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«Les évolutions géopolitiques peuvent impacter les travaux de la commission»
Entretien avec Hela Omrane, nouvelle présidentede la commission d'investigation sur les réseaux d'envoi des jeunes tunisiensvers les zones de conflits
Publié dans La Presse de Tunisie le 16 - 06 - 2017

Elle hérite de la Commission d'investigation sur les réseaux d'envoi des jeunes tunisiens vers les zones de conflits, suite à l'éviction de Leila Chettaoui. Hela Omrane n'est pas du genre à se défiler. Malgré la sensibilité du dossier, elle accepte de présider la commission, après avoir consulté ses proches, nous dit-elle. Dans cet entretien, elle nous explique la difficulté de cette mission et insiste sur le fait que chacun devra prendre ses responsabilités car il s'agit d'une commission d'enquête qui ne se prête pas au jeu des compromis
C'est tout de même une commission pas très facile à gérer et hautement politique, est-ce que vous avez accepté la mission sans hésiter ?
Lorsque s'est posée la question du remplacement de la présidente de la commission, Leila Chettaoui, suite à sa démission du bloc parlementaire de Nida Tounès, mon nom a été proposé par le président du bloc. J'ai hésité au départ car je n'étais même pas membre de la commission, celle-ci avait également déjà commencé le travail, j'allais donc prendre le train en marche. En plus de cela, la relation était tendue entre le bloc parlementaire et Leila Chettaoui, je craignais d'éventuels obstacles. J'ai contacté le conseiller administratif de la commission, j'ai pris connaissance de l'état d'avancement des travaux et j'ai constaté que la commission s'était réunie seulement cinq fois en plus de trois auditions. Finalement, après avoir demandé conseil auprès de gens de confiance, j'ai décidé d'accepter la mission. Je sais que ce n'est pas facile et que la commission n'est pas à l'abri de l'instrumentalisation politique — il faut être vigilant sur ce point —, en somme, je sais que c'est une grosse responsabilité.
Comment jugez-vous l'état d'avancement des travaux ? Y a-t-il un retard quelconque ?
Je ne dirais pas cela. Pour mettre la commission sur les rails, il faut un certain temps. La question est tellement complexe qu'il est très difficile de déterminer avec exactitude par où il faudrait commencer à chercher.
La commission a déjà posé un plan de travail basé en premier sur les auditions et, à la lumière de ces auditions, la commission tracera la prochaine étape. C'est un travail d'équipe, la commission prend les décisions par vote. Bien évidemment, selon l'état d'avancement des travaux, il pourrait y voir des modifications dans notre programme.
Est-ce que vous avez une piste sur laquelle vous travaillez ou est-ce que vous n'avez finalement pas la moindre idée de ce que vous cherchez ?
Nous savons peu, en effet, mais les choses ne sont pas très claires. Nous n'avons pas de preuves tangibles pour l'instant sur lesquelles nous pourrions nous baser. Il y a cependant quelques orientations que nous allons suivre. Lors de son audition, le ministre de l'Intérieur a donné quelques chiffres qui pourraient nous mettre sur la bonne piste. Il avait notamment déclaré que ces réseaux ont principalement agi entre 2012 et 2015 et certaines organisations et associations sont en lien avec ces réseaux d'enrôlement, il y a même certains responsables d'organisations qui sont en détention. Il y a aussi les personnes qui sont parties dans les zones de conflits et qui aujourd'hui sont retournées en Tunisie, comment allons-nous les auditionner ? Nous pourrons aussi entendre les familles de ces jeunes qui peuvent nous donner de précieuses informations.
Le problème est que nous n'avons pas les informations nécessaires, une sorte de base de données sur laquelle nous pourrons travailler. Il y a eu des investigations au niveau du ministère de l'Intérieur, mais le secret de l'instruction nous empêche d'y accéder. Les auditions programmées par la commission peuvent nous mener sur des pistes que nous tenterons d'explorer par la suite.
Y a-t-il, comme a pu l'affirmer votre prédécesseur, des gens à l'intérieur du parlement, et peut-être même dans la commission que vous présidez, qui n'ont pas intérêt à ce que la vérité soit révélée au grand jour ?
L'affaire est hautement politique, je le sais pertinemment. D'ailleurs, certains partis ont promis dans leurs campagnes électorales de révéler la vérité aux Tunisiens à propos de ces sujets et d'autres partis sont eux-mêmes accusés d'être impliqués et ils s'en défendent aujourd'hui. Je dis que, en tant que commission d'investigation, nous ne devons pas tomber dans ce piège politique, et les membres de la commission doivent travailler en leur âme et conscience.
Si dans les commissions législatives nous pouvons compter sur les compromis entre blocs, la commission d'enquête n'admet que la vérité. Une vérité qui sera portée à la connaissance de tout le monde, de sorte que personne ne pourra se dérober à ses responsabilités.
Quelles sont les prochaines étapes ? Allez-vous auditionner les responsables politiques de l'époque ou encore les terroristes de retour des foyers de tensions ?
Nous sommes maintenant en train de préparer la prochaine réunion qui se tiendra probablement la semaine prochaine. Et pour répondre à votre question, rien ne nous empêche d'auditionner qui que ce soit. C'est la commission qui décide des auditions et de la pertinence d'une audition. Je crois, à titre personnel, qu'il est important d'écouter quiconque a des informations à donner concernant cette affaire. En même temps, il faudrait être prudent et vérifier les déclarations des uns des autres pour qu'il n'y ait pas de manipulation de nos travaux. Il ne faut pas par exemple que l'audition des terroristes de retour des zones de conflits serve à les blanchir.
Parmi ceux qui vont être auditionnés, il y a d'anciens chefs de gouvernement à l'instar d'Ali Laârayedh, qui, par ailleurs, siège dans la commission.
Est-ce que les dernières révélations concernant les activités douteuses d'un citoyen qatari sur le territoire national vont avoir un impact sur vos travaux ?
Oui, ce ne sont pas là des paroles en l'air, ce sont des déclarations officielles, notamment de responsables libyens, et le gouverneur de la Banque centrale lui-même a confirmé que de grosses sommes d'argent sont entrées sur le territoire national via le Qatar et autres. Je crois qu'il faut débattre de cette question au sein de la commission et je crois que nous devons, sur ce sujet, auditionner le pôle financier et le gouverneur de la Banque centrale pour comprendre ce qui s'est réellement passé. Ce genre d'informations peut nous mettre sur des pistes sérieuses pour comprendre le fonctionnement des réseaux qui ont envoyé ces jeunes dans les zones de tensions.
Il y a, aujourd'hui, une évolution de la situation géopolitique, notamment dans le monde arabe. Ceci pourrait soit contribuer au succès des travaux de cette commission, soit au contraire les entraver.


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