Le gouvernorat de Sidi Bouzid a enregistré le plus grand nombre de mouvements sociaux A l'occasion de l'ouverture de la réunion du Forum international des droits sociaux, économiques et culturels, qui s'est tenue le 7 février à Tunis, le président du Ftdes, Massoud Romdhani, a affirmé, dans une déclaration à la presse, que les écarts sociaux ne cessent de se creuser, ce qui justifie la persistance des mouvements sociaux de protestation, notamment dans les régions intérieures du pays. Dans ce qui suit, on présentera la tendance générale en termes de manifestations de contestation au cours du dernier trimestre de l'année 2017. Selon le dernier rapport des mouvements sociaux, publié le 31 janvier 2018 par l'Observatoire social tunisien (OST), 857 mouvements de protestation ont été enregistrés au cours du mois de décembre écoulé, dont 78 étaient des protestations individuelles. Le gouvernorat de Sidi Bouzid a enregistré le plus grand nombre de mouvements sociaux (152), suivi par les gouvernorats de Gafsa et Kairouan avec, respectivement, un total de 107 et 83 protestations. Il est notoire qu'au cours du mois de décembre la grogne sociale persiste, même si une baisse significative au niveau du nombre total de protestations a été enregistrée par rapport aux mois d'octobre et de novembre où on a compté, respectivement, 1.243 et 1.036 mouvements sociaux. Suicide et tentative de suicide : un phénomène qui resurgit Les données détaillées présentes dans le rapport démontrent une hausse significative au niveau des suicides et tentatives de suicide qui ont été recensés dans la catégorie des protestations individuelles. En effet, c'est à partir du mois de septembre qu'une hausse exponentielle s'est manifestée. Le nombre total de suicides et de tentatives de suicide est passé de 17 au mois d'août à 52 au mois de septembre. Depuis, cette hausse persiste avec des fluctuations légères. En guise d'illustration, le total des suicides et des tentatives de suicide enregistrés au cours des mois d'octobre, de novembre et de décembre est respectivement de 44, 61 et 60 cas. Si cette tendance a été maintenue durant le mois de janvier, le nombre total des protestations individuelles recensées serait du même ordre. C'est ce que le prochain rapport des mouvements sociaux, du mois de janvier, révélera. En outre, le même rapport montre une baisse continuelle du nombre des protestations décrites comme violentes, à partir du mois d'octobre, qui est passé de 180 au mois d'octobre à 130 durant le mois de décembre. Idem pour l'évaluation des violences. Une comparaison de l'intensité des actes de violence enregistrés durant les trois derniers mois de l'année 2017 démontre une tendance relativement constante. Toutefois, le mois d'octobre s'avère le mois où l'on enregistre les actes de violence les plus intenses. En substance, le rapport affiche une tendance en hausse au niveau des mouvements sociaux de protestation, en dépit d'une baisse enregistrée au cours du mois de décembre. A priori, le mois de janvier, suite aux événements liés aux manifestations contre la loi de finances 2018, qui se sont déroulés au début de l'année, aurait enregistré les violences les plus intenses.