Les favoris pour le titre accusant beaucoup de matches en retard, ce sont les mal nantis qui vivent l'angoisse de la relégation. Pourtant, on est très, très loin de la ligne d'arrivée. C'est à une reprise en sourdine que les sportifs eurent droit le week-end dernier. Depuis le 17 septembre, les ténors ne se sont plus «exprimés». Parmi la bande des quatre, qui renferme bon an mal an les favoris en puissance pour le titre, seul le Club Sportif Sfaxien a joué. Alors que pour les trois autres, les matches ajournés s'accumulent. Il y a sans doute de bons plans pour eux, notamment pour l'Etoile Sportive du Sahel et du Club Africain dès leur retour aux affaires domestiques. Eliminée de la Ligue des champions, l'Espérance Sportive de Tunis, qui a vu le derby face au frère-ennemi tunisois reporté, va reprendre du service dès samedi prochain (14h00) face à l'Union Sportive Monastirienne, probablement au Stade olympique d'El Menzah. Il y a un sentiment de retour sur terre pour les «Sang et Or» depuis leur amère élimination de la Ligue africaine. Contesté par les supporters espérantistes, qui ont exprimé leur courroux à l'occasion du match amical remporté devant l'Avenir de La Soukra (7-0), l'entraîneur Faouzi Benzarti aura énormément à faire pour regagner les faveurs d'un public de plus en plus exigeant, et dont le seul objectif qui le satisferait reste la Champions League. Le bon sens a prévalu Alors que l'ESS et le CA poursuivent leur veillée d'armes des demi-finales retour des coupes continentales, et que l'EST se contentait d'un match amical pour meubler son week-end d'inactivité en raison du report du derby, un autre derby prenait le relais, dimanche, sur fond de montée des tensions consécutive au scandale provoqué par les révélations de Zied Chaouch, le transfuge de l'ASG qui a lourdement chargé le président d'honneur et le vice-président de la Stayda, respectivement Ayachi Ajroudi et Nouri Moussa. Pour mettre un peu de piment à un derby qui brûle déjà suffisamment les lèvres, l'Avenir Sportif de Gabès a formulé des réserves contre l'éligibilité des deux Stadistes gabésiens, Isaka Abodo et Khaled Melliti. Heureusement que le bon sens a prévalu et que toutes les craintes exprimées par les sportifs furent vite chassées. Il est vrai que le nul (1-1), qui a sanctionné le deuxième derby de Tunisie par ordre de passion et d'envergure, a d'une certaine façon aidé à calmer les esprits. La Stayda garde, du coup, son avance de trois points sur un rival guère ménagé par le calendrier qui lui a déjà proposé trois ténors dans les cinq parties livrées (CA, ESS puis EST). La JSK dans l'œil du cyclone En revanche, là où les esprits ne connaissent pas la paix, c'est à la Jeunesse Sportive Kairouanaise, qui vit quasiment un remake de la saison précédente. C'est comme si une malédiction poursuit la Chabiba, condamnée à un remaniement technique, alors qu'on n'a pas encore atteint le quart de la compétition. Tout le staff du Français Pascal Janin est remercié pour résultats insuffisants, et pour n'avoir pas su arrêter le fléau des grèves à répétition (quatre depuis le coup d'envoi de la saison !). On annonce plusieurs noms qui figurent sur le calepin du président Hafedh Allani qui poursuit son bras de fer avec le président de la section football qu'il accuse de faire cavalier seul et de mener les copains d'Ali Kalai à leur perte. La succession de Janin pourrait être assurée par un des noms suivants : Lotfi Kadri, Lotfi Benzarti,Gérard Buscher ou Lotfi Rhim... En attendant, c'est l'incontournable Salem Ghdhami qui assurera l'intérim. Et peut-être même davantage, puisqu'un tandem Ghdhami-Hafedh Houarbi pourrait constituer une solution interne qui présente l'avantage d'être tout de suite opérationnelle sans les délais nécessaires pour faire connaissance avec l'effectif et l'ambiance du club. Celle-ci est en tout cas très tendue. Elle n'encourage pas beaucoup de candidats à prendre le témoin. Sauf si on a un mental de kamikaze. Da Mota vend-il du vent ? Mais il n'y a pas que dans la capitale des Aghlabides que le staff technique vit des jours difficiles. A Sfax, malgré la victoire à la Pyrrhus, à la dernière minute du match de samedi dernier contre l'Espérance Sportive de Zarzis, les jours du Portugais José Da Mota sont comptés. Le jeu exprimé ne décolle pas, les performances non plus. Depuis l'élimination de la coupe de la Confédération qui est au fond la spécialité des «Noir et Blanc», il y a un fil qui a cassé. Alaâ Marzouki, buteur providentiel de la 90e minute, ne fait peut-être que repousser l'échéance. Car, au fond, Da Mota ne convainc plus personne. Enième technicien qui vend du vent aux tifosi «noir et blanc». Sauve qui peut ! Deux clubs du Sud-Est s'enlisent irrémédiablement dans les bas fonds de la L1 : l'Union Sportive de Ben Guerdane et le Club Olympique de Médenine. Comme par hasard, les deux derniers clubs à avoir entamé leur préparation d'intersaison. Comme quoi, il n' y a pas de secret de la réussite ou de l'échec. Sauf quand on nourrit autant d'ambition que Ben Guerdane qui a subjugué la saison dernière la planète football : qualification au play-off, accès en finale de la coupe de Tunisie (perdue par un seul but devant le spécialiste, le Club Africain), et qualification historique —car c'est la première des «Jaune et Noir»— en Coupe de la Confédération. De tout cela, il ne reste plus qu'un vague souvenir. L'entraîneur Wahid Hidoussi patauge et ne trouve plus la recette. Les finances du club sont au plus mal. La défaite à domicile face au Stade Tunisien sonne comme un signal d'alarme. En fermant la marche au classement avec un maigre petit point, les copains de Yassine Boufalgha se mettent un surcroît de pression. Mais dès dimanche prochain, face à un autre club en chute libre, la JS Kairouanaise, ils savent qu'ils n'ont pas droit à l'erreur. Il leur faut tout simplement enrayer une série noire de cinq défaites consécutives. Cette affiche sera naturellement placée sous le signe «Sauve qui peut !». Brrr....