Il a suffi que Faouzi Benzarti emploie des mots durs aux vestiaires pour que ses joueurs se fassent une raison Il est connu pour être dur. Quand il s'agit de dire ses quatre vérités à un joueur, Faouzi Benzarti ne mâche pas ses mots. Alors que les siens dominaient stérilement les débats durant la première mi-temps, se contentant de quelques tentatives à l'issue desquelles la dernière touche faisait défaut, le technicien «sang et or» s'agitait sur le banc des remplaçants. Son adjoint, Mouine Chaâbani, a été rappelé à l'ordre bon nombre de fois par le quatrième arbitre à chaque fois qu'il quittait la zone technique pour donner des consignes, particulièrement aux défenseurs. C'est que tout au long de la période initiale, les Espérantistes de Tunis dominaient les débats, créaient quelques occasions, mais rataient lamentablement le cadre. S'ils étaient plus concentrés, ils auraient pu en découdre dès les 45 premières minutes du jeu. D'ailleurs, l'expression du visage de Faouzi Benzarti, au moment de rejoindre les vestiaires à la mi-temps, peut nous donner une idée sur la nature du discours prononcé aux vestiaires : «Le discours de Faouzi Benzarti a été sans doute bénéfique. Une chose est sûre, les mots qu'il a prononcés, ont métamorphosé le jeu des joueurs après la pause», a lâché Mouine Chaâbani lors de la conférence de presse d'après-match. Quand on voit la réaction des camarades de Saâd Bguir après le repos, qui ont réussi à ouvrir le score après dix neuf minutes de jeu, se permettant le luxe de baisser le rythme pendant un petit quart d'heure, avant d'accélérer de nouveau la cadence et de porter le coup de grâce à huit minutes de la fin du temps règlementaire, on comprend que la dure méthode employée par le technicien espérantiste a donné ses fruits. «Nous nous sommes remis en question» Et l'assistant de Faouzi Benzarti d'affirmer que le discours de ce dernier aux vestiaires a remis les joueurs devant leurs responsabilités. C'est qu'en face, les Zarizissiens étaient quasi absents, et il n'y avait aucune raison pour que la domination des Espérantistes de Tunis ne se concrétise pas. Fakhreddine Ben Youssef et ses coéquipiers n'étaient pas suffisamment concentrés sur leur sujet durant la première mi-temps, de l'aveu même de Mouine Chaâbani : «La précipitation devant les buts adverses nous a empêchés de mettre à profit notre domination. Nous sommes tombés aussi dans le jeu vertical de l'adversaire et les duels au milieu de terrain. Nous nous sommes remis en question à la mi-temps. Après la pause, la réaction était surtout mentale. Lucides, nous avons pu développer tranquillement notre style de jeu habituel». «Je n'ai pas reconnu mes joueurs» Abattu, le technicien zarzissien peinait à trouver une explication sur la petite prestation de ses joueurs : «Je n'ai pas reconnu mes joueurs. La seule explication que j'ai trouvée, est que mes joueurs ne sont pas habitués à l'impressionnante ambiance du stade de Radès. Habituellement, nous jouons devant 200 à 1.000 spectateurs. Il nous arrivait même de jouer à huis clos, outre que nous sommes habitués au tartan. C'est bien de retrouver une telle ambiance dans nos stades. N'empêche, mes joueurs étaient complètement désarçonnés. Jouer sur une pelouse en gazon naturel n'était pas si évident pour nous. Nous avons essayé d'opérer par des contres rapides et tenter d'ouvrir le score sur des balles arrêtées. Nous n'avons pas réussi à le faire. Il ne faut pas oublier non plus qu'en face, il y avait un grand adversaire, l'Espérance Sportive de Tunis. Ce qui est sûr, c'est qu'il y a beaucoup de choses à revoir dans l'équipe», a déclaré Mounir Rached. Le technicien zarzissien a le mérite de ne pas se voiler la face. Il a du pain sur la planche.