Durant trois jours, les habitants de la ville de Korba ont vécu au rythme d'un événement aux multiples facettes : agricole, culturelle et divertissante Sous l'impulsion du bureau local de l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (Utap), le festival de la fraise de Korba a fini par renaître de ses cendres tel un phénix le week-end dernier après sept ans d'absence. Ainsi, du vendredi au dimanche, 18 sociétés et organisations étaient présentes dans l'espace réservé aux exposants, installé devant les locaux de la municipalité de Korba. Tel un mini-salon agricole, les visiteurs ont eu l'occasion d'entrer en contact avec l'univers agricole de la région : agriculteurs, industriels du secteur, vendeurs de pesticides, nouvelle technique de culture de la fraise, dite «hydropique», pesticide et fongicide, etc. Un marché du producteur au consommateur «Nous avons consacré un point de vente du producteur au consommateur avec un prix très attractif 1,4 dt/kg», précise M. Moez Chaouch, président de l'Utap-Korba. D'après les chiffres du Commissariat régional au développement agricole, côté superficie, les plantations allouées à la culture de la fraise ont couvert, cette saison, 600 ha, enregistrant ainsi une amélioration par rapport à la saison précédente. Les plants frigo ont atteint les vingt millions de pieds cette année, tandis que les plants sont aux alentours de 500 mille pieds. Selon Mme Lamia Boudhraa-Amri, ingénieur principal au bureau local de l'Utap-Korba et coordinatrice du festival, la production atteindrait cette année les 17.000 tonnes enregistrant ainsi une amélioration de 1.500 tonnes (10% par rapport à l'année dernière). Au total 5 variétés de fraises certifiées sont cultivées sous serres et en surface à Korba: Tudla, Camarosa, Fortuna, Amiga et Sabrina, fait savoir l'ingénieur principal. Certes, le début de la saison est assez encourageant mais, selon Mme Boudhraa-Amri, ce genre de culture a souffert d'un manque au niveau des eaux d'irrigation dans la région. «La vague de froid enregistrée aux mois de décembre et de janvier a été fort bénéfique pour la fraise, ce qui a contribué à l'amélioration physiologique des fraises, mais mi-avril, certaines plantations ont été touchées par la verticilliose, un champignon qui entraîne un flétrissement des feuilles et un dépérissement du plant. Le fraisier finit par se faner», souligne l'ingénieur principal. Outre l'aspect agricole du festival, les organisateurs ont programmé plusieurs événements parallèles : un séminaire scientifique autour du secteur des fraises, des séances de dégustation d'entremets et de gâteaux préparés par les élèves du Centre de formation touristique de Nabeul, un tournoi de jeu d'échecs pour enfants, un concours de Miss Fraise, une campagne de marketing des fraises dans les régions, une journée de sensibilisation sur la culture des fraises, un concours de tirs au fusil (balltrap) sur la plage de Korba, une rencontre de mini-foot et des ateliers de sensibilisation et de formation pour les petits agriculteurs ainsi que des ateliers de dessin et de jeu de scrabble pour enfants, etc. «Ce festival est une occasion pour renouer avec les festivités d'antan à travers une ambiance bon enfant et contribuer à l'animation de la ville. Cet événement s'inscrit dans le cadre des efforts du bureau local de l'Utap pour booster la filière des fraises et l'activité agricole dans la région», conclut le président de l'Utap-Korba.