Les espaces communs du siège feront office de musée permanent et les 25m2 de La Boîte accueilleront les expositions temporaires. Mais ce n'est pas tout. La Boîte va se démultiplier et donner naissance à «La Boîte 2», un centre mobile dédié à l'art, à l'architecture et au design contemporains. La Boîte. Ce nom ne vous dit probablement pas grand-chose. Mais il n'y a pas lieu de s'en inquiéter pour autant. Espace alternatif d'art contemporain, «confidentiel», «La Boîte» œuvre dans une fine discrétion, loin des projecteurs et des médias, par choix et par conviction. Mais La Boîte, c'est beaucoup plus qu'un lieu. C'est une expérience exemplaire initiée par le Groupe Kilani en 2007. Du mécénat culturel comme on voudrait en avoir partout car transparent et désintéressé sauf de l'amour de l'art et du sens partagé. Un mécénat qui rompt à bien des égards avec celui pratiqué sous nos cieux, par certaines institutions, banquières notamment. Au départ, La Boîte était une capsule artistique de 25m2 implémentée au siège du groupe et destinée à sensibiliser les employés à l'art contemporain, n'étant pas forcément des habitués des galeries et un peu réfractaires. Les artistes présentent leurs projets, «La Boîte» produit leurs œuvres, les expose et les acquiert éventuellement. Ni contrainte commerciale, ni censure, mais plutôt partage et interactions avec le public tout au long du processus de création. L'heure du bilan Depuis, du chemin a été fait et ce lieu d'expression artistique, source et témoin de pratiques multidisciplinaires, est devenu aussi sacré que consacré. Aujourd'hui, «La Boîte» vient de fêter ses dix ans. Une exposition rétrospective et un vernissage de ISO 001, une immersion photographique de l'artiste Skander Khelif dans le monde de l'entreprise ont été organisés à l'occasion, jeudi dernier au siège du Groupe, au cœur de la zone industrielle Charguia. Un événement très mondain qui a réuni personnel, artistes et invités. Sur trois niveaux, nous avons pu admirer une revue des œuvres des artistes qui ont été soutenus et exposés par La Boîte. Mohamed Ben Soltane, Aicha Filali, Slim Ben Cheikh, Ali Tnani, Hela Lamine, Hichem Driss, Dalel Dangour, Fakhri El Ghezel, Hammadi Ben Saâd, Malek Gnaoui, Meriem Bouderbela, Chacha Atallah, Karim Ben Amor, Haythem Zakaria, Farah Khelil, Moufida Fedhila, Nicene Kossentini, Skander Khelif et Aymen Berhouma ont tous participé et pris part à cette expérience passionnante et passionnée. Dessins, photographies, peintures, céramiques et installations ont pris d'assaut les murs du siège transformés désormais en cimaises et ne les quitteront plus ! En effet, les espaces communs du siège feront office de musée permanent et les 25m2 de «La Boîte» accueilleront les expositions temporaires. Mais ce n'est pas tout... «La Boîte 2», un autre laboratoire artistique «La Boîte» va se démultiplier et donner naissance à «La Boîte 2», un centre carrefour entre art, design et architecture, mobile et modulable de 156 m2, un lieu d'expositions, de production, d'expérimentation, et de médiation, dévolu à la création contemporaine nationale et internationale. Des outils de médiation et d'actions pédagogiques, une programmation artistique variée sont envisagés, le tout dans une logique participative alliant rencontres et débats. «La Boîte-2007-2017. 10 ans d'expérimentation au service de l'entreprise en Tunisie» Par ailleurs, à l'occasion de son dixième anniversaire, «La Boîte» a publié un livre, coécrit par Pierre Noël Denieul et Paul Ardenne, respectivement sociologue et historien de l'Art, présenté et discuté vendredi dernier à la Chapelle Sainte-Monique à l'Ihec Carthage en présence des auteurs. Un livre de qualité qui retrace l'histoire de ces années au service de l'art contemporain tunisien : le concept, la genèse, les artistes, les expositions, le personnel et des réflexions sur l'art et la culture dans l'entreprise : tout y est. Un document qui immortalise noir sur blanc cette expérience unique sous nos cieux et qui peut constituer un support-référence pour les chercheurs, les artistes et même les entrepreneurs. C'est dire que les Kilani ne font pas les choses à moitié ! Nous regrettons seulement qu'on n'ait pas fait appel à des compétences tunisiennes pour écrire et éditer cet ouvrage. L'expérience de «La Boîte» est exemplaire à tous les niveaux. Son secret : des moyens, de la passion, de l'inventivité, de la générosité, de l'éthique, de la sincérité et... une fabuleuse et formidable mécène, une femme avec des qualités humaines rares de nos jours. L'exemple de «La Boîte» est donc à suivre par les autres groupes et sociétés tunisiennes, à démultiplier à l'infini. Notre scène artistique s'en portera certainement beaucoup mieux !