Pour notre interlocuteur, le président du CA est mal conseillé, pour la simple et bonne raison qu'il est mal entouré. «Ce qui m'intrigue le plus, c'est la manière avec laquelle Chiheb Ellili a été remplacé par Marco Simone. Le président du club n'a pas pris la peine de convoquer Ellili pour lui signifier la fin de leur collaboration. Il y a quand même la manière dans la façon de se séparer d'un entraîneur qui est censé faire la passation avec son successeur et faire des adieux à ses joueurs. Tout cela n'a pas été fait, même si se séparer d'un entraîneur alors que les résultats de l'équipe ont plutôt bien marché est tout de même surprenant. En 2007, l'Espérance de Tunis avait remercié Khaled Ben Yahia qui avait pourtant remporté un doublé la saison précédente. Le problème, c'est qu'on fait partir Ellili pour recruter un staff technique italien qui ne connaît rien de la réalité du football tunisien. Si le but d'amener Simone est d'établir un projet sportif sur dix ans, je peux vous dire qu'on aura pour toujours un club construit sur des bases solides. Mais au CA, le public n'attend pas. Les supporters veulent voir leur équipe remporter des titres, maintenant et tout de suite. Puis, Simone était un joueur moyen, mais il avait la chance d'avoir joué à l'AC Milan. Comme entraîneur, il n'a pas fait une grande carrière non plus. Comme coach, il a eu aussi de la chance, puisqu'il a entamé sa carrière à la tête de l'AS Monaco. Mais il n'a pas fait grand-chose depuis. Le problème au Club Africain, c'est l'entourage du président qui a fait le vide autour de lui. Slim Riahi est entouré de personnes qui ne comprennent rien au football et qui ont exclu de l'entourage du président les anciens joueurs qui sont aussi enfants du club. Wajdi Essid et Samir Sellimi sont partis. Quant à mon ami Ridha Dridi, j'aurais aimé qu'il n'intègre pas le club en cette période où il n' y a pas de projet sportif clair. Ce qu'il faut au Club Africain, c'est que le président du club soit entouré de personnes qui sont du domaine, essentiellement d'anciens joueurs clubistes. Des personnes compétentes qui savent gérer un effectif et établir un projet sportif qui tient la route. Avoir un président de club qui ne comprend rien au football n'est jamais un handicap. Vous croyez que Silvio Berlusconi ou Noël Le Graët comprennent tout aux affaires du football ? Ils sont tout simplement entourés de gens compétents qui pensent à l'intérêt de leurs institutions sportives et non pas à leur propres intérêts. La preuve que Slim Riahi est mal entouré, c'est qu'il a laissé partir Daniel Sanchez, Chiheb Ellili, Samir Sellimi et Wajdi Essid. Des joueurs comme Ahmed Khalil et Ghazi Ayadi ne sont pas au summum de leur forme, car ils ne sont pas bien encadrés, faute de personnes compétentes qui sont censées être là pour encadrer le groupe. Et comme la crise est en train de s'installer au Club Africain, on fait du bricolage, faute d'avoir un projet sportif préétabli et de fins connaisseurs du football pour encadrer l'équipe».