Les causes d'une reconversion ratée des dirigeants d'aujourd'hui sont diverses et diversifiées : un entourage pas suffisamment impliqué dans les affaires du club, des choix hasardeux, des égarements souvent répétés. S'ils brassent des millions pendant leur carrière, la plupart des responsables sportifs ne sont pas encore habitués à faire les bons comptes. Les élections, le suffrage et le scrutin dégagent-ils aujourd'hui le responsable qu'il faut à la place qu'il faut? Il y en a de toutes les couleurs dans le sport tunisien. Mais de façon générale, et à l'exception de deux ou trois clubs, la plupart des bureaux directeurs ne sont pas aussi unis, homogènes et partageant les mêmes idéaux et les mêmes convictions comme cela est réellement demandé. La gestion de beaucoup de clubs a consacré l'idée selon laquelle l'on s'unit pour mieux se diviser! Les désaccords, les démissions, le gel des activités et des responsabilités conditionnent aujourd'hui le quotidien de nos clubs. Le cas du CSS est fortement révélateur. Pourtant, c'est l'un des rares clubs qui, par son passé et ses acquis, avait les meilleurs fondamentaux pour asseoir les valeurs sportives de bonne conduite. Que ce soit sur les terrains ou ailleurs. Les attitudes et le comportement de certains de ses responsables font état d'un mode complètement différent de ce qui est souhaité, voire sacré. Les valeurs sportives ont plus que jamais perdu de leur sens et de leur vocation au CSS. Elles font appel aujourd'hui à des considérations qui n'avaient nullement leur place dans un temps désormais révolu. A la place des programmes et des projets, l'on a désormais droit à des agissements et des prises de position qui divisent plus qu'ils ne rassemblent. Les démissions en cascade font état justement d'un malaise auquel le club n'est point habitué. Les objectifs tracés depuis quelques années n'ont pas été atteints et l'on assiste avec beaucoup de déception et de frustration à un dérapage incontrôlé, notamment dans la manière avec laquelle l'équipe de football est actuellement gérée. Avant qu'il ne soit trop tard, le CSS a besoin de retrouver ses vertus, de changer de trajectoire, de dégager la voie. Ceux qui défendent une approche centrée sur l'intérêt commun plutôt que l'intérêt individuel savent parfaitement qu'il est temps de saisir le sens de la rupture comme un processus désormais inévitable et dont il est urgent d'en retracer les différentes étapes et d'en favoriser les conditions émergentes. Une approche qui suppose de ne plus verser dans les polémiques et ne pas rester à la seule sphère des altercations. Mais surtout de comprendre le sens de l'évolution d'un club au regard des contraintes et obligations de tous les jours. Le football est une activité où les choses vont très vite dans les deux sens. De la gloire à la déchéance, ça ne tient qu'à un fil. Le pire, c'est qu'on ne peut pas revenir en arrière une fois la chute amorcée. C'est dur de voir aujourd'hui le CSS renoncer aux acquis d'un club pas vraiment comme les autres. Le football, c'est la joie, l'épanouissement, l'accomplissement. Mais beaucoup de responsables ne semblent pas en prendre aujourd'hui la mesure. Problème d'adaptation? De personnalité et de caractère? De discipline ? Il y en a aujourd'hui de toutes les couleurs et de tous les genres au club sfaxien. Il faut dire que les causes d'une reconversion ratée des dirigeants d'aujourd'hui sont diverses et diversifiées : un entourage pas suffisamment impliqué dans les affaires du club, des choix hasardeux, des égarements souvent répétés. Car même s'ils brassent des millions pendant leur carrière, la plupart des responsables sportifs ne sont pas encore habitués à faire les bons comptes.