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La course aux bons records
L'INDE S'EST REVEILLEE
Publié dans La Presse de Tunisie le 24 - 02 - 2014

Par notre envoyé spécial à New Delhi Foued ALLANI
La 10e puissance économique mondiale, devenue puissance spatiale, entame en toute assurance son accession vers les positions leaders
Dans cette gigantesque fourmilière humaine multicolore et imprégnée d'encens, où chacun suit son destin et tend vers le meilleur, un seul leitmotiv fait autorité : avancer. Un «faire mieux» que nous avons rencontré dans ce pays des mille et une merveilles et des cent et un contrastes.
Qu'ils opèrent dans la politique, les médias, les affaires, la société civile ou autres, les Indiens paraissent en effet habités par le feu du progrès.
Chantre de la non-violence et de la paix universelle, la plus grande démocratie du monde, avec ses 700 millions d'électeurs, se veut aussi championne de la coopération internationale équitable.
La majeure partie de la rencontre que plusieurs journalistes venant de nombreux pays arabes ont eue avec M. Salman Khurshid, ministre indien des Affaires étrangères, ainsi que de celle avec son secrétaire d'Etat pour l'Orient, M. Anil Wadhawa, ont porté en effet sur la coopération. Surtout celle à caractère économique.
C'est ainsi qu'au cours de ces deux rencontres ayant lieu dernièrement à New Delhi, les deux hauts responsables ont traité, chacun de son côté, de cette coopération et de ses composantes bilatérales avec les pays arabes représentés (les pays du Golfe n'y étaient pas représentés).
Echanges commerciaux, coopération scientifique et technique, joint-ventures... le plus gros de chaque dossier commun a été revu.
Si le pays du riz, des épices, du thé, des bijoux et des ingénieurs a besoin de pétrole et de gaz ainsi que du phosphate, pour son agriculture, il commence à devenir un fournisseur incontournable en services informatiques, en médicaments génériques, en véhicules utilitaires et agricoles et surtout dans le domaine des technologies à coût réduit. Y compris pour les énergies renouvelables, sachant que l'Inde est devenue le premier pays asiatique à envoyer une fusée vers la planète Mars (le 5 novembre 2013).
«Notre coopération avec les pays arabes fait en sorte qu'elle sert aussi leurs propres intérêts. Parfois ce sont nos partenaires qui gagnent plus dans l'affaire», a fait remarquer M. Wadhawa en citant l'exemple du Maroc.
Idem pour la rencontre que nous avons eue avec le Dr E.M. Sudarsana Natchiappan, ministre d'Etat pour le Commerce et l'Industrie, au siège de son département à New Delhi. Quoi de plus naturel en fait.
Pour une coopération équitable
Comme back-ground à cette coopération, le ministre d'Etat a rappelé le riche héritage commun de lutte contre le colonialisme et pour le non-alignement, surtout avec les pays arabes d'Afrique du Nord. Des liens historiques, culturels et affectifs auxquels sont venus s'ajouter des intérêts à partager.
«Nos relations économiques avec les pays arabes d'Asie remontent à plusieurs siècles et nous enregistrons avec satisfaction, depuis ces dernières années, un rapprochement économique notable avec ceux d'Afrique».
C'est ce qu'a souligné le responsable, avant d'ajouter qu'au vu du développement que connaissent les pays arabes de l'Afrique et de leurs potentiels humains et en ressources naturelles, cette coopération est appelée à évoluer très rapidement et à comprendre plusieurs autres secteurs.
«Notre pays avance rapidement et cela aide à diversifier sa coopération avec les pays respectifs qui, eux aussi, évoluent à tous les plans», a fait remarquer le responsable en insistant sur la réceptivité de son pays à toute proposition de coopération. «Vos pays respectifs n'ont qu'à nous proposer des partenariats et vous verrez que l'Inde sera à l'écoute», a-t-il expliqué.
L'Inde peut aussi aider dans le domaine des technologies de l'information et de la communication (TIC) et ses institutions d'enseignement supérieur, telles celles spécialisées en médecine ou en ingéniorat qui sont très performantes et peuvent accueillir vos étudiants et vos chercheurs, a encore noté le ministre d'Etat. Puis de conclure : «L'important est de multiplier les visites de part et d'autre, qu'elles soient individuelles ou dans le cadre de délégations».
Et au pays du thé (1er consommateur et 2e producteur mondial), nous n'avons pas vu de cafés, sauf de rares cafétérias au centre-ville, ni de fumeurs d'ailleurs ou presque. Rien que des gens plongés dans leur travail ou s'y rendant, même si les vestiges de la pauvreté dans ce sous-continent habité par plus de 1,2 milliard de personnes sont encore là et dans certains endroits assez visibles, le taux de pauvreté étant de 32%. Sachant qu'en l'espace de 10 ans, l'Inde a réussi à faire sortir de la pauvreté quelque 140 millions de personnes, d'après les chiffres officiels récemment publiés. Ce qui n'est pas négligeable.
Performances...
Du côté de l'Ibef (India Brand Equity Foundation) organisme public sous tutelle du ministère du Commerce et de l'Industrie chargé de promouvoir le «Made in India», dont le siège est à Gurgaon (banlieue de New Delhi), les chiffres sont éloquents. Les analyses aussi. Le miracle indien n'a pas besoin d'un dessin. D'histogrammes certainement. Chose qui nous a été servie avec, à la fin, un brin d'humour. Un clip promotionnel où pour illustrer la 1ère place de l'Inde en termes de consommation de rouge à lèvres, l'on nous montre un agent de police femme arrêter un camion et au lieu de sortir son calepin et son stylo, elle prend son bâton de rouge à lèvres, oriente vers elle le rétroviseur du véhicule et s'offre une petite séance très savoureuse de soins à sa beauté labiale.
Commençons par les chiffres. Ceux d'aujourd'hui puis ceux prévus pour demain. Les plus significatifs. Deuxième plus grand pool de scientifiques et d'ingénieurs dans le monde. Deuxième plus vaste réseau ferroviaire dans le monde sous la même enseigne. Plus grand fabricant de tracteurs. Deuxième pour les bicycles. Plus grande industrie cinématographique, plus grand fournisseur de diamants finis (taille et polissage). Cela sans oublier des positions très avancées dans le domaine des TIC, de l'espace, des industries agroalimentaires, des médicaments, des cosmétiques, des énergies renouvelables, des pierres et marbre, du textile, de l'automobile, etc.
Selon les prévisions, l'Inde sera la deuxième place d'industries manufacturières dans le monde en 2018, son marché des télécoms progressera de 435% en 2020, celui des autos à 256%, celui des biens et équipements électroménagers à 700%, également en 2020. Année qui verra la croissance du secteur de l'engineering et de la recherche et développement à l'export atteindre les 341%.
Par ailleurs, 25% de la main-d'œuvre qualifiée dans le monde sera en 2025 issue de l'Inde et le taux de croissance se maintiendra à 6,5% par an en moyenne jusqu'en 2018 (près de 2.100 milliards de dollars US en 2013).
Et si l'économie indienne a connu une certaine décélération à l'instar de la plupart des pays du monde, ces toutes dernières années, elle reste très dynamique et très compétitive avec un taux de croissance du PIB de 4,9 en 2013-2014 appelé à progresser (10,6% en 2010 par rapport à 2009, alors que le taux n'a pas dépassé les 3,2% en 2012 (4,5% pour l'année fiscale 2012-2013 et 6,3% en 2011).
Une économie en pleine mutation puisqu'en l'espace d'un peu plus de deux décennies sa structure a bien changé. L'agriculture qui représentait 32% des activités en 1990 n'occupe plus, en effet, que 14% en 2013, alors que les services ont grimpé de 41% à 59% au cours de la même période.
... et atouts
«En plus d'un bon rythme de croissance, l'économie indienne est avantagée par sa population jeune», nous a dit d'emblée M. Abhinav Punshi, directeur général de la communication à l'Ibef. Et de préciser que la moyenne d'âge en Inde est de 24 ans.
Une économie qui, selon l'orateur, bénéficie d'un excellent taux de matière grise qui fera de lui le deuxième dans le monde dans les années à venir.
Autre atout de l'économie indienne, son marché intérieur. Une consommation en nette progression avec l'élargissement de la classe moyenne et surtout grâce à la technologie à bas coûts. Ainsi un téléphone portable coûte 20 dollars (30 dinars environ) et une petite voiture en coûte 2.500 dollars. Grâce à l'évolution de l'infrastructure routière et de télécommunication, l'Inde est devenue très attractive pour les investisseurs étrangers.
«Ce qui a permis à d'autres villes de se développer». Exemple, Gurgaon où est implantée l'Ibef qui n'était qu'un petit village isolé au milieu d'une zone forestière.
La population a ainsi suivi cette évolution. A titre d'exemple, quatre ou cinq denrées étaient considérées comme essentielles il y a 15 ans. La liste en contient aujourd'hui 25 dont le téléphone portable. Un évolution qui a complètement métamorphosé le pays selon l'orateur qui a fait remarquer qu'il n'est plus choquant de rencontrer des voitures de luxe chez des villageois.
Des mutations profondes dues aussi au très dense réseau de microentreprises locales mais aussi à l'apparition de sociétés multinationales «indiennes» dans des secteurs à haute valeur ajoutée (autos, pharmacie, TIC).
«Nous constatons, par ailleurs, un changement de mentalités significatif au sein de la population active indienne», nous a pour sa part expliqué M. Virat Bahri, directeur général du centre de données de l'Ibef.
Et d'expliquer que les actifs recherchaient les emplois salariés permanents alors qu'aujourd'hui ils penchent plutôt vers le lancement de leurs propres projets. Les travailleurs émigrés font mieux puisqu'en rentrant en Inde, non seulement ils lancent des projets mais le font avec leurs propres fonds. Et de conclure: «Les microprojets jouent un rôle important dans l'accroissement du PIB».
Une visite instructive au siège de la confédération de l'industrie indienne (CII) a vite fait de nous convaincre de l'apport du secteur pour lui-même. Veille économique et concurrentielle, assistance et conseil, information, communication et promotion, formation et perfectionnement, partenariats, etc. Autant d'objectifs et d'activités de soutien au secteur productif à l'intérieur comme à l'extérieur. Située également à Gurgaon, la CII qui regroupe près de 10.000 membres et à laquelle sont affiliées plus de 100.000 entreprises (publiques et privées) possède 65 bureaux à travers le pays et plusieurs autres à l'étranger dont sept en bonne et due forme et le reste au sein des représentations diplomatiques.
«L'évolution des médias et des supports d'information en général dans vos pays est en train de nous aider encore mieux à connaître vos économies respectives», nous a de son côté révélé M. Gurpal Singh, conseiller principal et chef du département pour le Golfe, le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord à la CII.
Coiffé d'un turban dans la pure tradition sikhe, l'orateur nous a brossé lui aussi un tableau exhaustif de l'économie indienne et de ses potentialités. Puis de préciser que si le Golfe, partenaire historique de l'Inde, est devenu son principal vis-à-vis dans la région arabe, les pays d'Afrique du Nord sont en train de le devenir tout en formulant l'espoir de voir la coopération entre son pays et ces derniers mieux se diversifier.
Mais le pays de Kalila et Dimna excelle aussi dans d'autres secteurs tels que la production cinématographique, l'artisanat, les médias et le tourisme. Secteurs qui créent une véritable synergie pour le commerce et l'industrie et qui participent au rayonnement culturel du pays de «Taj Mahal». A méditer !
L'économie indienne en bref
– PIB : 2.100 milliards de dollars US en 2013
– Taux de croissance : 4,9% (année fiscale 2013-2014-10,6% en 2010)
– Agriculture (14%-32% en 1990). Industrie (27%). Services (59%-41% en 1990)
– 2e plus grand pool de scientifiques et d'ingénieurs dans le monde
– 2e plus vaste réseau ferroviaire du monde (sous la même enseigne)
– Plus grand fabricant de tracteurs dans le monde
– 2e plus grand fabricant de bicycles dans le monde
– 1er grand producteur de films dans le monde
– Plus grand fournisseur de diamants finis (taille et polissage) dans le monde (11 diamants sur 12 sortent des ateliers indiens)
– Sixième puissance spatiale pour l'envoi de satellites.
–1er pays asiatique à envoyer une fusée sur Mars (le 5 novembre 2013)


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