La ministre de la Femme, de la Famille et de l'Enfance, Naziha Laâbidi, a affirmé, hier, qu'une série de mesures visant à défendre les droits des femmes rurales seront annoncées à l'issue d'un Conseil ministériel qui se tiendra la semaine prochaine. S'exprimant lors d'une séance plénière à l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), Laâbidi a indiqué que son département a signé en octobre 2016 un protocole d'accord avec l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt), l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (Utap) et l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (Utica) afin de fixer un cahier des charges régissant le transport des femmes travaillant dans le secteur agricole. Grâce à ce cahier des charges, a-t-elle dit, ces femmes pourront ainsi se déplacer en toute sécurité vers leurs lieux de travail. Elle a, en outre, précisé que son département a créé des commissions afin de mettre en place une stratégie visant à défendre les droits des femmes rurales. Répondant à une question adressée par le député Badreddine Abdelkefi sur la situation d'une dame formée par le ministère depuis 2014 pour devenir directrice d'un jardin d'enfants mais qui, jusque-là n'est pas parvenue à obtenir son certificat, Laâbidi a indiqué qu'elle n'est pas la seule à se retrouver dans cette situation. Elle a souligné que 18 femmes sont concernées par cette situation et ont bénéficié de la même formation sans pour autant obtenir un certificat, précisant que c'est l'association «Ligue Nour Al Bayane» à laquelle sont affiliés 20 jardins d'enfants qui a organisé cette session de formation entre 2014 et 2015. Elle a ajouté qu'à l'issue de l'attentat terroriste de Sousse, le chef du gouvernement a décidé de dissoudre les associations et les partis politiques dont les orientations vont à l'encontre de la Constitution tunisienne. «Etant donné que la ligue Nour Al Bayane figure parmi les associations dissoutes, le ministère a décidé de ne plus remettre ces certificats», a-t-elle dit. Laâbidi a, par ailleurs, souligné que le projet de loi organisant les jardins d'enfants est soumis actuellement à l'ARP, ajoutant qu'il est prévu de recycler certains cadres de l'enfance dont les 18 femmes qui se verront remettre leurs certificats, une fois qu'elles auront réussi la session de formation. Néziha Laâbidi a, d'autre part, indiqué que son département a relevé des cas de travail d'enfants où des intermédiaires proposent des mineures comme aides ménagères sur certains marchés hebdomadaires de la République. Refusant de donner plus de précisions, la ministre a précisé à l'agence TAP que ce trafic s'exerce sur des filles en décrochage scolaire. Notre département suit de près cette affaire, a-t-elle dit, soulignant que de telles pratiques vont à l'encontre des dispositions du Code de protection de l'enfance et du Code de travail tunisien qui interdit le travail des mineurs de moins de 16 ans. Se disant «navrée» de ne pas fournir plus de précisions sur cette affaire, car l'enquête suit son cours, Abidi a indiqué que toutes les mesures répressives seront prises contre ces trafiquants. La législation tunisienne dispose de plusieurs lois en matière de protection de l'enfance et de lutte contre l'exploitation économique des mineurs. La loi organique n°2016-61 du 3 août 2016, relative à la prévention et à la lutte contre la traite des personnes, interdit toute forme d'exploitation des enfants.