La consécration de Sarra Besbès est une jolie piste de réflexion. Au-delà de la médaille, c'est la grande métamorphose de l'escrime tunisienne, le sens de responsabilité des athlètes et de ceux qui veillent au grain, leur dévouement et leur passion qui commencent à faire la différence Ce qu'il y a de beau dans le sport, c'est que lorsqu'on tourne une page, on en ouvre une autre. C'est là une leçon permanente d'abnégation et de don de soi, mais c'est aussi un repaire de réhabilitation, de redressement. Une projection dans l'avenir. L'escrime tunisienne entre aujourd'hui dans une nouvelle phase. Une nouvelle époque, sommes-nous tentés de croire et d'affirmer au moment où certaines personnes se donnent quand même le droit de réfuter ce qui est en train de s'accomplir, pratiquement en temps record, et de démêler réalité et fiction. Sur les détails, il y a lieu d'apprécier à sa juste valeur tout ce qui est déjà considéré comme étant une révolution dans l'escrime tunisienne. La médaille d'or remportée hier par Sarra Besbès au Grand prix de Doha (Epée dames et hommes) vient au bon moment. Notamment en conformité avec la nouvelle stratégie qui semble orienter cette discipline suite à l'élection d'un nouveau bureau fédéral conduit par l'ancienne escrimeuse Zeida Doghri. Le parcours de Sarra Besbes dans le Grand prix de Doha est remarquable et significatif. C'est la première médaille d'or tunisienne dans l'histoire de ce Grand prix depuis 14 ans. La consécration finale porte l'empreinte d'une championne qui s'est bien lancée dans la compétition, du début jusqu'à la fin. D'abord face à la luxembourgeoise Fautsch qu'elle a réussi à battre 15/8 au tableau 64. Puis une victoire éclatante aux dépens de la Française Vitalis, 15/10 au tableau 32. Sur la même lancée, Sarra Besbès s'ilmpose brillamment face à l'Ukrainienne Pochkalova 15/11, au tableau 16. Vint ensuite le quart de finale dans lequel elle s'impose face à la Brésilienne Moellhaussen 15/12. La porte de la consécration finale commence alors à s'ouvrir avec tout d'abord une victoire en demi-finale remportée face à la Polonaise Nelip 15/6. Et, cerise sur le gâteau, la démonstration spectaculaire contre la Russe Kolobova 15/ 8 et qui lui vaut la médaille et la plus haute marche du podium. Sous les yeux et les encouragements de la présidente de la fédération, Zeida Doghri, présente dans ce Grand prix. Du temps et du talent Au sein de la Fédération tunisienne d'escrime, il est aujourd'hui question d'un véritable plan de bataille destiné à rendre cette discipline plus performante. L'arrivée d'une ancienne escrimeuse à la tête de cette instance constitue à ne point douter un apport de premier ordre pour ce sport Il s'agit au fait de pointer ce que les amoureux et les passionnés de l'escrime n'hésitent pas à considérer comme un impératif, un choix irrévocable dans la bonne marche de cette discipline. Mais aussi dans la manière avec laquelle l'escrime est censée évoluer et même forcer le cours des événements. La consécration de Sarra Besbès est une jolie piste de réflexion. Au-delà de la médaille, c'est la grande métamorphose de l'escrime tunisienne, le sens de responsabilité des athlètes et de ceux qui veillent aux grains, leur dévouement et leur passion qui font la différence. Certifiée d'ores et déjà, l'escrime tunisienne se présente comme le rassemblement de femmes et d'hommes d'exception, qui pèsent de leur poids et qui sont décidés à aller loin et tout faire pour y arriver... Dans cette discipline, les exploits et les médailles ne relèvent pas seulement des bons sentiments, c'est une notion exigeante et combative que la fédération et les athlètes veulent adopter et assumer.