Il n'est nullement écrit quelque part qu'Al Ahly d'Egypte est invincible. Le Widad de Casablanca vient de le démontrer avec conviction lors de la finale de la Champions League qu'il a méritoirement remportée devant les Egyptiens à Casa (1-0) Depuis plusieurs mois déjà, les Egyptiens n'arrêtent pas de dire qu'Al Ahly n'est plus ce qu'il était il y a quelque temps. La preuve a d'ailleurs été donnée lors de la dernière Coupe arabe des clubs que les «Sang et Or» ont remportée haut la main à Alexandrie même. Dans cette joute, Al Ahly n'était que l'ombre de lui-même. Il n'a même pas pu atteindre les demi-finales. Mais, après la compétition arabe et à l'occasion des quarts de finale de la Champions League africaine, le même Ahly va refaire surface et faire de nouveau parler de lui, puisqu'il est parvenu à balayer de son chemin le tenant du titre arabe, en l'occurrence l'Espérance Sportive de Tunis, qu'il a battue à Radès 2-1 après un score de parité (2-2) à Alexandrie. Et depuis, Al Ahly est redevenu, aux yeux de l'écrasante majorité de ses fans et de tous les férus de ballon rond en Afrique et au monde arabe, l'ogre redouté et le «roi» incontesté des clubs de la région arabo-africaine. Cette idée s'est même consolidée avec son éclatante victoire réussie en demi-finale (6-2) aux dépens de l'Etoile Sportive du Sahel à Alexandrie il y a moins d'un mois après avoir essuyé une courte défaite à l'aller à Sousse (1-2). Jusque-là, tout le monde pensait, sans l'ombre d'un doute, que la route menant à la couronne africaine la plus prestigieuse était bien balisée devant Al Ahly, et que le Widad de Casablanca était déjà donné pour simple perdant de la finale qui allait l'opposer au grand club égyptien qui compte huit titres africains et que rien au monde ne pouvait le priver de son neuvième sacre convoité avec un appétit de loup. Le WAC, 25 ans après Mais c'était sans compter avec la valeur de la sympathique équipe marocaine qui dispose de plus d'un atout et de tours dans son sac. Le WAC s'est, en effet, avéré un vrai casse-dents pour les Egyptiens d'Al Ahly qui n'ont rien pu devant lui pour le compte de la finale. Déjà Al-Ahly n'est pas parvenu à gagner pour le compte du match aller joué à Alexandrie il y a dix jours (1-1), avant de s'incliner carrément à Casa il y a trois jours (0-1). Du coup, le rêve des «Pharaons» s'est brisé, au grand bonheur du WAC qui s'est adjugé le titre africain et le visa pour la phase finale de la Coupe du monde des clubs. Le WAC a donc inscrit son nom en lettres d'or dans le palmarès africain pour la deuxième fois de son histoire après son premier titre remporté il y a vingt-cinq ans (1992). Dans le match de samedi dernier, on a eu droit à un niveau de jeu de très bonne facture, surtout du côté des Marocains. Ces derniers ont fait un grand match tactique en laissant l'initiative aux Egyptiens en première mi-temps avant de sortir leur grand jeu en deuxième mi-temps qu'il ont couronnée par un joli but, œuvre de la paire virevoltante Achraf Ben Charki et Walid El Karti (69'). A l'issue de ce match, les Egyptiens ont encore une fois montré à tout le monde qu'ils sont de vrais mauvais perdants qui n'acceptent pas la défaite car ils se croient nettement supérieurs aux autres. Le comportement de leur entraîneur Houssam El Badri, qui n'a aucun sens du fair-play, a refusé de monter sur le podium pour recevoir sa médaille d'argent. Et même les joueurs, très contestataires, se sont eux aussi comportés d'une manière indécente après le match. Leur hystérie n'honore pas leur grand club. Par ailleurs, et comme nous l'avons bien démontré dans un précédent article sur l'apport providentiel du grand Ali Maâloul pour son équipe, ce dernier a laissé un grand vide dans la formation alignée par Houssam El Badri. Prétentieux et arrogant comme on l'a toujours connu, ce dernier a déclaré avant le match que les absents, allusion faite à Maâloul en particulier, «ont des remplaçants qui n'ont rien à leur envier et vous allez le constater car je prépare une bonne surprise». Eh bien on a vu ce qu'on a vu et on s'est bel et bien rendu à l'évidence qu'Al Ahly de ces derniers temps ne vaut pas grand-chose sans le Tunisien Ali Maâloul.