La solidarité franco-tunisienne n'a jamais été à sens unique. Si la France se tient aujourd'hui aux côtés de la Tunisie, notre pays a, par le passé, prêté main-forte à la Métropole. Un document qui date de 1875 relate un épisode de ces liens axés sur l'entraide bilatérale en temps de crise. A l'heure où la France promet un grand soutien à la conférence internationale sur l'investissement, La Presse remonte le temps : en 1875, la Tunisie s'est tenue aux côtés de la France sinistrée. La France promet à la Tunisie «une forte délégation» à la conférence internationale sur l'investissement prévue les 29 et 30 novembre et aussi un accompagnement économique effectif à la relance du développement dans notre pays. En 1875, c'est la Tunisie «qui venait en aide à la France sinistrée». Ne dit-on pas que l'histoire est un éternel recommencement ? Quand Olivier Poivre d'Arvor, ambassadeur de France, promettait le jeudi 27 octobre que Manuel Valls, le Premier ministre français, a décidé «de parrainer» la conférence internationale sur l'investissement qui aura lieu à Tunis les 29 et 30 novembre et quand il annonçait qu'une forte délégation française participera à la conférence et que la «France assurera un accompagnement plus conséquent à la relance du développement économique en Tunisie», il ne savait pas peut-être que la solidarité franco-tunisienne a toujours été réciproque et qu'en 1875, c'est la Tunisie qui venait en aide à la France sinistrée» (c'est le quotidien Tunis-Soir en date du 2 mai 1947 qui le révèle). Quand il incitait les touristes, le même jour, à retourner en Tunisie et annonçait : «Je conduirai moi-même au printemps prochain une délégation de journalistes à Sousse à l'occasion de la réouverture de l'hôtel Impérial Marhaba pour promouvoir la destination et encourager les touristes à revenir massivement dans ce pays», il ne savait pas aussi peut-être que comme le souligne Tunis-Soir dans son édition du 2 mai 1947, «nombreux furent à l'époque et dans toute la Tunisie ceux qui apportèrent leur contribution à la souscription publique (ouverte en 1875 à la suite d'une crue terrible de la Garonne). La Tunisie aidait la France. Et tout au long des années qui suivirent, cette solidarité réciproque ne s'est jamais démentie». La Presse propose, aujourd'hui, à ses lecteurs et lectrices et aux amis français de la Tunisie dont certains se demandent encore pourquoi faut-il aider la Tunisie à sortir de sa crise, un document historique inédit consistant en l'article intégral publié le 2 mai 1947 par Tunis-Soir comportant notamment le texte du message adressé par Kheireddine Pacha au consul Roustan l'informant que Sadok Bey a décidé d'accorder à la France une aide de l'ordre de cinq mille francs. Deux ans plus tard, en 1877, Kheireddine Pacha était révoqué et obligé de quitter le pays et de s'installer en Turquie où il réussit à occuper le poste de «Sadr Al Aadham», c'est-à-dire le poste de Premier ministre de la Porte Sublime. Quatre ans plus tard, plus précisément le 12 mai 1881, le consul Roustan obligeait Sadok Bey à signer, sous la menace de la soldatesque coloniale, le traité faisant du royaume tunisien un protectorat de la France. Bonne lecture.