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L'étau se resserre autour des «intouchables»
Guerre anticorruption
Publié dans La Presse de Tunisie le 30 - 06 - 2017

Aux dernières nouvelles, les poursuites toucheront incessamment même des députés de la majorité gouvernementale. De hauts dignitaires du système n'en sont guère épargnés, semble-t-il. Ce qui explique les manœuvres de coulisses et les déclarations intempestives de hauts dirigeants de la majorité à l'endroit de M. Youssef Chahed et de son cabinet
C'est le plus grand choc psychologique collectif depuis la révolution du 14 janvier 2011. Tel est l'avis des observateurs avertis sur la guerre anticorruption initiée en grande pompe, le 23 mai dernier, avec l'arrestation de gros calibres des réseaux politico-mafieux sur fond de terrorisme et de contrebande.
Depuis, le processus n'a guère décéléré. Il se poursuit au fil des jours, en se corsant davantage. Le gel, avant-hier, des avoirs de M. Slim Riahi, président de l'UPL, pour corruption et blanchiment d'argent, en est témoin. Il est révélateur à plus d'un titre. En premier lieu, c'est une décision souveraine de la justice tunisienne. C'est le fait des magistrats du Pôle judiciaire, économique et financier. Ce n'est guère le gouvernement qui en a saisi la justice. Quoique l'article 115 de la Constitution tunisienne stipule clairement que les magistrats du ministère public exercent les fonctions qui leur sont dévolues par la loi et dans le cadre de la politique pénale de l' Etat.
Dans le cas d'espèce, M. Sofiène Silliti, porte-parole du parquet, a précisé que «le juge d'instruction au sein du Pôle judiciaire, économique et financier a décidé le gel de toutes les actions en Bourse, de tous les comptes bancaires et de tous les biens de l'homme d'affaires Slim Riahi». Aussitôt, ledit juge a déposé des demandes à cet effet auprès de l'Instance du marché financier, de la Banque centrale de Tunisie et de la direction de la propriété foncière. La décision de justice a été étayée par l'apparition de faits et d'éléments nouveaux dans une enquête déjà en cours. L'inviolabilité des secrets de l'instruction ne permet pas d'en savoir davantage.
L'autosaisine de la justice indique bien que la justice tunisienne monte au créneau de la lutte anticorruption. Elle s'associe, ce faisant, au vaste coup de filet mis en branle par le gouvernement il y a un peu plus d'un mois.
Paradoxalement pourtant, les rapports entre le chef du gouvernement et le corps de la magistrature n'ont pas toujours été au beau fixe. Ils s'étaient envenimés depuis octobre 2016, au lendemain des élections du Conseil supérieur de la magistrature, fait inédit dans les annales de la République tunisienne.
Mais, depuis quelques semaines, le chef du gouvernement a multiplié les initiatives à l'endroit des magistrats et de la magistrature. Il s'était même rendu au siège du Pôle judiciaire, promettant à l'occasion de doter la magistrature des moyens de sa politique sans interférer pour autant dans son cours. Il s'est par la suite solennellement réuni avec quatre associations et syndicats du corps judiciaire et, le lendemain, avec les membres du Conseil supérieur de la magistrature. Cela a concouru à décrisper les rapports jusque-là larvés. Témoin, la décision de l'Association des magistrats tunisiens de sursoir à l'exécution du report telles qu'elles de toutes les affaires pendantes jusqu'à la nouvelle année judiciaire, qui débute le 16 septembre.
Autre fait et non des moindres, le gel des avoirs de M. Slim Riahi touche, pour la première fois, le chef de l'un des principaux partis politiques de la place. Un parti qui a occupé la quatrième place en termes d'élus à l'issue des élections législatives d'octobre 2014. Et un parti signataire du Document de Carthage qui a présidé à la formation du gouvernement dit d'union nationale que préside précisément M. Youssef Chahed.
Du coup, il semble bien que l'étau se resserre de plus en plus autour des personnes qui s'étaient considérées jusqu'ici comme intouchables. Et ce n'est qu'un début. Et ce n'est pas fini.
Aux dernières nouvelles, les poursuites toucheront incessamment même des députés de la majorité gouvernementale. De hauts dignitaires du système n'en sont guère épargnés, semble-t-il. Ce qui explique les manœuvres de coulisses et les déclarations intempestives de hauts dirigeants de la majorité à l'endroit de M. Youssef Chahed et de son cabinet.
Bien évidemment, pour les observateurs avertis, il y a risque que la lutte anticorruption s'enlise dans le ronron quotidien. On craint aussi qu'elle ne soit que sélective et traduisant des luttes de clans ou de chapelles, et qu'elle ne touche guère des membres du gouvernement ou de l'establishment qui font l'objet de plus ou moins lourds soupçons de corruption.
Il y a une semaine, M. Yassine Brahim, président d'Afek Tounès, qui a deux super-ministres au gouvernement, a pointé du doigt les soupçons de corruption pesant sur M. Mehdi Ben Gharbia, titulaire d'un portefeuille ministériel dans le gouvernement. M. Yassine Brahim s'était exclamé sur les ondes de Mosaïque FM et de Radiomed : comment Youssef Chahed peut-il combattre la corruption avec un ministre corrompu ? À le croire, «M. Chahed ne peut pas sérieusement espérer combattre la corruption... Il devrait commencer par les gens autour de lui». De son côté, M. Mehdi Ben Gharbia a mis cela au rayon des règlements de comptes. Il a rappelé qu'il avait auparavant fustigé, alors qu'il était député, les soupçons de corruption pesant sur M. Yassine Brahim concernant la Banque Lazard, du temps où il était ministre du Développement dans le gouvernement précédent.
C'est dire que la lutte anticorruption est entourée d'une gangue de rumeurs, d'allégations et de préventions fondées ou fantaisistes, conférant à la place politique une atmosphère florentine, largement répercutée et amplifiée dans les réseaux sociaux.
Le fait que la justice monte au créneau de la lutte anticorruption n'en constitue pas moins un fait nouveau et décisif à même de tempérer les ardeurs des uns et des autres. Et, surtout, de briser le cercle vicieux protecteur des intouchables ou de ceux qui se considèrent comme tels.


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