Le meilleur buteur du CA, Brahim Chenihi, a remis ça face à l'ESZ. Le CA a récemment bouclé ses préparatifs de reprise en se mesurant à l'ES Zarzis à El Menzah (à huis clos). Les Tunisois ont remporté ce test grâce à une réalisation à l'heure de jeu du buteur attitré de l'équipe, l'Algérien Brahim Chenihi. Accusant un retard à l'allumage, les Clubistes ont mis du temps pour huiler leur jeu. En clair, il n'y a eu pratiquement rien à se mettre sous la dent en première période. Un premier half quelconque ponctué de seulement deux tirs cadrés, aucune occasion digne de ce nom, un rythme lent et peu d'entrain. Quelques éclairs dans la grisaille tout de même avec un Ghandri, un palier au-dessus de ses coéquipiers, un Srarfi qui retrouve ses sensations et un Ouedhrfi égal à lui-même. Même le jeune attaquant Seif Jaziri semble adhérer aux consignes du plateau technique en adoptant un jeu plus souple, moins prévisible et plus juste. Un léger mieux a, par la suite, été constaté en seconde période avec 20 minutes de bonne facture où Jaziri semble marquer des points aux dépens de ses alter ego que sont Besson et Meniaoui. Un mot s'impose quant à la sentinelle Mehdi Ouedhrfi. Il apporte de l'équilibre et un regain de vitalité à la transition. Il doit forcément disposer de plus de temps de jeu à l'avenir. Quant à Ifa, Tka et Mhaïssi, ils doivent coûte que coûte hausser le niveau s'ils veulent faire partie des «expéditions» futures de la bande à Kais Yâakoubi. Pénurie de n°10 ! Une remarque est à soulever à propos du rôle des médians du CA, ou plutôt le régisseur, stratège, playmaker ou meneur de jeu comme on l'appelle. Quel milieu offensif axial pour le CA ? Quel positionnement pour ce dernier (légèrement en retrait ou en mode avancé) ? C'est navrant de noter que le CA ne dispose pas de ce profil de joueur capable de désarçonner son vis-à-vis grâce à sa vista (lecture du jeu), sa palette technique et son sens tactique. Chargé d'organiser le jeu offensif de l'équipe, ce poste permet une meilleure expression du potentiel technique globale. Sauf que pour y parvenir, le n°10 doit maîtriser un registre technique et tactique complet pour être efficace, et influer véritablement sur le jeu de son équipe. Il doit être un bon passeur, mais aussi avoir une bonne lecture du jeu pour trouver les failles du dispositif adverse. C'est donc à lui que revient l'orientation du jeu, c'est-à-dire le choix tactique de servir ses attaquants ou ses ailiers en fonction des actions du match. Il est en général aussi un bon dribbleur, car il peut être amené à emmener le ballon, soit pour aspirer la défense et offrir des espaces à ses attaquants, soit pour éliminer des joueurs adverses et créer le surnombre offensif. Dans l'un ou l'autre cas de figure, il doit aussi faire preuve d'une certaine efficacité devant les buts, pour, le cas échéant, concrétiser les actions de jeu qu'il a réussi à créer. C'est dans ce registre qu'ont évolué beaucoup de grands joueurs au CA d'antan (Mohamed Hedi Bayari, Lotfi Rouissi, Khaled Saïdi, Abderrahman Nasri, Hzami et récemment Tijani Belaïd ). Car, pour revenir au jeu dans cette configuration, la majorité des ballons passent par ce type de joueur qui devient véritablement le dépositaire du jeu. Dépendant de la qualité même du joueur ayant le rôle de meneur de jeu, ce système qui tourne autour du n°10 exige du talent et des prédispositions particulières. Au CA, en situation de pénurie de régisseur à l'ancienne, il n'est pas rare que certains dispositifs de jeu écartent ce rôle de joueur au profit de milieux offensifs plus nombreux et excentrés sur les ailes pour varier les possibilités offensives. Bref, on opte pour des milieux offensifs latéraux pour «masquer» et pallier cette pénurie. Cependant, pour les milieux dits de couloirs, du fait de leur éloignement sur les côtés du terrain, leurs possibilités de jeu sont plus limitées et leur vision du jeu relativement amoindrie. Ils ont surtout un rôle de débordement. Ils aspirent la plupart du temps à centrer le ballon devant le but pour que les attaquants puissent tenter de marquer (le cas de Zouheir Dhaouadi et Djabou). Même si le fait d'être exilé sur les côtés leur offre aussi des avantages (ils ont moins de joueurs adverses dans leur zone, et de ce fait, une plus grande liberté de jeu), leur placement ne permet pas toujours de gagner la bataille du milieu, comme aperçu lors du dernier derby face à l'Espérance où le CA a été privé de ballons de manière insolente!