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Le pari secret du rendez-vous de Riyad
Proche-Orient
Publié dans La Presse de Tunisie le 18 - 05 - 2017


Par Raouf SEDDIK
Le Sommet des 20 et 21 va rassembler pays arabes et musulmans autour de l'avenir de la guerre à mener contre le terrorisme. Mais la venue de Donald Trump y ajoute une note, et suggère une transformation de l'ancienne coalition anti-EI...
Ce week-end l'attention de la planète va se tourner vers l'Arabie Saoudite. D'abord parce que s'y trouveront réunis en sommet les chefs d'Etat des pays arabes et de certains pays musulmans non arabes comme le Pakistan, la Turquie ou le Nigeria, mais aussi parce que le président américain Donald Trump sera de la fête : il fait de cette rencontre saoudienne l'objet de sa toute première sortie depuis son élection. Inutile de dire qu'un tel choix comporte un message à relever ou à décrypter...
Officiellement, le sommet de Riyad, qui se tient les 20 et 21 mai, est consacré à la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme. La coalition anti-EI, créée en 2014, a permis de jeter les bases d'une alliance stratégique entre de nombreux pays arabes et musulmans d'une part et, d'autre part, certains pays occidentaux avec, à leur tête, les Etats-Unis.
Aujourd'hui, le groupe Etat Islamique est sur le déclin, retranché sur d'ultimes positions en Syrie et en Irak, où il subit les attaques à la fois de troupes gouvernementales et de milices armées, dont en particulier l'Alliance arabo-kurde (FDS) qui se rapproche de Raqqa, capitale autoproclamée de l'organisation jihadiste. Mais la menace ne va sans doute pas disparaître avec la chute de l'EI. Les mêmes raisons qui ont pu favoriser son apparition, ainsi que celle d'autres groupes terroristes, peuvent à nouveau agir et donner lieu à des menaces mêlant sous d'autres formes peut-être le même mélange de barbarie et de religion, ou plutôt de religion mise au service de la barbarie.
Un chemin qui mène à Rome
La mobilisation reste donc de mise, aussi bien pour traquer le mal quand il montre son visage armé que pour essayer d'en prévenir la genèse. Ce qui peut engager des politiques économiques, sociales et culturelles aussi qui, contrairement à d'autres, ne fabriquent pas de l'exclusion, ne génèrent pas de la rancœur parmi les jeunes et ne produisent donc pas des êtres prêts à livrer leur vie pour une cause chimérique vouée à la haine et à la vindicte.
Mais, dira-t-on, en quoi la présence de l'allié américain est-elle si nécessaire par rapport à cette phase nouvelle de la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme ? Les pays qui ont en partage l'héritage arabe et musulman ne peuvent-ils pas se contenter de leur propre coopération, sans qu'il soit besoin d'associer d'autres pays qui ont leurs propres traditions ?
C'est là que la rencontre de Riyad dévoile son pari secret. Car si le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel Al-Jubeïr, a insisté sur la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme dans ses déclarations diverses ces derniers temps, l'agenda du président américain nous suggère quant à lui qu'une autre mission se surajoute à celle qui est annoncée, pour s'y imbriquer. En effet, cette première visite à l'étranger de Donald Trump va se poursuivre au Proche-Orient à travers des rencontres avec les responsables palestiniens et israéliens pour, enfin, se terminer par une entrevue à Rome avec le pape François.
Ce «couplage», encore une fois, se veut chargé de sens. Le Sommet de Riyad est une rencontre à caractère politique mais il convoque aussi les représentants de pays qui partagent une même tradition, celle de l'islam, de ses croyances, de ses rites et de ses lieux sacrés. A l'autre bout du voyage, il y a aussi une rencontre qui mêle le politique et le religieux, mais où le religieux renvoie cette fois à la tradition du christianisme de l'Eglise catholique. Et, entre les deux, il y a une autre rencontre encore, où c'est la tradition juive qui est sollicitée.
Logique de revendication et logique d'obligation
Or on sait par ailleurs que, parmi les dossiers de la diplomatie mondiale qui reviennent au-devant de la scène depuis quelques semaines, il y a la relance du processus de paix au Proche-Orient avec, parmi ses difficultés les plus redoutables, le statut de Jérusalem, d'Al Qods, dont Palestiniens et Israéliens veulent tous deux faire leur capitale. Mais la ville sainte mêle justement les trois traditions du monothéisme à travers leurs vestiges et leurs lieux de culte et de pèlerinage. L'idée qui prévaut est qu'à la logique de la pure revendication territoriale doit se substituer une logique de gestion commune d'un passé qui implique un héritage divers mais à dimension universelle.
La solution de l'équation du Proche-Orient réside dans cette possibilité de convertir la logique de la revendication en une logique de l'obligation, et ce, à partir de la ville sainte, par la mise en place d'un partenariat dans la prise en charge judicieuse d'un espace où les lieux sacrés s'entremêlent. C'est en redonnant toute sa place à ce partenariat que peut revenir ensuite la logique revendicative à la faveur de laquelle Palestiniens et Israéliens pourront reprendre les anciennes négociations, mais dans un cadre profondément nouveau...
Telle est en tout cas l'idée qui se profile et vers laquelle le voyage du président américain semble faire signe par son itinéraire particulier. Elle signifie qu'au-delà du pacte autour de la lutte contre le terrorisme islamiste, les pays conviés au sommet de Riyad sont appelés à soutenir ce partenariat transreligieux autour de la gestion des lieux saints en terre de Palestine, qui va justement servir de cadre moral à la construction d'une nouvelle coexistence israélo-palestinienne.
Une coalition abrahamique ?
Le pari peut être jugé risqué par certains. D'autant que la diplomatie américaine est ponctuée de gestes parfois fantasques et inintelligibles dont le président Trump a le secret. Et que, d'autre part, cette coalition élargie au domaine religieux se construit sur un fossé entre sunnites et chiites. Notons à ce propos que l'Iran figure parmi les grands absents du rendez-vous de Riyad et que la rhétorique anti-iranienne n'a pas baissé de ton, ni de la part des pays arabes du Golfe, ni de la part des Etats-Unis ni, enfin, de la part d'Israël.
Il y a comme un mur de la défiance dont le centre de gravité change et se polarise désormais autour de la frontière entre la coalition américano-sunnite qui se donne une dimension plus largement «monothéiste» ou abrahamique et, d'autre part, l'axe Damas-Téhéran, avec son soutien russe et peut-être chrétien orthodoxe.


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