Le samedi 17 février 2018 une vidéo montrant la maltraitance subie par des enfants autistes dans un jardin d'enfants spécialisé dans le gouvernorat de l'Ariana par le personnel éducatif a été publiée sur les réseaux sociaux. Ce énième témoignage choquant pose avec acuité le problème des institutions éducatives de la petite enfance en général et des enfants handicapés en particulier. L'éducation est un droit constitutionnel. L'obligation à l'Etat de consacrer les moyens nécessaires pour que les personnes porteuses de handicap puissent jouir pleinement de leurs droits est consacrée par l'article 48 de la Constitution. Le devoir de signalement est un outil de protection citoyen dicté par le code de protection de l'enfance promulgué depuis 1991. Ce même code prévoit la mise en place d'un numéro vert non encore opérationnel jusqu'à ce jour. L'abandon par l'Etat du secteur de la petite enfance aux investisseurs privés et l'atermoiement de tous les intervenants, que ce soit au niveau du contrôle, du suivi ou de la sanction, ont conduit à tous les dépassements régulièrement enregistrés dans ce domaine. L'annonce faite du contrôle et de la fermeture imminente de ce centre éducatif laisse le problème du droit de ces enfants à une protection et une éducation sans discrimination entier ! Le manque de professionnalisme du personnel éducatif est flagrant et reconnu dans plus d'une déclaration officielle des responsables des ministères de tutelle (50% des éducateurs n'ont aucune formation spécifique). Les incidents, documentés, qui ont eu lieu dans des institutions réglementaires font craindre le pire pour le grand nombre d'institutions illégales qui envahissent le secteur et constituent une menace supplémentaire pour l'enfant tunisien. L'Association tunisienne de défense des droits de l'enfant et la Ligue tunisienne des droits de l'Homme condamnent fermement les actes de violences subis par les enfants et engage la responsabilité de l'Etat pour : Garantir le droit à l'éducation et à la protection des enfants sans discrimination Assainir le secteur de la petite enfance et unifier les structures de formation, de suivi et de contrôle Appliquer des sanctions justes à tous les responsables de violence envers les enfants et rompre avec l'impunité qui caractérise les atteintes aux droits de l'enfant Mettre en œuvre le numéro vert afin de permettre à tout citoyen d'exercer son obligation de signalement Accélérer l'examen du projet de loi de la politique intégrée de protection de l'enfance en conseil des ministres et le présenter à l'ARP. L'ATDDE engage aussi la responsabilité des députés à l'ARP pour revoir le projet de loi des jardins d'enfants et des crèches afin qu'il réponde aux droits constitutionnels des petits citoyens tunisiens selon les principes de l'intérêt supérieur de l'enfant, la non-discrimination et du soutien à la famille en tant que cellule constitutive de la société.