La viabilité de l'unité hôtelière s'évaluera suivant plusieurs critères : la qualité de l'actif, la valeur de la dette, l'emplacement, les perspectives futures de rentabilité et le profil du gestionnaire. Un projet de livre blanc pour le traitement de la dette et du financement du secteur de l'hôtellerie est en gestation. C'est un outil d'une grande importance pour les professionnels. Ce projet a été annoncé lors d'une conférence organisée récemment par la Fédération tunisienne de l'hôtellerie (FTH) en marge du marché international du tourisme organisé au Parc des expositions du Kram. Ce livre arrive au bon moment, surtout que les créances classées du tourisme représentent 20% des créances totales. Ce taux passe à 80% pour la seule Société tunisienne de banque (STB). La FTH propose pour la 1ère fois une solution élaborée en partenariat avec l'Association professionnelle tunisienne des banques et des établissements financiers (Aptbef). Elle se base sur une démarche volontaire de l'hôtelier. Une consultation des hôteliers est programmée dans les régions en vue de présenter ce projet qui devra ensuite être validé par le Conseil national. La viabilité de l'unité hôtelière Cette démarche est considérée comme innovante, car il ne s'agira pas d'une solution globale mais adaptée à chaque cas. La viabilité de l'unité hôtelière s'évaluera suivant plusieurs critères : la qualité de l'actif, la valeur de la dette, l'emplacement, les perspectives futures de rentabilité et le profil du gestionnaire. Bien diagnostiquée, chaque unité hôtelière connaîtra ses points faibles et ses points forts. Des solutions appropriées seront prévues en vue de résoudre les différents problèmes qui pourraient porter atteinte à la qualité des prestations et à la survie de l'unité. C'est le cas, par exemple, de la formation des ressources humaines et la mise à niveau des compétences en exercice qui fournissent les meilleures prestations et répondent aux nouvelles exigences des touristes. L'endettement constitue aussi une charge lourde pour plusieurs unités. Outre les actes terroristes qui ont eu des impacts négatifs sur l'arrivée des touristes vers la Tunisie, on constate des problèmes d'ordre structurel dans plusieurs hôtels. Le manque de diversification des produits proposés aux clients constitue aussi l'un des points faibles de notre hôtellerie qui se base essentiellement sur le balnéaire. Pourtant, il est possible de rentabiliser l'unité hôtelière tout au long de l'année en donnant plus de place au tourisme de troisième âge, au tourisme des affaires et des congrès et aux activités culturelles et sportives. Le tourisme local, qui joue un rôle important dans la dynamisation du secteur, a été d'un grand apport lorsque le nombre des touristes étrangers a connu une baisse significative. D'ailleurs, une étude a été élaborée par la FTH pour connaître les attentes de la clientèle tunisienne lors de son séjour dans les hôtels. Cette clientèle a représenté 30% des nuitées enregistrées en 2016. En outre, 84% des clients tunisiens sont satisfaits ou très satisfaits des prestations fournies. Le tourisme familial représente ainsi 65%. Pour ce qui est des tarifs affichés par les hôteliers, 64% des clients se disent satisfaits du rapport qualité-prix. En terme d'attentes prioritaires, les Tunisiens évoquent la nourriture, la propreté, l'accueil, l'animation, la qualité du service. Les repas ont une place de choix dans les intérêts des clients locaux qui optent pour des plats typiquement tunisiens. Ils sont soucieux également de la propreté de l'environnement et veulent être bien accueillis. L'animation occupe une large part dans le séjour touristique des Tunisiens qui passent de longs moments dans les discothèques, les cafés et les festivals. En tout cas, la FTH fera de son mieux pour combler les lacunes soulevées par 16% des personnes interrogées qui déclarent ne pas être satisfaites des prestations fournies. Le même intérêt sera donné également au tourisme culturel, puisque la FTH œuvre pour mettre la culture et le patrimoine régional au cœur de la communication touristique. C'est ainsi qu'elle a décidé de soutenir l'association «Youth Decides» pour son projet qui consiste à filmer des sites tunisiens et de les poster sur la plateforme google.com/streetview/. La présence de ces documentaires en ligne à travers cette plateforme pourrait augmenter de 44% la fréquentation réelle de ces sites. L'objectif est de faire rêver, en valorisant des sites culturels, naturels, religieux souvent inconnus du grand public comme ceux de Kesra, Hidra, Ichkeul...