Les minots sont généralement trimbalés un peu partout dans différents prêts sans grande cohérence. Au Parc A, et généralement dans nos contrées, le système actuel fait qu'il est difficile de voir un jeune éclore en Ligue 1, et c'est encore plus vrai lorsque le club vise les premières loges du championnat. Former prend du temps, et les gros clubs ont pris une voie totalement opposée à celle qui consiste à faire confiance à l'outil «CDF». Pourquoi ? Parce que former, c'est long. En effet, si on se mettait soudainement à faire confiance aux jeunes du cru, ces pousses, aussi bons soient-ils en élite, ne continueraient sûrement pas à jouer le haut du pavé chez les seniors. Sans être affublés du sobriquet de clubs «xénophiles», les «grands» ne peuvent que très difficilement changer de politique aussi brutalement. Si changement il y a de leur part, il se fera doucement, de manière diffuse. Qui plus est, aujourd'hui, les jeunes talents sortis du vivier se cassent souvent les dents tant la différence de niveau entre le championnat élite et celui des aînés est énorme. C'est pourquoi, ces derniers temps, du côté du Parc A, on milite pour un meilleur encadrement des jeunes. Cela permettrait à terme de leur inculquer une identité de jeu propre au club et de ne pas les trimbaler (une fois leur cursus achevé) un peu partout dans différents prêts sans grande cohérence. Qui plus est, au «foyer» des Wissem Ben Yahia & cie et bien d'autres plus ou moins connus, voir un tel club sans gamins du centre de formation animés par la passion, ferait mal au cœur à bien des supporters. Parce qu'entre nous, le CA peine en termes de palmarès ces dernières années, mais le CA est un club populaire, qui a toujours vu sa passion vivre grâce à des joueurs formés au club. Sans eux, que serait le Club Africain ? Miroir aux alouettes ? En tout cas, actuellement, à l'exception de Ahmed Khlil, Srarfi, Haddedi, Seif Jaziri et à un degré moindre Agrebi, Ghazi Ayadi, Dkhili, Zemzmi et Ouedhrefi, le reste du bataillon a été sacrifié au profit d'étrangers. Où sont les Sami Mhaissi, Walid Dhaouadi (blessures récurrentes), Youssef Ayachi, Chiheb Jebali, Seif Charfi, Rouini, Ben Hamida, Sabri Akrout (un joueur furtif), Touré, Amri, Derouich, Mazhoud, Marzouki et même Bouslimi, l'éternel délaissé. Bien sûr, n'allez pas croire que nous militons contre les étrangers, bien évidemment que non. Les joueurs étrangers ont grandement participé à la construction du palmarès continental et local de clubs, tels que le CA (Kamacho, Salou Tadjou, Magharia, Rezgui Arouch, Moussa Pokong, Alexis, Pierre Njanka et Dramane Traoré, même si le CA n'a pas glané de médaille avec lui). Vu sous cet angle, il n'y a pas photo quant à leur apport indéniable. Sauf que ces derniers ne doivent pas êtres recrutés parce qu'ils sont étrangers et plus facilement revendables, mais ils doivent l'être lorsqu'ils apportent un plus à l'équipe qui les recrute. Et même si la «révolution» ne vient pas du haut, nous osons espérer qu'elle viendra du bas, à la manière du Stade Gabésien et de l'ES Métlaoui la saison passée, ainsi que l'ES Zarzis la saison d'avant. Si les grands clubs ne manquent pas d'attrait, d'engouement et d'enthousiasme en leur sein, ils ne manquent toujours pas de talent dans leurs viviers respectifs. Mais cela pourrait arriver tant le système s'épuise, alors que le mirage qu'est l'équipe nationale de Kasperzcak ne changera malheureusement rien au problème !