Que ce fut dur pour les Clubistes. Mais l'essentiel est atteint grâce à ce mélange de cran, d'audace, de tempérament et d'insouciance même ! Pas encore en démonstration, le CA n'a dû toutefois faire face qu'à un trou de quinze minutes en fin de partie. Bien aidé par les largesses défensives de l'Etoile en première période, le CA s'impose et chasse le signe indien face à ce même adversaire. En modifiant le schéma tactique de son équipe en cours de jeu, Bertrand Marchand a largement contribué à la victoire des siens, mettant la plupart du temps en difficulté une Etoile manquant d'inspiration et de variété. Sans être flamboyants, les joueurs clubistes ont livré une copie qui en dit long sur leur degré d'implication et leur solidarité retrouvée. Même si globalement, la passivité des Etoilés a pris le dessus sur leurs bonnes intentions. A l'image des Rami Bedoui, Naguez et Abderazak constamment pris de vitesse par Khefifi, Ali Abdi, Ghazi Ayadi et Khelifa, l'Etoile a perdu le contrôle de fil en aiguille, se reprenant quelque peu en fin de partie sous une pluie battante. Il faut dire aussi que Ben Amor et Bangoura se sont emmêlés les pinceaux dans ce rôle de sentinelle qu'ils ne maîtrisent pas. Ce fut donc la débandade totale pour l'Etoile. Les visiteurs ont pris le bouillon face à des locaux sérieux, engagés et appliqués. Même plus bas, les Etoilés ont à maintes reprises laissé beaucoup trop d'espaces à leurs adversaires, qui n'en demandaient pas tant. Avec un Ghazi Ayadi en très grande forme, un Nicolas Apoku égal à lui-même, un Khefifi efficace dans ses choix, et un milieu de terrain très libre, le CA est allé au bout de ses convictions. Avec bravoure et panache, chacun a apporté sa pierre à l'édifice. Et pourtant, la mi-temps a changé beaucoup de choses. En dépit d'un changement de configuration essentiel, là où le CA aurait dû porter l'estocade et tuer le match, il s'est mis en danger au retour des vestiaires. Ali Boumnijel a «lâché les chevaux», l'Etoile a évolué tactiquement et s'est enfin décidé à poser le jeu. Sauf que Marchand ne l'entendait pas de cette oreille. Avec un pressing collectif et une agressivité bien supérieure, l'équipe clubiste a anticipé et sapé les manœuvres adverses, à l'image et dans le sillage d'un Ghazi Ayadi impressionnant de bravoure et d'aisance pendant un bon quart d'heure. En fin de compte, c'est une victoire de plus pour le CA même si l'équipe clubiste est encore loin de ses standards d'antan. Sauf qu'à force de labeur, le récital offensif et le match référence seront forcément de mise. En défense aussi, l'arrière-garde a encore montré quelques signes de fébrilité qui doivent être gommés. Le quatuor défensif progresse dans l'anticipation, le repli et la reconversion. Mais il doit aussi s'attacher à éviter les périodes de flottement face à un adversaire qui n'en demandait pas tant. L'Etoile prend le bouillon Ce faisant, la victoire du club de la capitale ne souffre d'aucune contestation. Malgré le talent adverse et l'armada d'internationaux étoilés sur le terrain, le CA n'a pas craqué et a cru en sa bonne étoile. Question de capital confiance accumulé et de gestion optimale de ses moments forts. L'Etoile, à son tour, peut nourrir des regrets et ne s'en prendre qu'à elle-même. L'équipe sahélienne ne s'est mise au niveau requis qu'après 45 minutes de jeu. Face à ce CA-là, c'était déjà trop tard ! Un sens du placement intelligent. Une occupation rationnelle du terrain, de l'engagement à revendre, le CA a su maîtriser une Etoile en manque d'idées et de projections. Souvent devancé dans les duels, ce qui a eu une influence sur le contenu étoilé du match, le onze à Boumnijel n'a pu à terme concrétiser sa grosse activité du dernier quart temps. Volet Clubistes, après avoir stoppé enfin leur mauvaise spirale face au CSS, le ton est donné ! Le CA est de retour. Que ce fut dur toutefois. Mais l'essentiel est atteint grâce à ce mélange de cran, d'audace, de tempérament et d'insouciance même ! Maintenant, tous les doutes ne se sont pas dissipés même si cette victoire doit aiguiser les appétits du CA. Les Clubistes retiendront sans doute le résultat, principalement ceux qui regrettent encore le revers jugé injuste à leurs yeux face au leader «sang et or». Chapitre individualité marquante, égratigné il y a peu, Bilel Khefifi tient sa revanche. Actif au pressing et dans le repli défensif, le feu follet clubiste a été dans tous les bons coups. Généreux dans l'effort, ce joueur sanguin est constamment sur la brèche, jamais passif. Tout le contraire d'un Hamza Lahmar dont le visage poussif par moments a déteint sur l'ensemble du onze étoilé. Pour l'ESS, c'était comme si la récente défaite face au CSS avait dilapidé la confiance acquise au cours des succès précédents. Moins performants au pressing et dans leur occupation du terrain, les Etoilés n'ont pas mis l'intensité habituelle dans les duels et les enchaînements balle au pied. Après un bon début de saison, ils ont par la suite perdu les fondamentaux de la patte d'Hubert Velud. Les conséquences sont fâcheuses même si Ali Boumnijel a besoin de temps pour apporter sa pierre à l'édifice. Car le problème quand on ne marque pas, c'est que l'on s'expose. Le CA a ainsi profité de leur faible repli défensif et d'un milieu trop laxiste pour pouvoir combiner entre les lignes et se montrer dangereux à plusieurs reprises. Dans ce choc entre gros bras, le CA a su tirer son épingle du jeu. Les Clubistes y croyaient tellement que rien ne laissait présager un renversement de situation. Au final, ce CA-là a construit sa victoire. Il a montré qu'il avait du caractère et que cette place au classement, juste au-dessus de la ligne de flottaison, n'était qu'un incident de parcours !