Sans une grande maîtrise, les Clubistes ont toutefois trouvé la clef grâce à l'incontournable Saber Khelifa. Dans son fief, le Stade Gabésien a tenu la dragée haute au Club Africain, mais n'a pas pu enrayer la belle série des Clubistes. En jouant avec leurs armes et beaucoup de générosité, les locaux ont longtemps semé le doute dans les esprits des visiteurs. Sauf que quasiment jamais, depuis le début de la saison, la Stayda n'était rentrée à la pause sans avoir cadré une seule fois dans son jardin ! Le CA n'en demandait pas temps, à l'affût, tel un félin qui guette sa proie avant de la maîtriser. D'ailleurs, même si les locaux avaient la monopolisation, il a fallu attendre du temps pour voir une première tentative dans la cible clubiste. Des salves repoussées par un Atef Dkhili assez bien affûté. Avec le ballon, mais sans espace ni génie, les Gabésiens ont attendu leur moment avec la certitude que l'adversaire ne pourrait pas maintenir son intensité défensive jusqu'à la fin. Sauf qu'il s'est trompé sur la toute la ligne et n'a certainement pas eu raison de croire en ce scénario ! Le facteur «X» Il fallait bien entendu compter avec le facteur «X» : le métier de Saber Khelifa conjugué au coup de patte de Ghazi Ayadi. A partir de là, même si les locaux ont tout tenté, la messe était dite. Seïf Tka se chargeant de renvoyer de nouveau un ballon qui se dirigeait vers les filets ! Ce faisant, la seconde période a été moins rythmée que la première. Les deux équipes se laissaient également moins d'espaces avec un jeu haché et un rythme saccadé. A ce moment-là, les attaquants des deux côtés étaient réduits au silence. La faute a des défenses agressives et une lutte sans merci sur la seconde balle. Et alors que les locaux tentaient le tout pour le tout pour revenir, Bertrand Marchand lance deux joueurs «sanguins» et un autre plutôt athlétique. Il fallait saper les amorces adverses, ratisser et quadriller autour de l'inépuisable Ahmed Khelil. A ce propos, les deux Mejri, associés à Philippe, manquent encore de repères. Ils ont toutefois eu le mérite d'aller au charbon, comme ce sport de contact l'impose. Pour le CA, la solution est donc venue en partie du banc. Une bonne nouvelle pour Bertrand Marchand et sa gestion d'un groupe qui vit bien et qui continue d'avancer à vive allure! Tranchants et incisifs Le CA n'en finit donc plus de gagner. C'est une série faste! Les Clubistes font sentir à leurs adversaires leur supériorité technique, leur efficacité, leur réussite, leur solidarité et leur réalisme à toute épreuve. Rayonnant dans l'entrejeu, comme à son habitude, Ahmed Khelil a donné le tempo à ses coéquipiers. Et ce, même si sur une pelouse dans un état plus que douteux, le jeu clubiste a manqué de vitesse en première période. En face, les Gabésiens se sont montrés menaçants. Sauf que leur défense s'est montrée imprudente. Ayadi et Khelifa traînaient par là. Ça ne pardonne pas à ce niveau-là ! Certes, la Stayda a passé ses temps forts dans la moitié de terrain adverse. Mais la physionomie du match n'a pas changé pour autant. Le CA aurait même pu tuer le match une fois la partie débloquée. Il a multiplié les situations dangereuses à l'image d'un Ghazi Ayadi, volontaire. Au final, on retiendra que le CA a encore su passer la vitesse supérieure au moment opportun. Les hommes de Bertrand Marchand sont de nouveaux apparus tranchants et incisifs. Un résultat mérité, compte tenu de la performances des locaux qui n'ont pas démérité, sans pour autant vraiment donner l'impression de vouloir remporter cette partie. Le CA, quant à lui, continue sa montée en puissance. Il est passé du magma du classement au podium en un laps de temps ! Oui, après avoir frôlé la correctionnelle lors de la phase aller, tel un diesel, il a su renverser la vapeur et changer radicalement sa façon d'agir. Un Club Africain conquérant, insatiable et surtout imperturbable !