L'Egypte le 11 juin, puis la RDC les 28 août et 2 septembre : le nouveau sélectionneur ne bénéficiera d'aucun round d'observation. Il va de suite entrer dans le vif du sujet C'est une page blanche sur laquelle Nabil Maâloul espère écrire une de ces épopées sportives qui marquent les esprits. Depuis l'officialisation de son retour quatre ans après à la tête de la barre technique du onze national, il ronge son frein, impatient d'entamer son bail et d'attaquer la première échéance inscrite à son mandat : la coupe d'Afrique des nations dont la phase finale est prévue du 12 janvier au 3 février 2019 au Cameroun. Dans un groupe «J» nettement déséquilibré et plutôt hétérogène, la Tunisie et l'Egypte sont appelées à faire cavalier seul et à survoler les débats. Elles se situent, au regard des spécialistes, plusieurs crans au-dessus du Niger et du Swaziland quand bien même on assiste ces dernières décennies à un nivellement de plus en plus prononcé sur le continent noir. Et quelle affiche va servir d'ouverture au mini-championnat de ce groupe «J»? Tunisie-Egypte, pardi! Le derby nord-africain revient au premier plan, proposant une finale de poule dès l'entame des hostilités. Et on peut aisément imaginer Maâloul friand de ce genre d'affiches éternelles, mythiques et populaires dont il a joué un bon paquet. A commencer par une double confrontation qui n'a pas pris une seule ride, bien qu'elle date de 1995 pour la qualification aux Jeux olympiques «Séoul 1988». Le vieux renard Taoufik Ben Othmane était alors à la baguette. Une baguette de véritable maestro capable de s'offrir tour à tour l'Egypte et le Maroc, soit tout ce qui se fait de mieux à l'échelle continentale. Une compétitivité redoutable Pourtant, les temps ont drôlement changé. Deux décennies plus tard, les Pharaons ont définitivement assis leur hégémonie sur le continent noir en comptant sept titres de CAN alors que les Aigles de Carthage ne comptent à leur CV qu'un titre, acquis de haute lutte sur leurs terres en 2004. Au-delà du palmarès, les deux pays ont vu leurs éléments les plus représentatifs tenter l'aventure professionnelle en Europe. L'Espagnol Hector Cuper va ainsi pouvoir compter sur une bonne dizaine d'expatriés conduits par le joyau de l'AS Rome (D1 italienne), Mohamed Salah. L'équipe de Tunisie se situe pratiquement dans les mêmes proportions d'expatriés. Elle se trouve depuis une éternité bloquée au niveau des quarts de finale de la CAN, devenus par la force des choses une sorte de «mur psychologique», un récif sur lequel viennent échouer ses ambitions. En revanche, revenue d'une absence dans deux éditions consécutives, la sélection d'Egypte a su tenir son rang lors de la dernière édition, ne s'inclinant qu'en finale face aux Lions indomptables du Cameroun. Là où personne ne l'attendait vraiment. C'est dire que les Pharaons savent en tout temps témoigner d'une compétitivité redoutable. Ça, personne ne peut l'enlever aux joueurs des bords du Nil, surtout dès qu'ils sentent l'odeur de la CAN qui sait les transformer. Un mois de juin qui ne leur réussit pas La nouvelle affiche tuniso-égyptienne arrive en plein mois de juin, le 11 plus précisément. Une période qui leur réussit rarement, et Maâloul en sait quelque chose, notamment lors de son mandat en tant qu'assistant du Français Roger Lemerre aux commandes du team national. Tout le monde se rappelle du surprenant revers essuyé devant le Burkina Faso de Paulo Duarte, à Radès même. Nous comprenons dès lors l'extrême prudence qui doit habiter le nouveau sélectionneur national à l'heure de négocier la phase précompétitive. Celle-ci a commencé dimanche soir à l'annexe de Radès à l'occasion du stage réservé à une liste élargie qui ne comprend pas les piliers habituels de la Ligue 1 tunisienne, retenus pour les besoins de la coupe de Tunisie et des coupes africaines. On y trouve, pour la première fois, Seïfeddine Charfi, Ali Kalaï, Fehmi Ben Romdhane, Aymen Belaïd, Aymen Mahmoud, Marouène Sahraoui (ancien défenseur de la sélection cadets qui a participé au Mondial émirati), Mohamed Habib Yaken, Skander Agrebi, Slim Ben Othmane, Maher Ben Sghaïer, Najmeddine Daghfous qui vient de changer de club, passant du FC Wurzburger Kickers à Sandhausen, en 2e division allemande, Hamza Jelassi, Driss Mhirsi, Bassem Srarfi et Ismaïl Sassi. En tout et pour tout, ce sont 26 joueurs qui sont soumis à un rythme d'une séance chaque soir, juste après la rupture du jeûne. Vendredi, le sélectionneur national annoncera la liste définitive des joueurs convoqués pour le grand examen face à l'Egypte. Deux jours de repos seront accordés aux joueurs avant d'entamer la dernière phase de la préparation. Pour rallumer la flamme, rien ne vaut de prendre les trois points en guise de baptême du feu de Maâloul. Lequel mesure les risques et les périls qui l'attendent en cet été de tous les défis. En effet, une fois le sujet égyptien liquidé, une double confrontation non moins cruciale, face à la République démocratique du Congo, attend nos Aigles, avec cette fois le Mondial russe au bout du chemin, les 28 août et 2 septembre prochains. L'été sera vraiment chaud...