Bouabsa a eu le mérite de m'apprendre les aptitudes spécifiques d'un gardien. Nagy est un grand entraîneur. J'ai un don. Au CSS, j'ai retrouvé le respect et l'envie de me surpasser. Il a fallu 8 tirs pour remporter la Coupe face au CA. En Equipe nationale, c'était la zizanie. Avec Maâloul, notre onze national est dans de bonne mains. Après l'accession, l'heure est de rectifier le tir. Bayari et Khaled Touati étaient pour moi un danger constant. Le gardien emblématique du CSHL Sahbi Sebaï a été un cas. Sa renommée s'est déclenchée lors de la finale entre le CSHL et le CA en 1985. Il a réussi a arrêter trois penalties. Mais auparavant, le gardien hammamlifois s'est aussi illustré aussi lors de la demi-finale face du COT, lors de laquelle il a réussi à annihiler trois penalties des attaquants cotistes. A l'évidence, ce sont ses qualités technique et athlétique ainsi qu'une capacité à assumer la pression et l'obligation du résultat qui ont plaidé pour lui et convaincu Youssef Zouaoui de le titulariser face à la grande sélection algérienne de Belloumi et Assad. «J'ai commencé ma carrière dans les quartiers, j'étais attaquant avec mon équipe de quartier et avec les autres équipes, on me faisait jouer comme gardien. Dans ce poste, je me suis illustré et tout le monde parlait de moi. Un jour l'entraîneur Azaïez Seddik est venu chez moi pour m'encourager à signer avec le CSHL. Mais, il fait aussi souligner que j'ai commencé ma carrière footballistique assez tard et pour être plus précis dans la catégorie juniors. En effet, après une saison, l'entraîneur Abderrazak Aloui m'a lancé chez les espoirs. En 1979, le coach des seniors Vladimir m'a vu et a décidé de me lancer avec l'équipe première qui possède déjà deux grands gardiens Hamadi Grey et Mohamed Ayari. J'ai cotoyé les Razgallah, Sehili, Hosni, et autre Fitouri. Et après tant de matches en qualité de remplaçant, Vladimir m'a fait jouer un premier match avec les seniors face au ST au Zouiten. Le score final était de 0-0 mais j'ai gagné mon pari d'être titulaire à part entière en 1984 avec Bouabsa. J'avais 22 ans. Le mérite de Bouabsa a été de m'inculquer les ficelles d'un bon gardien, j'étais en concurrence avec Néjib Hlaïem», a souligné Sahbi Sebaï, l'un des plus grands gardiens du football tunisien. Il a eu le mérite de se forger une carrière de grande dimension pendant les années 80. L'arrivée de Dietcha à la tête du CSHL a été une réussite totale vu sa tactique défensive et sa tactique vicieuse, basée sur le réalisme et la rigueur défensive. «En effet, la saison 1985 a été pour moi très enrichissante. Avec une défense rigoureuse avec Bousnina, Djelassi, Soula, Kasri, Guizani, Mghirbi, aucun attaquant ne pouvait passer. Il y a eu une communion entre moi et ma défense, ce qui nous a permis de remporter la Coupe de Tunisie face au grand favori le Club Africain. J'ai retrouvé mes sensations et en même temps, j'ai confirmé mes grandes qualités. J'avais réussi à qualifier mon équipe en finale après avoir réussi à arrêter plusieurs penalties face au COT en demi-finales et en finale. Ce fut une consécration fort méritée pour moi et pour le CSHL. Après cet exploit, j'ai été convoqué en Equipe de Tunisie par Youssef Zouaoui. J'ai été malchanceux parce qu'on m'a lancé dans le bain face à l'Algérie avec ses professionnels. Avec un groupe de joueurs manquant d'expérience et de motivation, nous n'avons rien réussi, même pendant la période de Mokhtar Tlili. C'était le vide et le néant en Equipe Nationale, ce fut pour moi une très mauvaise expérience». Sahbi Sebaï a aussi évoqué la réussite du CSHL pendant l'ère de Dietcha. Il a mis en exergue les qualités techniques et tactiques de ce coach qui a permis au club banlieusard de remporter le trophée. Mais, il a aussi parlé du génie en la personne de André Nagy. «C'est un grand entraîneur, qui a révolutionné le football tunisien par son travail et ses conceptions tactiques révolutionnaires. Il est très sérieux et discipliné. Un jour, je l'ai rencontré en route avec sa voiture en panne. Je me suis arrêté pour l'emmener chez lui et après au stade pour nous entraîner. Une fois arrivé, il m'a dit que je suis venu en retard à la séance d'entraînement, alors que j'étais avec lui. J'ai été sanctionné d'une amende. Mais, c'est un supercoach. J'ai joué pendant la période de quatre générations. J'avais eu affaire à de très bons attaquants mais il y a eu Bayari et Khaled Touati qui m'on fait souffrir. Mais après 11 ans de loyaux et fidèles services à mon club, le CSHL, j'ai décidé de changer d'air et j'ai opté pour le CSS, un club de grands dirigeants et de fidèles supporters. J'ai joué pendant trois ans et demi. J'étais sérieux et dévoué pour ce grand club que je respecterai toute ma vie». Et en 1994, Sahbi Sebaï a décidé de revenir à son club d'origine mais, il y a eu le veto de Habib Mejri, qui était l'entraîneur du CSHL. «En effet, ce fut pour moi une grande déception de la part de Habib Mejri qui m'a empêché de rejouer avec mon club sous prétexte que je suis un gardien en fin de carrière. Je vous souligne que je n'ai rien demandé, ni primes ni directives de ma part. Enervé, j'ai opté pour le Stade Tunisien qui m'a reçu merveilleusement. J'ai fait une belle saison en 1995. Après cette expérience, j'ai opté pour l'ESBK avec un entraîneur dévoué et respectueux, à savoir Mahmoud Bacha. J'ai bien entamé la saison mais il y a eu une grève de joueurs de l'ESBK, j'ai rejoint mes coéquipiers par solidarité. Mais les dirigeants étaient mécontents de ma position. Alors j'ai perdu le goût de jouer et, en 1996, j'ai décidé d'arrêter ma carrière footballistique». Pendant sa riche carrière, Sahbi Sebaï n'a cessé de multiplier les prouesses et les exploits transformant ses idoles Attouga et Abdallah en rivaux. Il a eu aussi l'estime des jeunes à Hammam-Lif, à Sfax, au Bardo et à Beni Khaled. Equipe de Tunisie : chances intactes Evoquant les chances de l'équipe de Tunisie, Sahbi Sebaï, en ex-gardien international, a souligné que : «On peut jouer à égalité face à l'Angleterre. Nous avons assez d'atouts pour les bloquer. En football, rien n'est impossible. Face à la Belgique, ce sera très difficile mais Nabil Maâloul est assez malin pour préparer une stratégie pour faire face à l'ogre belge. Le Panama est une inconnue pour nous. Mais la méfiance est toujours de mise». Comme il est gardien de haut niveau, Sahbi Sebaï a voulu nous donner ses impressions sur les quatre gardiens du mondial, «Balbouli est un gardien expérimenté mais âgé. Moëz Ben Chrifia est un gardien de club. Quant à Ben Mustapha il y a des hauts et des bas dans ses prestations. Je vois alors le jeune gardien Moëz Hassen comme le gardien numéro 1 de l'équipe de Tunisie. Il possède un timing dans ses sorties sur les balles aériennes. Je lui prédis un grand avenir». Il a aussi évoqué la rélégation du CSHL en précisant que la faute est partagée (dirigeants... joueurs et entraîneurs). Le plus important, c'est que le CSHL a retrouvé la Ligue 1 après une saison miraculeuse. «A mon avis, il faut dès maintenant recruter des joueurs pour la ligue 1 et que les ex-président reviennent pour l'union sacrée et aider le CSHL à avoir un visage rassurant pour l'année prochaine». Aujourd'hui, Sahbi Sebaï est un cadre à la Star. Il est père de famille avec un garçon de 22 ans. Il suit le football du CSHL et de l'équipe de Tunisie.