«Ce n'est pas à la FTF ou même au CDF, ni à la DTN de former l'élite des jeunes , mais aux clubs. Il est donc urgent de repenser notre politique de formation qui a montré ses limites». «Vous savez, dans nos contrées, plusieurs clubs optent pour un recrutement orienté avec pour cible le continent africain la plupart du temps. Dès lors, les contraintes liées à la formation leur paraissent excessivement coûteuses, notamment au travers d'un certain cahier des charges relatif aux infrastructures, pour un bénéfice incertain. Ils ont le sentiment de «former pour les autres», à perte, et leurs dirigeants aspirent à une dérégulation qui leur permettrait de gérer la formation comme bon leur semble. Certains clubs voient alors dans l'abandon de l'obligation de disposer d'un centre de formation agréé l'opportunité de développer des méthodes alternatives, censément plus rationnelles. Et toute cette «philosophie» déteint à terme sur les sélections des jeunes. Aux origines, à la base, les clubs pros tunisiens sont l'épine dorsale de l'élite de nos jeunes. Ce sont eux qui fournissent le gros des troupes via leur académie ou plutôt CDF. A ce titre, leurs intentions doivent être définies de manière très explicite, notamment parce qu'il faudrait donner un cadre réglementaire aux solutions qu'ils proposent et procéder à des négociations entre les différentes parties concernées pour trouver la bonne feuille de route à suivre. Car, en attendant, ils avancent dans l'inconnu et leur démarche est essentiellement axée sur l'urgence du moment. Ce faisant, l'objectif théorique serait de réduire les coûts de recrutement et d'avoir une politique plus sélective en ce sens. Pourquoi ? Pour investir dans le cru qui pourrait devenir un millésime à terme, tout bénéfice pour nos équipes nationales de jeunes. Il s'agirait notamment aussi de «filialiser» les centres de préformation et de formation. Vous savez, cette idée de filialisation sous forme de partenariat ne manquerait pas de recevoir un accueil relativement favorable parce que pour les petits clubs ce serait un moyen de récupérer une partie de la formation, celle-ci étant en quelque sorte mutualisée. Tout le monde y gagnerait, puisque les joueurs doués pourront accéder à des infrastructures de pointe. Ce qui déteindra sur leur cursus, leur formation de base et leur apport en sélection des jeunes».