Le manque désespérant de réussite accusé hier par les Clubistes leur coûte le passage du tour. Autant leur parcours en championnat est exceptionnel, autant la coupe d'Afrique ne les inspire guère Stade de Radès, temps maussade, pelouse acceptable, assistance nombreuse (près de 30 mille spectateurs) Renaissance Sportive de Berkane bat Club Africain (1-0). Score à la mi-temps (0-0). But: Ayoub Kaâbi (72') Arbitrage de Louis Hakizimana (Rwanda) Avertissements: Yahia 40' (CA); Aziz 43' (RSB) CA: Dkhili, Agrebi (Chammakhi 68'), Abdi, Jaziri, Tka, Ayadi, Khelil, Yahia, Belaid (Dhaouadi 54', puis Aounallah 79'), Khefifi, Khelifa. RSB: Mhamdi, Aziz, Dayou, Tourabi, Omar, Naji, Hamada, Baker (Akhmis 90'), El Mobaraky (Al Kass 67'), Kaâbi (Cipovic 85'), Laba. C'est atavique. Les coupes d'Afrique réussissent rarement au Club Africain, sorti hier un peu à la surprise générale dès le deuxième tour préliminaire, celui de l'écrémage bien avant d'intégrer la phase des poules de la coupe de la CAF. Il fait ainsi nettement moins bien que la saison dernière avec Chiheb Ellili lorsque l'équipe atteignit leu tour des groupes, termina à la tête de sa poule et ne s'avoua vaincu qu'en demi-finales contre les Sud-Africains de Supersport. Il y avait hier un grand sentiment de désenchantement chez le nombreux public qui a garni les travées du stade de Radès, notamment au regard du visage séduisant que le club de Bab Jedid a su montrer depuis le mois de décembre dernier qui a coïncidé avec l'avènement de Bertrand Marchand. C'est donc une véritable épreuve bien rude pour les nerfs qui attendait hier le Club Africain face à une belle formation marocaine du RSB, pourtant bien tendre au niveau africain. En effet, les hommes de Mounir Jaâouani en sont à seulement leur seconde participation continentale. Mais cette fois, en débarquant à Radès, ils se trouvent en position de force avec deux buts d'avance. Ils savent qu'ils ont un bon coup à jouer à Radès après avoir fait le plus dur sur leur pelouse (victoire 3-1). Leur président Faouzi Lakjaâ, qui veille en même temps aux destinées de la Fédération royale marocaine, a par-dessus le marché promis une prime de deux mille dollars en cas de qualification. Eh bien, les voilà récompensés pour tant de témérité et d'allant. A contrario, cette élimination vient comme un cheveu sur la soupe rompre la belle série clubiste enregistrée en championnat. Il faut toutefois admettre que c'est à Berkane que les copains du généreux Seif Tka ont sérieusement compromis leur chance. Pourtant, il y avait hier de la place pour un score bien meilleur, sauf que physiquement, l'équipe était épuisée, alors que mentalement, malgré un bon Khefifi, auteur de plusieurs initiatives, notamment au premier half, il parut tendu. Cela n'a finalement tenu qu'à très peu de choses. Par exemple une plus grande variation sur les balles arrêtées qui manqua aux Tunisois. Sans parler du positionnement de Khelifa, plus percutant en partant du couloir, et de la méforme de plusieurs éléments, notamment Ayadi et Abdi. Berkane possède un bel effectif, et le représentant tunisien l'a pris un peu de haut, notamment au match aller. Dommage ! Le half initial a été un monologue clubiste avec une suprématie totale qui n'a malheureusement rien produit. Pourtant, hormis Dhaouadi, légèrement blessé et qui effectuera sa rentrée au second half, le CA était au complet. Tka a pris la place d'Opuku, déconcertant de maladresse au match aller. A part deux tentatives de Laba et Ayoub (16' et 21'), les visiteurs n'ont vraiment rien montré face à des Rouge et Blanc qui eurent sept bonnes occasions toutes gâchées par Khefifi (14' et 22'), Ben Yahia (32' et 42')), Khelifa de la tête (34') et Tka de loin (38') puis de la tête (41'). Précipitation, malchance ou encore brio du gardien marocain Mhamdi: tous les facteurs contrariants se liguèrent pour installer un fort sentiment d'impuissance après ces quarante-cinq premières minutes. Mhamdi en état de grâce La reprise connaît le même scénario, soit une pression constante locale. A tel point que Atef Dkhili se retrouve au chômage. En revanche, le gardien visiteur est régulièrement mis à rude contribution, ce qui le contraint à sortir de grandes parades. La tête de Tka à la reprise d'un corner de Belaid (47') ne connaît pas un meilleur sort que tous les essais de la période initiale. Servi par Dhaouadi, Ali Abdi arme un tir croisé que le gardien Abdelaali Mhamdi capte en deux temps sous la menace de Khelifa, prêt à reprendre dans les filets. 62': le portier marocain s'illustre de nouveau devant Dhaouadi, ensuite Khefifi pour le 11e corner clubiste A une demi-heure de la fin, Bertrand Marchand joue le tout pour le tout en remplaçant Agrebi par Chammakhi après avoir lancé Dhaouadi dans la bataille en lieu et place de Belaid. Ben Yahia devient latéral droit, alors que Chammakhi s'installe au milieu. Au lieu du but de la délivrance clubiste, ce sont au contraire les Marocains qui vont frapper sur un joli contre. 72': Laba s'engouffre côté gauche, profitant de la passivité de Tka. Son centrage est repris de la tête par Ayoub Kaâbi, le buteur du dernier CHAN remporté par le Maroc, qui profite d'une liberté totale au deuxième poteau pour ajuster Dkhili de la tête. Une photocopie des deux premiers buts berkanis du match aller. Mais surtout un véritable coup de massue pour les Rouge et Blanc ! C'est le troisième but de Kaâbi dans l'édition actuelle après ceux contre les Sénégalais de Mbour et contre le CA au match aller, sur penalty. La réplique de Abdi de la tête est bien faible (75'). Khelifa tente sa chance, en vain, le gardien adverse veillant au grain. Dix minutes plus tard, il détourne en corner la frappe de mule de Khelil. Mhamdi est en état de grâce, il n' y a vraiment rien à faire... A deux reprises, Laba est à deux doigts de doubler la marque au milieu de l'abandon quasi total des copains de Khelifa, bien loin hier de son niveau habituel. Le score ne changera pas malgré quatre minutes de temps additionnel. Bertrand Marchand a voulu positiver en faisant remarquer que même s'il est battu, le CA a sorti un bon match. «Les joueurs ont beaucoup couru et donné le maximum, observe-t-il. Il faut continuer dans cet esprit-là. Il nous a manqué aujourd'hui davantage d'expérience. A contrario, Berkane a montré beaucoup de réalisme. Début décembre, nous étions avant-derniers au classement. Le CA était mort. On a battu tous les grands, revenant de loin. Malheureusement, nous n'avons pas actuellement tous les moyens pour réussir en même temps en championnat et en coupe d'Afrique», conclut le technicien français.