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L'autre «alternative»
Mehdi Jomâa lance le parti « Al-Badil Al-Tounsi »
Publié dans La Presse de Tunisie le 30 - 03 - 2017

«Personne n'est détenteur de la patente, tous les postes seront soumis au vote interne» (le président du parti)
Deux ans après avoir cédé sa place au gouvernement issu des urnes d'Habib Essid, l'ex-chef du gouvernement Mehdi Jomâa a annoncé hier à Tunis qu'il vient, en compagnie de 16 fondateurs, de déposer le visa d'une nouvelle formation politique baptisée « Al Badil Al-Tounsi ». Un nom inspiré sans doute du think tank « Tounes Al Badail », qu'avait fondé Jomâa en compagnie de plusieurs de ses proches collaborateurs, notamment ceux qui, à l'instar de Taoufik Jellassi (ex-ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et des TIC), et de Nidhal Ouerfelli (Ex-ministre des Affaires économiques et porte-parole du gouvernement), ont participé à son gouvernement « consensuel », issu du dialogue national. Il semble bien que c'est d'abord la personnalité de Jomâa qui les a séduits. « Lorsque j'ai travaillé avec lui au gouvernement, j'ai trouvé en lui un leader, un pragmatique et un homme qui aime son pays », affirme Taoufik Jellassi.
«Faire la politique autrement»
Ces noms rejoignent donc aujourd'hui officiellement le nouveau parti en compagnie d'autres personnalités qui n'avaient jusqu'à présent appartenu à aucun parti politique. Le président de la Fédération tunisienne des agences de voyages (Ftav), Mohamed Ali Toumi, fait ainsi partie de l'équipe constituante du parti. Coach et expert en communication et en business, Lotfi Saibi a longtemps observé la vie politique et a même été l'un des fondateurs d'Afek Tounès, avant de décider de s'engager aux côtés de Mehdi Jomâa. « Mon retour en politique est une décision prise après mûre réflexion car je crois que je peux contribuer à changer les choses », nous explique-t-il. « Nous voulons faire la politique autrement », a déclaré le désormais président du nouveau parti, qui ne cache pas son ambition d' « être présent dans l'ensemble des rendez-vous électoraux », y compris les l'élection présidentielle de 2019.
A la tribune, Mehdi Jomâa n'hésite pas à qualifier de « période d'espoir » l'année de sa présidence du gouvernement. Il va même jusqu'à insinuer que de son temps, il y a eu des arrestations de grands corrompus « qui ont été relâchés par la suite ». Il n'hésite pas non plus à égratigner les « partis dont le seul programme est de gagner les élections à coups de marketing, sans aucune vision claire pour la Tunisie ». Selon lui, cela expliquerait la faiblesse de « ces » partis. « Après la période d'espoir, nous sommes entrés dans une conjoncture difficile, sur les plans économique, politique et social, caractérisée par le flou, le sentiment de faiblesse de l'Etat et l'absence d'une vision pour l'avenir », a affirmé Mehdi Jomâa, pour légitimer la nécessité d'une « alternative ». Jomâa présente « Al-Badil », comme un parti pragmatique, au-dessus des idéologies, capable de « transformer les attentes des Tunisiens en véritables politiques publiques ». « C'est un parti centriste, pragmatique, patriote, démocratique et qui défend les acquis de la femme », résume Jomâa. S'il est de fait président de ce nouveau-né de la scène politique, l'ex-chef du gouvernement assure que tous les postes seront soumis au verdict des urnes. « Personne n'est détenteur de la patente », dit-il encore.
Au-dessus des idéologies
Même s'il fustige de cette manière le parti Nida Tounès, Mehdi Jomâa veille à entretenir le statut de personnalité politique « au-dessus de la mêlée » et au-dessus des guéguerres idéologiques. « Nous soutiendrons les bonnes initiatives du gouvernement et nous serons contre les mauvaises », a-t-il dit. Il est toutefois catégorique : «Nous voulons nous poser comme une alternative et nous n'avons pas l'intention de constituer de front avec qui que ce soit ».
Dans la salle d'un des plus grands hôtels de la capitale, il y avait également beaucoup d'invités venus, volontiers, s'afficher aux côtés de Mehdi Jomâa, sans pour autant assumer une adhésion au parti. « Moi j'ai arrêté la politique, mais je viens parce que j'ai été invité par mon ami », nous explique Lotfi Ben Jeddou, l'ex-ministre de l'Intérieur dans le gouvernement de Mehdi Jomâa. Même chose du côté de l'ancien gouverneur de la BCT Mustapha Kamel Nabli, qui, cependant n'écarte pas la possibilité de rejoindre le mouvement. « Je vais d'abord attendre qu'il y ait un programme clair, puis je déciderai en fonction de son adéquation avec mes convictions », nous a confié Nabli.
Rappelons qu'après un passage au ministère de l'Energie, Mehdi Jomâa avait été hissé à la présidence du gouvernement sur fond de grave crise politique en 2014 et à la suite d'un long dialogue national mené par l'Ugtt, l'Utica, l'Ordre des avocats et la Ltdh. Maintenant, Mehdi Jomâa et son équipe, dont la majorité n'a jamais affronté les urnes, vont devoir construire les structures du parti.
Mini-polémique
Retransmise en direct sur le web grâce aux nouvelles technologies, la conférence de presse de Mehdi Jomâa n'est pas passée sans bruit puisqu'elle a alimenté les débats sur la Toile, notamment sur la question du financement. Mouheb Garoui, directeur exécutif de l'organisation I Watch, se demande comment un parti qui n'a pas encore officiellement obtenu son visa peut se permettre d'engager des dépenses. « Si les coûts de la conférence sont à la charge du parti, c'est illégal et si elles sont à votre charge personnelle, vous n'avez pas non plus le droit », écrit-il dans un statut s'adressant à l'ex-président du gouvernement. Et c'est un des membres fondateurs du parti Al-Tayar, qui vient paradoxalement au secours de Mehdi Jomâa en expliquant qu'« avant la Constitution officielle et juridique d'Attayar en mai 2013, les fondateurs ont fait des dons pour faire face aux dépenses relatives aux réunions, au loyer du siège social et aux autres frais, mais on les a comptabilisés par la suite en toute transparence ». Affaire à suivre.


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