Nous célébrons demain, à l'instar des pays de notre région arabe, la première journée arabe des personnes âgées. Cette célébration, adoptée par les pays arabes en décembre 2009, a été proposée par Mme Leïla Ben Ali, épouse du Chef de l'Etat et présidente en exercice de l'Organisation de la femme arabe, et ce, en guise de gratitude envers cette catégorie sociale qui, après un parcours de longue haleine et un apport économique, social, culturel mais aussi affectif et humain, continue à donner sans réserve. Il faut dire que les idées reçues sur la vieillesse ont, longtemps, porté atteinte aux personnes âgées. Ces dernières ont toujours été vues comme étant des personnes dont les capacités physiques et intellectuelles ont cédé la place à la stagnation stérile. Une fois à la retraite, elles se retrouvent, d'un coup, exclues de la dynamique sociale et économique et vouées au désespoir. Le compte à rebours du départ, voilà à quoi sont réduits les jours et les ans pour les personnes qui n'ont plus vingt ans depuis longtemps. Entre passivité impliquée par la société et consentie par l'entourage familial et le physique qui lâche, cette catégorie se limite, désormais, à une attitude badaude. Remarquer sans pour autant intervenir, consommer sans opter pour une forme de production même des plus symboliques, stopper sa contribution au développement d'une manière quasi normale, la personne âgée marque ainsi un stand by qui n'est justifié que par une norme stérile. Son unique apport s'avère celui affectif, qu'elle cultive, d'ailleurs, d'une manière plus accentuée au sein de sa famille. Pourtant, les personnes âgées disposent, de nos jours, de toutes les conditions nécessaires à leur épanouissement socioéconomique et culturel. Déjà, l'amélioration croissante des indicateurs de santé montrent bien que la vieillesse n'est plus synonyme de désespoir. En effet, le taux d'espérance de vie s'élève à 74 ans. L'accès aux soins ainsi que la focalisation sur les maladies liées à la vieillesse permettent aux personnes âgées de maintenir leur état de santé à un stade favorable à l'activité physique et intellectuelle. Vieux, "‑mais encore jeunes‑", les personnes âgées peuvent continuer à concrétiser leur affection en procédant à une autre forme de production: le bénévolat. En fait, la contribution des retraités au rayonnement du travail associatif ne peut être que doublement bénéfique. Tout en sauvegardant leur tonus physique et intellectuel, ils préservent leur intégration dans la vie collective en s'appliquant à des missions nobles. Une vieillesse active, intéressante et fructueuse, voilà le profil désormais escompté pour les personnes âgées aussi bien dans notre pays que dans la région arabe : un objectif que l'on peut atteindre et gommer ainsi les préjugés.