagnie pétrolière, selon laquelle Petrofac serait disposée à reprendre la production à condition que le gouvernement et l'Ugtt s'engagent officiellement et par écrit à trouver une issue positive au blocage de la situation, un responsable syndical rejette cette proposition qui mettrait en cause la crédibilité de l'union. Cependant, selon un syndicaliste local à Kerkennah, l'Ugtt s'estime concernée par ce qui se passe dans l'archipel. C'est la raison pour laquelle les contacts se poursuivent avec l'union des chômeurs pour les amener à formuler des demandes raisonnables afin de désamorcer la crise, et ce, en plus des démarches qui sont actuellement à l'examen avec les travailleurs pour exprimer leurs protestations et demander la reprise du travail à Petrofac.