DECES : Radhouane Ben Salah veuf de Nadra Sakka    Taux de change bancaire : recul du dinar face à l'euro    Les réservoirs et hydrocarbures «non Conventionnels»: Un nouvel espoir pour l'Afrique du Nord et la Tunisie    Elyes Ghariani - La solution à deux Etats: clé de la justice pour les Palestiniens et de la stabilité régionale    Fin des privilèges à vie pour les anciens premiers ministres français    FTF : Qui a le droit de diffuser les matchs ?    Ligue 1 – championnat national (6e journée) – USM : Frapper un grand coup    Ligue 1 – championnat national (6e journée) – ESZ : Garder la boussole    A partir du 1er octobre : Arrêt du régime tiers payant pour les maladies ordinaires    Faculté de médecine de Tunis : une nouvelle spécialité médicale voit le jour    Investissements déclarés : la Tia confirme une dynamique positive sur les sept premiers mois de 2025    Abdelkader Ben Zineb : il y a une absence totale de coordination entre les fonctions législative et exécutive    Conect : un départ marquant au sein du bureau exécutif, Chekib Ben Mustapha se retire    Diplomatie tunisienne : revenir aux fondamentaux et savoir avoir la politique de ses moyens    Global Sumud Flotilla : plus de 50 navires ont pris la mer pour livrer une aide humanitaire à Gaza    Météo en Tunisie : mer agitée, températures atteignant 39 degrés dans le sud ouest    Siame embourbée, ses commissaires aux comptes ne veulent pas se mouiller    811 écoles primaires privées en Tunisie    Kairouan : ouverture d'enquête après le décès du voyant Sahtout    Mariages en chute : 70 942 unions célébrées en Tunisie en 2024    Shorts et jeans déchirés interdits : l'Institut de la mode fixe son propre dress code    Compétences tunisiennes en Corée du Sud : Un pilier de l'innovation sanitaire    Fadhel Jaziri - Abdelwahab Meddeb: Disparition de deux amis qui nous ont tant appris    Tunisie : le retour de la confiance ?    Crise des prix mondiaux : l'huile d'olive tunisienne cherche son second souffle    Tunisie : La famille Mzali fait don d'une bibliothèque personnelle à la Bibliothèque nationale    La Flottille de la Liberté mondiale en route vers Gaza : plus de 50 navires en mission humanitaire    Décès de Robert Redford légende du cinéma américain    Le SNJT exige la fin des poursuites sous décret 54 contre journalistes et blogueurs    Pourquoi l'Etat met-il fin à la prolongation des contrats CIVP dès octobre 2025 ?    Maher Kanzari face à la commission    Nafti renforce la coopération Arabo-Africaine à Doha    Chine : lancement réussi d'un satellite d'essai    Opportunité pour les filles tunisiennes de devenir ambassadrice d'une journée    Les virements bancaires, pilier du système financier tunisien en pleine expansion    Fadhel Jaziri (1948-2025): La pensée et le spectacle    Olivier Faure (PS) appelle à faire flotter le drapeau palestinien sur les mairies le 22 septembre    Entre position et positionnement : la géographie ne suffit pas à comprendre la politique internationale    1,5 million de dollars pour faire de la culture un moteur de développement en Tunisie    Rentrée scolaire: le Président de la République Kaïs Saïed réaffirme son engagement pour l'égalité des chances pour tous    Enthalpie et âme: une poétique de l'énergie vitale    Ons Jabeur en passe d'ouvrir une nouvelle académie pour jeunes talents à Dubaï    Dar El Kamila à La Marsa ouverte au public pour les Journées européennes du patrimoine 2025    Hannibal Mejbri offre un immeuble estimé à un million de dinars à SOS villages d'enfants    L'artiste Wadi Mhiri décédé à l'âge de 60 ans    Le gouvernement prépare l'inscription de Sidi Bou Saïd au patrimoine mondial de l'Unesco    Le futur champion tunisien Rami Rahmouni sur le point d'être naturalisé en Arabie Saoudite    La FIFA donne raison à la Fédération tunisienne : les joueurs avertis !    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Le financement bancaire dans le collimateur des entreprises
Enquête 2016 sur le climat des affaires
Publié dans La Presse de Tunisie le 31 - 03 - 2017

Bien que le financement bancaire soit le principal mode de financement externe des entreprises, il a toujours été présenté par les chefs d'entreprise comme étant une contrainte sévère à l'investissement.
Organisé par la Chambre de commerce et d'industrie de Sfax, en collaboration avec l'Institut tunisien de la compétitivité et des études quantitatives et le Centre d'Affaires de Sfax, un atelier de travail consacré aux résultats de l'enquête 2016 sur le climat des affaires a réuni à Sfax des femmes et des hommes chefs d'entreprise, des représentants de la Banque centrale et de bureaux d'études, ainsi que des experts-comptables aux côtés de représentants de l'Administration.
L'ordre du jour de l'atelier a comporté trois principales communications, parmi lesquelles figure celle de Hanen Baklouti Trabelsi, sous-directrice à l'Iteceq, intitulée : « Le financement bancaire : visions croisées banques-entreprises »
De prime abord, la communication relève un paradoxe de taille : quoique les banques constituent le noyau dur du système financier tunisien avec une part se situant aux alentours de 95%, durant la période 2011-2014, ce qui en fait la principale source de financement externe de l'économie, ces institutions n'en constituent pas moins, aux yeux des entreprises, une contrainte considérable en Tunisie : «En effet, les différents rapports réalisés par l'Institut tunisien de la compétitivité et des études auantitatives (Itceq) sur le climat des affaires et la compétitivité des entreprises ont montré que, bien que le financement bancaire soit le principal mode de financement externe des entreprises, il a toujours été présenté par les chefs d'entreprise comme étant une contrainte sévère à l'investissement. C'est pour cette raison qu'en 2013, un intérêt particulier a été accordé au secteur bancaire et qu'un questionnaire spécifique lui a été consacré, dans le but d'avoir des visions croisées banques-entreprises», note la communicatrice.
A cet effet, le financement bancaire a été examiné selon deux perceptions: celle des entreprises à travers une enquête réalisée en 2013 et qui a touché 1.100 entreprises non financières privées réparties sur tout le territoire tunisien et opérant dans l'industrie et les services, dont 770 entreprises ont répondu, et celle des banques via une enquête qui a couvert tous les sièges bancaires de la place dont 193 ont répondu.
Attachement au financement bancaire
«L'enquête a révélé que le climat des affaires reste entaché par le financement bancaire, défavorablement perçu par les chefs d'entreprise qui se plaignent des coûts du crédit bancaire bien que ces coûts aient connu un certain relâchement par rapport à 2009. Pis encore, les chefs d'entreprise semblent pessimistes pour le futur proche dans la mesure où 11% seulement anticipent un assouplissement des conditions d'octroi des crédits. Les autres sont départagés entre durcissement (37%), maintien (15%) et vision non claire (37%)».
Ladite enquête portant sur la période 2009-2013 a permis de dégager la vision des chefs d'entreprise concernant les difficultés inhérentes au financement bancaire, à savoir les taux d'intérêt et les garanties exigées qui sont d'autant plus considérées comme des contraintes les plus sévères et qu'elles se sont davantage resserrées », note Hanen Baklouti Trabelsi. «D'ailleurs, poursuit-elle, la même enquête sur la compétitivité en 2013 ainsi que d'autres investigations ont révélé une identité de vue entre les chefs d'entreprise et les banques. Celles-ci reconnaissant que les principales difficultés en matière de financement bancaire déjà identifiées par les chefs d'entreprise comme contraintes sont essentiellement liées au coût du crédit et plus précisément au taux d'intérêt, et dans une moindre mesure aux facteurs d'accès, à savoir les garanties exigées, les délais d'obtention du crédit et l'autofinancement. Les banques reconnaissent également que ces facteurs ont durci ou se sont maintenus entre 2011 et 2012.
Cependant, malgré le léger relâchement perçu à partir de 2010, l'effort consenti par les banques en matière de réduction des délais de déblocage du crédit est encore considéré par les chefs d'entreprise parmi les trois facteurs les plus contraignants en matière de financement bancaire.
Force est de reconnaître, cependant, que l'assouplissement de la contrainte liée au financement bancaire se heurte à certaines difficultés.
Marge de manœuvre
Concernant le taux d'intérêt et l'apport exigé, les banques n'ont pas une grande marge de manœuvre pour assouplir ces deux facteurs du fait qu'ils sont réglementés par la Banque centrale. D'autre part, les exigences en matière de garanties sont devenues encore plus sévères dans la mesure où 45% des entreprises ayant sollicité des crédits ont dû présenter des garanties dont la valeur dépasse le montant du crédit demandé (contre 39% en 2012). En effet, dans de nombreux cas, les banques souhaitent se prémunir contre les risques qu'elles encourent lors de l'examen d'un financement.
Cependant, pour les PME, en particulier, le recours à la société tunisienne de garantie (Sotugar) peut constituer une alternative appréciable. Mais les résultats de l'enquête révèlent que cette dernière demeure peu connue bien que son apport soit perçu comme très important. En effet, parmi les entreprises qui en sont informées (14% contre 13% en 2007), 26% seulement ont sollicité ses services pour accéder à un financement d'investissement. Le recours excessif des banques aux garanties s'explique principalement par la défaillance des systèmes d'informations sur l'entreprise sollicitant un crédit ou bien par des facteurs intrinsèques à la banque ou encore à cause d'autres facteurs d'ordre institutionnel. Concernant le premier facteur, il y a lieu de se rendre compte du manque de pertinence des données offertes par la centrale des risques, principale source d'informations financières en Tunisie, entre autres, en raison du manque de moyens mis par la Banque centrale pour améliorer la fiabilité des données fournies.
D'où la nécessité de mettre en place d'autres mécanismes dans le but de disposer d'informations utiles sur ceux qui acceptent le paiement sur facture (Steg, Sonede, Telecom, Snit, etc.), et ce, dans le but d'affiner le profil payeur du client. A ce propos, la Société financière internationale (SFI) recommande fortement la mise en place des bureaux ou des registres de crédits privés car ils contribuent fortement à faciliter l'accès au crédit et à réduire les créances classées. Concernant les facteurs intrinsèques à la banque, il est recommandé de trouver la prophylaxie adéquate.
Pour ce qui est des facteurs institutionnels, «les études ont démontré les incidences négatives du manque de rigueur dans l'application des lois en vigueur et du manque de transparence sur la situation réelle des entreprises quant à la qualité de la prestation du secteur bancaire qui devient dès lors un obstacle d'ordre majeur. A ce propos, près de 80% des banques pensent qu'en cas de faillite d'une entreprise, le cadre institutionnel en vigueur n'est pas en mesure de protéger leurs droits», a indiqué Hanen Baklouti Trabelsi.
Autant de problématiques auxquelles il est indispensable de trouver des solutions idoines pour créer un climat de confiance entre les entreprises et les banques et de lever tous les obstacles qui handicapent la contribution de ces dernières à l'effort de développement, facteur de croissance et créateur de richesses.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.