Tout est à revoir à partir de l'approche fédérale jusqu'au comportement des joueurs eux-mêmes. Aujourd'hui et plus que jamais, le chapitre élite en tennis est un sujet (un chapitre) qui mérite plus qu'une simple lecture, mais un peu plus que ça. Il mérite à notre avis un long temps d'arrêt, une remise en question de beaucoup d'idées et surtout le courage d'ouvrir des chantiers tabous et de passer à l'action. Pendant des années, le concept de l'élite en tennis a été un concept mal défini et surtout mal géré. Ce n'est pas une question de fédération ou de personnes, c'est beaucoup plus profond. Et ceux qui essayent de «manipuler» ce sujet à des fins électoralistes se trompent. Les anciens, les actuels dirigeants à la FTT, mais aussi des clubs ont eu leur temps, et ont chacun essayé de faire de leur mieux, mais comme résultat final, on est loin du compte. Ceux qui prennent la «défense» des quelques joueurs compétitifs, et qui les commercialisent comme étant des victimes, le font en grande partie pour régler des comptes, pas plus. Et du côté de la FTT, qui représente la structure-clef qui donne l'impulsion en matière d'élite, on a toujours fait les mêmes erreurs avec la même obstination à faire passer des options caduques et à gérer en fonction de la loyauté. Dans tout cela, l'élite, en nombre, en qualité et en perspectives, souffre du manque de moyens, de la mauvaise programmation et surtout d'une nouvelle approche qui se base sur la concertation «obligée» avec les clubs et la mobilisation des compétences. Du côté de la FTT, ce qui s'appelle direction technique, et malgré des efforts et beaucoup d'énergie, gère toujours des procédures lourdes et passe le temps à régler des affaires administratives avec la tutelle ou à opérer avec les mêmes personnes et les mêmes procédés de travail. En l'absence d'un DTN qui a un long vécu et qui a plein de pouvoir et qui sait surtout communiquer un projet innovateur, les choses ne vont jamais s'améliorer, malgré toute la bonne volonté. Peu de moyens, trop de besoins Tout imputer à la FTT, et à la DTN en matière de stratégie d'élite, est très sévère. C'est même subjectif. Ce qui se passe auprès des clubs est quelque chose de fou. Salaires d'entraîneurs impayés et qui n'ont ni les moyens ni le cadre pour pouvoir détecter les jeunes talents vers une voie de joueur d'élite (en l'absence d'autorité fédérale), clubs qui tournent en unités de loisirs avec un objectif de rentabilité financière au détriment de l'élite et de la compétition, ou des guerres pour s'installer et régner... Un jeune talent, qui émerge et qui a un potentiel, va suivre une carrière «aléatoire» au gré de l'humeur des dirigeants, au gré des moyens financiers de ses parents (qui se transforment en bailleurs de fonds avec tout ce que ça représente comme possibilité de tension avec le club ou la FTT). Combien de joueurs ont brillé en minimes, en cadets et qui, à l'âge de passer le bac, s'installent à l'étranger pour poursuivre leurs études universitaires et sombrer petit à petit. Aujourd'hui, on a un Malek Jaziri en fin de carrière et qui incarne le joueur à la carrière atypique (il a brillé après l'âge de 28 ans, faute de soutien et aussi de bonne gestion de sa carrière, sans oublier ses blessures). Et derrière lui, Anis Ghorbel, Aziz Dougaz, Majed Kilani, Skander Mansouri, Moez Chergui qui sont livrés à eux-mêmes sans budgets conséquents, étant donné que les montants alloués par l'Etat sont insuffisants (ce n'est pas la faute de l'Etat mais de ceux qui gèrent et qui ne savent pas ramener de gros sponsors) et surtout sans ligne directrice claire sur ce qu'ils vont faire et quels objectifs à réaliser. Et malheureusement, le temps presse et ces joueurs sont appelés à jouer le haut niveau, à gagner des points ATP et à prendre en charge une carrière coûteuse s'il veulent arriver au niveau de Malek Jaziri. Ce qui s'est passé avec leurs prédécesseurs risque de se reproduire avec eux, au même titre que les jeunes minimes ou cadets. Si on parle élite, qu'on ne nous parle pas de championnats arabes ou maghrébins, ou des ITF juniors groupe 5, où nous ne sommes plus capables d'aller au deuxième tour. Cela demande un nouveau projet et un courage de recommencer à nouveau, quitte à sacrifier des sommes importantes pour ramener des techniciens de renommée, étrangers ou tunisiens (pas nombreux franchement!) pour exploiter le potentiel qu'il y a dans notre tennis. Pour le reste, les querelles virtuelles sur les réseaux sociaux entre les ex et actuels dirigeants, les ex et actuels entraîneurs de la FTT et des clubs sont une perte de temps, faute d'idées claires et de cadre qui contient et développe ce nouveau projet.