Violences à Tripoli : la Tunisie appelle ses ressortissants à la vigilance    Trump affirme que la Syrie est prête à normaliser avec Israël    Visite de Trump : Le Qatar signe pour l'achat de 160 avions Boeing d'une valeur de 200 milliards de dollars    Tunisie – La protection civile donne des conseils pour faire face à la tempête qui se prépare    Quand la paranoïa du pouvoir érige le complot en dogme    Tunisie – Dziri : Kaïs Saïed m'a assuré que les docteurs devraient occuper les postes de direction dans l'Etat    Intempéries à Sousse et Kasserine : Les autorités sonnent l'alerte et se mobilisent    Foot-Ligue 1 (30e et dernière journée): Un 4e match sans succès pour le CA    Tunisie – Zied Dabbar : 80% des médias menacés de fermeture    Affaire Sahbi Atig : rejet du pourvoi en cassation    Tunisie : Remise à flot imminente de la plateforme pétrolière échouée à El Houichate    Fête de l'évacuation agricole : l'élevage tunisien entre défis et réformes (Vidéo)    Mondial féminin : la FIFA vise un milliard de dollars de recettes à l'horizon 2031    Le prix du pétrole en hausse et l'OPEP maintient ses prévisions de croissance de la demande    Lâché par Trump Netanyahu déverse son fiel sur Macron, Paris et Riyad préparent leur "bombe"    Alerte aux tempêtes de sable : les routes de Tozeur sous surveillance    Tunisie : Deux guides pour révolutionner l'encadrement de l'enfance    Tunisie : allègement du déficit commercial énergétique de près de 9% jusqu'à fin avril 2025    Ligue 1 – 30e et dernière journée – Matches avancés : CA-ESZ, duel à distance    Ligue 2 : désignation des arbitres de la 25ème journée    Tarak Ben Ammar honoré à Cannes : un pont entre la Tunisie, Hollywood et l'Europe    Ligue 1 – 30e et dernière journée – Matches avancés : ASG : La victoire en chantant    Les premiers bus électriques débarqueront à Tunis et Sfax en 2026    GATBIKE 2025 par GAT ASSURANCES : un grand rdv sportif, culturel, écologique et solidaire à Carthage    Uruguay : décès de l'ex président le plus pauvre du monde Pepe Mujica    Tunisie : croissance prévue à 1,9 % en 2025, selon la Banque mondiale    Aswaat Nissa: 26 féminicides ont eu lieu en 2024    Licence et master : octroi de bourses d'études néerlandaises pour les étudiants tunisiens    Secteur privé : démarrage imminent d'un nouveau round de négociations sociales    Brésil: Un marché à fort potentiel pour l'huile d'olive et les dattes tunisiennes    Kebili : découverte d'un pressoir à huile datant de l'époque romaine sur le site de Bechni    Festival de Cannes 2025 : programme du pavillon tunisien    Expulsions de fonctionnaires français d'Algérie : la France va "renvoyer" des diplomates algériens    Les Ciments de Bizerte : déficit cumulé reporté de plus de 185 millions de dinars à fin 2024    Enseignement secondaire : la grève prévue à la fin du mois annulée    Forte présence des stars arabes à l'ouverture du Festival de Cannes 2025    Festival de Cannes : Secrets et chiffres méconnus    Arabie saoudite : Trump revendique l'argent du Hajj ? La vérité sur cette déclaration virale    Affaire du café : un homme d'affaires libéré par la Cour d'appel de Tunis    Au procès de P.Diddy, l'édifiant témoignage de son ex-compagne Cassie    Israël en crise : Arrestations massives dans les milieux religieux pour refus de service militaire    Mustapha Khedher condamné à 48 ans de prison pour des crimes terroristes    Première vente de crédits carbone à la Bourse de Tunis lors de la Conférence Annuelle de l'AFCM    Libye : Tirs, prisonniers en fuite et écoles fermées : regain de tensions armées à Tripoli    Foot – Comment voir les matchs des quarts de finale de la coupe de tunisie ??    GATBIKE 2025 : Le grand rendez-vous sportif, culturel, écologique et solidaire au cœur de Carthage    Ammar Mahjoubi: A Dougga    Décès de l'écrivain tunisien Bannani Mizouni à l'âge de 63 ans    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Dans la tête d'un jeune Tunisien...
Point de vue
Publié dans La Presse de Tunisie le 11 - 12 - 2017


Par Mohamed ABDELLAOUI
Mustapha adore le vélo. Chaque dimanche, il part sur les routes, slalome à travers les sentiers et renoue avec le temps des chevauchées, celles de l'esprit. Hier, et à moins de vingt jours de la nouvelle année, l'étudiant de 30 printemps a centré ses méditations sur le présent de sa chère patrie : la Tunisie.
Le présent et l'avenir. Qu'en est-il et qu'en sera-t-il ? se demande cet intelligent apprenti du savoir. Tout était clair pour lui. La Tunisie nouvelle ne s'affiche point comme il l'aime. Sept ans ou presque depuis la Révolution de 2011, la déstructuration sociale se poursuit.
La pyramide étant inversée, les couches privilégiées d'hier se retrouvent aujourd'hui au bas de l'échelle. Enseignants, journalistes, ingénieurs et médecins ne font plus rêver ces élèves et écoliers des temps qui courent. L'intérêt pour le travail «socialement utile» a cédé la place aux activités et «métiers» les mieux rémunérés. Et les vraies compétences du pays choisissent l'immigration quand elles ne se résignent pas à garder un silence morne.
Les Tunisiens de la classe moyenne endurent souffrances et inquiétudes, étant englués dans les difficultés kafkaïennes de la vie quotidienne. De quoi demain sera-t-il fait pour leur progéniture? L'école publique, la santé publique, la lutte contre les inégalités sociales, l'incitation des paresseux au travail et des récalcitrants au respect des lois régissant le vivre-ensemble, somme toute, la restitution du prestige de l'Etat (dans son acception la plus noble et la plus large), sera-t-on en mesure de gagner le pari et avec quels moyens humains, matériels et logistiques ? Voilà les préoccupations actuelles des Tunisiens.
Mustapha en est un. D'ailleurs, le classement de son université hors du top 1000 des meilleurs établissements de l'enseignement supérieur du monde l'inquiète et l'agace. Aura-t-il demain les moyens de concurrencer les diplômés de Harvard ou de Cambridge ? Aura-t-il encore les moyens de mener comme il se doit des négociations avec l'une des institutions internationales, une fois qu'il est nommé représentant officiel de son pays ?
Près de sept années depuis le soulèvement populaire qui a mis fin à un régime dictatorial, le miracle tant attendu ne s'est pas produit. Aux années de braise et du changement en trompe-l'œil, s'ensuit la période de vaches maigres. En témoignent des taux de pauvreté de 15%, de chômage d'un peu plus de 15%, d'inflation de près de 6%), selon des statistiques officielles et un indice de criminalité de 36,15 % sur 100, d'après le rapport 2017 du site spécialisé Numbeo.
Que se passera-t-il demain, en 2018, et après 2018, avec ces « has-been » et professionnels du verbe qui improvisent et naviguent à vue ? Comment sera le pays à l'aune d'un exercice politique où les coups bas pleuvent ici et là et dans les médias ? Quelle trajectoire prendra la nouvelle Tunisie avec l'homme au turban, celui qui a brillamment réussi à mettre en place une dictature tellement camouflée qu'elle semble ne pas en être une?
Qu'en sera-t-il de la Tunisie en 2018 ? Qu'en sera-t-il selon ces journalistes et communicateurs qui, puisant dans le sensationnel, ne font que niveler par le bas discours et matière médiatiques, à un moment crucial pour un pays qui se reconstruit ? Comment distinguer le bon grain de l'ivraie face à ce tohu-bohu repéré à tous les étages ? Et à qui prêter l'oreille parmi ces journalistes et communicateurs qui dissonent dans la chorale du pouvoir ?
Bien d'interrogations chevillées à l'esprit, ainsi entamera Mustapha 2018. Une chose est toutefois sûre pour lui : face à un monde qui paraît prospérer contre toute culture, il ne reste que la volonté des enfants valeureux de la patrie pour semer les grains du changement. Et les grains du changement sont sciences, rigueur, ordre, mérite, persévérance et surtout ouverture sur le monde et les expériences d'autrui.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.