71% des enfants et des jeunes sont connectés dans le monde contre 48% de la population totale. L'Unicef vient de publier un nouveau rapport sur la situation des enfants dans le monde, en s'intéressant, cette fois-ci, à l'impact et la place considérable qu'occupent les nouvelles technologies de l'information et de la communication (Ntic) dans la vie des enfants et des jeunes adultes. Les réseaux sociaux, les jeux sur internet et les diverses applications qu'offrent les Ntic exercent, en effet, une grande fascination sur les enfants à une ère où celles-ci se sont immiscées à un point tel qu'elles sont devenues une composante essentielle de la vie des citoyens qui se sont trouvés engagés dans une relation complexe, étroite, intimiste et surtout durable avec ces nouvelles technologies à travers le monde. Si elles font partie intégrante de la vie de tous les jours, elles s'avèrent être une réelle menace pour les enfants et les adolescents en générant chez ces derniers une addiction qui les projette dans un monde virtuel en les éloignant et en les isolant progressivement de l'environnement dans lequel ils évoluent. Les dangers d'Internet pour les mineurs Ces nouvelles technologies, qui ont bouleversé les relations et les échanges humains en rapprochant les peuples et en brisant les barrières entre les cultures et les civilisations, s'accompagnent également d'effets pervers qui inquiètent notamment les spécialistes de la petite enfance. Toutes les études réalisées à ce sujet ont, en effet, montré l'impact des nouvelles technologies sur la santé et leur implication dans l'apparition de troubles autistiques chez certains enfants qui passent de longues heures les yeux rivés sur leur tablette ou leur smartphone. Autre revers de la médaille : l'usage à mauvais escient des outils numériques qui sont détournés par des pervers pour servir d'appât à des fins pornographiques, idéologiques... A cause de leur vulnérabilité et parce que les outils numériques ne sont pas suffisamment sécurisés pour l'usage des mineurs, les enfants figurent en première ligne des utilisateurs ciblés par des personnes malintentionnées voulant détourner et recruter des enfants et des adolescents pour réaliser des vidéos pornographiques ou les embrigader dans des sectes... Il ne s'agit pas de la seule menace. Outre le fait qu'ils peuvent avoir accès à des contenus nuisibles et non appropriés à leur âge, ils courent, par ailleurs, le risque d'être harcelés et menacés par des pervers qui se cachent sous de fausses identités. Aujourd'hui, la sécurité sur les réseaux sociaux se pose avec d'autant plus d'acuité que la tranche d'âge la plus connectée est composée essentiellement d'enfants et adolescents selon le rapport de l'Unicef. En effet, 71% d'entre eux sont connectés et utilisent l'internet contre 48% de la population totale. La langue, un obstacle pour les enfants Mais de grandes disparités à l'échelle mondiale caractérisent, aujourd'hui, l'accès aux nouvelles technologies et aux ressources numériques accentuant la fracture numérique entre les pays et les régions. En effet, selon les chiffres et les statistiques présentés par le rapport, des millions d'enfants ne sont pas connectés à Internet et ne jouissent pas des ressources qu'offre ce dernier, à cause de nombreux obstacles qui entravent l'accès dont celui de la langue. Dans la mesure où 56% des sites sont en anglais, beaucoup d'enfants ne peuvent pas accéder, en effet, à des contenus qu'ils ne comprennent pas ou qui ne sont pas adaptés aux spécificités de leur éducation et de leur culture. Selon le rapport, la protection des mineurs sur Internet doit être hissée au niveau des priorités nationales et faire l'objet de politiques et de stratégies qui nécessitent une intervention pluridisciplinaire en impliquant toutes les parties concernées, à savoir les gouvernements, les enseignants, les parents, le secteur privé, les organisations de protection de l'enfance des enfants afin d'aplanir les disparités d'accès aux ressources numériques et de protéger les enfants des risques et des dangers de l'internet en leur garantissant non seulement une meilleure sécurité sur les réseaux sociaux et leur permettant également d'avoir accès à des contenus de qualité appropriés à leur âge et qui contribuent à leur apprentissage éducatif.