Hier, on a eu droit au calendrier détaillé préparé par l'Isie pour que les municipales du 17 décembre prochain aient lieu dans les meilleures conditions. L'on se demande, toutefois, comment réagiront les centaines de milliers de jeunes (en âge de voter) qui n'ont plus confiance en personne et qui manifestent un réel désintérêt pour la chose publique Maintenant, c'est officiel : la machine est mise en branle en prévision des élections municipales prévues le 17 décembre 2017. Une première date est déjà fixée par l'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) : le 12 juin prochain, soit dans un mois et 6 jours, démarrera la campagne de sensibilisation dans le but d'inciter les électeurs à s'inscrire sur les listes électorales et une semaine avant l'enregistrement effectif des électeurs programmé pour le 19 juin prochain. Une première remarque s'impose d'elle-même : une semaine de sensibilisation est-elle suffisante pour convaincre des millions de Tunisiens qui ne se sont pas inscrits lors des élections de fin 2014 de changer d'attitude et de s'inscrire en cette période marquée notamment par ce climat de méfiance à l'égard des politiciens post-révolution qui ont réussi à lasser les citoyens de la politique en cultivant auprès d'eux, par leurs comportements et leurs luttes interminables, un désintérêt pour la chose publique. Et la question est d'autant plus importante que les élections municipales de 2017 verront la participation de près de 120 mille sécuritaires et membres de l'armée nationale et aussi des centaines de milliers de jeunes qui auront 18 ans le jour du vote, soit le 17 décembre 2017. Quand on sait le sentiment de désespoir qui règne auprès de nos jeunes et l'abandon total dont ils sont l'objet de la part des partis politiques, sauf lorsqu'il s'agit de les faire descendre dans la rue pour protester et appeler tel ou tel ministre à dégager, on peut être sûr que plusieurs centaines de milliers de jeunes manqueront le rendez-vous du 17 décembre prochain. Dans le dernier numéro du Journal officiel de la République tunisienne (Jort) est paru le calendrier préparé par l'Isie définissant toutes les étapes par lesquelles passera le processus électoral depuis le démarrage de la campagne de sensibilisation à l'inscription sur les listes électorales jusqu'au jour du vote et à celui de la proclamation des résultats définitifs. Nabil Baffoun, membre de l'Isie, estime que les municipales «se dérouleront dans les meilleures conditions» et espère que le code des collectivités locales sera adopté en août prochain. Pour ce qui est des préparatifs envisagés par l'Isie afin que ces élections enregistrent un taux d'inscription supérieur à celui de 2014 et un taux de participation dépassant aussi celui de 2014 (dans tous les cas, le nombre des inscrits et des votants doit être supérieur à celui des échéances de 2011 et de 2014), il se contente d'annoncer qu'«un centre d'appels (1814) sera mis à la disposition des citoyens, deux jours avant le début des enregistrements des électeurs». On aurait aimé que l'Isie fournisse davantage d'informations et d'éclaircissements sur les conditions dans lesquelles se tiendront les municipales qui diffèrent beaucoup des législatives et de la présidentielle et qui seront marquées par la création de près de 80 nouvelles municipalités dont la plupart appartiennent aux régions intérieures du pays.