Les violences du dernier derby tunisois n'ont pas fait changer d'avis le président de la Fédération, Wadii Al Jari. « Il n' y aura pas de huis clos général. D'ailleurs, nous sommes contre les sanctions collectives. Il est inadmissible que des clubs «innocents» et qui n'ont rien à voir avec les incidents dans les stades soient pénalisés et mis sur un pied d'égalité avec les «fautifs» », a indiqué le président de la Fédération tunisienne de football (FTF), la semaine dernière, devant les médias en marge de la présentation du sélectionneur national, Nabil Maâloul. « Si une partie quelconque se trouve à l'origine des débordements, c'est elle qui doit être sanctionnée. Nous sommes contre un huis clos intégral appliqué à tout le monde », a-t-il ajouté, promettant de défendre bec et ongles l'indépendance de décision des instances sportives. En effet, un litige a vu le jour quelques heures après les violences du derby et les heurts qui ont opposé les supporters du CA et les agents de l'ordre qui ont fait de nombreux blessés (une cinquantaine dans les deux camps, dont trois graves parmi les forces de sécurité). La ministre de la Jeunesse et des Sports, Majdouline Charni, s'était empressée d'annoncer qu'une décision de huis clos général allait être prise le soir même. Le président fédéral a dû intervenir pour rappeler que cette décision est inacceptable d'un point de vue sportif. Effets économiques dévastateurs Il ne faut pas perdre de vue le manque à gagner généré par les sanctions de huis clos qui aggravent les difficultés financières. Et c'est sous cet angle que la violence jette les clubs au bord de la banqueroute. L'Amicale des présidents des clubs a longtemps fait de la lutte contre le huis clos son cheval de bataille. La Fédération a souvent dû batailler ferme avec les autorités sécuritaires afin de lever dans un premier temps le huis clos, ensuite pour améliorer les quotas de spectateurs concédés aux clubs. Malheureusement, les dernières violences n'aident guère à rétablir un retour normal aux stades du public, notamment celui visiteur. On se rappelle qu'à l'aube de la révolution, le maître mot dans les stades était le huis clos. On a même assisté à une trêve de quatre mois qui a mis à genoux les caisses des clubs. Les sorties africaines de l'EST et du CA apportèrent alors l'occasion de se livrer à des violences qui ont généré des réserves quant au retour du public dans les stades à partir du 4 novembre, date de début du championnat 2011-2012. La saison d'avant, on la termina à huis clos après la trêve instaurée entre janvier et avril qui a suivi le déclenchement de la révolution. Aujourd'hui, un huis clos n'invite guère les sponsors, ou ce qui en reste, à investir dans le foot. Il ne s'agit pas uniquement de pertes sèches au niveau de la billetterie. C'est toute l'image d'un football violent dans ses tribunes et difficile à maîtriser dans la fameuse main courante qui n'est pas faite pour améliorer ses recettes et pour inviter les sponsors, parrains et gros mécènes à lui apporter les précieux subsides.