Si ravissante est la découverte des jeunes talents tunisiens, et si éblouissante est celle que nous allons vous présenter, Amira Chebli. Danseuse? Oui. Actrice? Oui! Chanteuse? Oui, oui, oui! Et future réalisatrice cinématographique également. Cette artiste est un modèle à suivre; autonome, déterminée, battante et extrêmement douée. Sa méthode, ou sa technique, échafauder un plan et le respecter pour parvenir à ses fins dans les meilleures conditions, de manière réfléchie et pas précipitée, pour bien faire les choses, sans arrogance ni erreurs de parcours. Amira a 23 ans. Quatre ans en arrière, elle a entamé la course par un petit boulot de placeuse dans un théâtre, elle a suivi nombre de stages et de formations, en plus de ses études dans le domaine du cinéma, et a réussi ainsi à mériter les quatre rôles qu'elle a interprétés dans quatre films (deux longs et deux courts métrages). Ali et Chiraz de Jilani Saâdi dont la première est pour le mois de février 2011, Le Secret de Rocco Riccio et Chronique d'une agonie de Ayda Ben Alya qui seront au programme lors des prochaines journées cinématographiques de Carthage, et Du fil à retordre de Layla Bouzid qui a été projeté. Amira a été chanteuse de jazz dans des groupes de jeunes, elle a participé à deux master class en technique de chant jazz et suivi une formation en chant soufi. Elle a repris un vieux standard juif algérien, J'aime le mariage, pour le générique du film de Malik Amara Linge sale. Et le meilleur pour la fin, Amira est une ravissante danseuse orientale, qui s'ancre profondément dans les racines de cette discipline et qui étend ses tentacules et rapproche à elle la danse tribale, contemporaine, africaine... C'est justement ce en quoi consiste son projet actuel, «Touka», un solo d'une vingtaine de minutes qui a déjà été présenté lors des Journées de la danse contemporaine en février dernier à Madart. Un seul projecteur au centre de la scène, pleins feux sur une gestuelle éblouissante, une fluidité du mouvement et à certains moments une brutalité dans un enchaînement cohérent. Elle présentera sûrement «Touka» au Caire, les mois qui viennent. Amira est belle à tomber à la renverse et va si vite que l'approcher file le tournis. Avec beaucoup d'admiration et toute la certitude du monde qu'elle ira loin, nous lui souhaitons tout ce qu'elle mérite.