Par Jalel Mestiri Pas de changement, encore moins de progrès, dans les sélections des jeunes et par rapport au travail accompli au sein de l'élite. En l'absence de stratégie claire et futuriste, il reste beaucoup à faire surtout tant que les plaies sont toujours ouvertes et tant que l'inaptitude de la plupart des techniciens empêche les élections d'élite de se fondre dans un cadre défini et d'en façonner ses règles. On imagine ainsi le gâchis causé par un tel manquement. On s'indigne devant l'absence de plus en plus répétée des ces sélections aux principales épreuves continentales. Et l'on se rend compte que la patience devient insoutenable. Une chose est cependant sûre: dans le contexte actuel, la réhabilitation de ces élites n'est pas pour autant facile. On n'évolue pas dans la facilité. Les contraintes surgissent de toutes parts dans des sélections qui ne sont plus des équipes, et à la tête desquelles il faudrait certainement être plus qu'un entraîneur, plus qu'un encadreur!... Dans leur version actuelle, les sélections des jeunes sont devenues une source de déception et d'inquiétude. Une crainte avérée. En l'absence de travail de fond, c'est l'avenir de tout le football tunisien qui est mis en jeu. Le risque de l'assèchement est réel, tout comme la menace de se perdre sur un terrain glissant. Les hommes vont, les hommes viennent et ces sélections sont encore dans l'incapacité de faire valoir une vision et un projet de travail valables. Aucun changement, aucune évolution. Les promesses ne dépassent plus le stade des paroles et les travers sont toujours les mêmes. C'est dire à quel point on aurait besoin aujourd'hui d'éveiller les consciences et de faire appel à ceux qui croient toujours au travail susceptible d'être accompli à ce niveau. Combien on devrait en prendre la mesure. On a pris l'habitude de parler de reconstruction. De réédification. De rétablissement de valeur. Mais l'on n'arrive pas toujours à faire face, et encore moins à répondre aux exigences de l'étape. Ces sélections sont aujourd'hui dans l'inhabilité de s'imposer face à leurs adversaires. Leur parcours est d'une pauvreté désobligeante. On se désole devant un travail de formation en manque d'évolution. A aucun moment en tout cas, l'élite ne donne l'impression de pouvoir se réhabiliter. A chaque fois où le décollage était annoncé, elle subit un coup d'arrêt, devenu à la longue habituel. C'est ainsi qu'on a de plus en plus l'impression que ces sélections n'arrivent plus à évoluer dans la cour des grands. Elles n'ont plus la même vocation. Sur le terrain, elles n'ont plus d'ascension. Leurs arguments ont d'autres noms, d'autres significations. Cette situation nous amène à constater que les insignifiances et les dérives ne sont plus une affaire marginale au sein des sélections des jeunes. Des dérives qui concernent des techniciens qui n'arrivent plus à se rendre utiles, et dont le mode de comportement et de travail fait ainsi système. Les grandes idées amènent les grands changements et les grandes évolutions. Si un entraîneur n'est pas prêt à évoluer, c'est qu'il n'a pas suffisamment conscience de son rôle sur le terrain et... ailleurs. Les matches et les épreuves ne sont pas gagnés par les plus forts, ni par les plus avertis, mais par ceux qui évoluent et qui n'abandonnent jamais...