Dans la perspective de la grand-messe élective clubiste d'aujourd'hui, l'ex-président du CA, Ferid Abbès, prône le rassemblement productif et place le curseur au-delà des clivages et des postures improductives «Unissons-nous pour élire la liste capable de réaliser un programme audacieux et ambitieux nous menant à une commémoration grandiose de notre centenaire en 2020», a lancé d'entrée cette figure de proue de l'association de 1920. Et Ferid Abbès d'entrer dans le vif du sujet: «Mes responsabilités passées au Club Africain m'imposent, en tant que Clubiste nourri des valeurs centenaires de notre club, et par respect à la mémoire des grands dirigeants et présidents qui l'ont construit, de porter à la connaissance de nos dirigeants, de nos centaines de milliers pour ne pas dire millions de supporters, la gravité de la situation et l'enjeu que représentent pour l'avenir de notre club les élections d'aujourd'hui. Je me dois de rappeler en ce sens que de tradition, les élections du Club Africain pendant ces quatre-vingts dernières années ont toujours été précédées d'un processus de cooptation qui a permis d'assurer à notre club l'émergence de nombreux talents et de dirigeants nourris de ses valeurs et dont la seule motivation devait être de le servir et en aucun cas de s'en servir. Lorsque j'ai eu l'honneur d'assumer en 1989 la charge de président du CA, je n'étais ni prétendant, ni n'avais fait campagne pour accéder à cette responsabilité. J'ai tout simplement bénéficié de la confiance des grands dirigeants de l'époque. Quant à ma deuxième accession à la présidence du club que j'avais tout d'abord déclinée pour des raisons personnelles, elle m'a été imposée à l'époque par la plus haute autorité de l'Etat. Je n'avais pas eu d'autre choix que d'obtempérer. Maintenant, il est vrai que notre environnement n'est plus ce qu'il était. Qu'il y a eu un changement de génération aussi. Mais cela ne doit en aucun cas justifier que l'on abandonne le CA, cette institution dont les dirigeants doivent être nourris de ses valeurs». Le passé doit éclairer le présent « L'expérience des dix dernières années ne doit être ni ignorée ni oubliée quand notre club a été entre des mains inopportunes. Et, à ce titre, nous, anciens dirigeants, n'avons pas été suffisamment solidaires pour assumer notre responsabilité afin de barrer la route aux personnes dont l'objectif inavoué était de se servir du club sous couvert de promesses de projets qui ont trompé la vigilance de nos supporters. Les projets mirages se sont évaporés et nous avons hérité du passif financier et d'infrastructures en ruine. La triste réalité aujourd'hui est que le bilan de ces gestions s'est soldé par un préjudice moral et une atteinte à nos valeurs. Jamais de mémoire le Club Africain n'avait été aussi maladroitement dirigé. Un contentieux sportif et financier avec la Fifa qui se chiffre à plusieurs milliards. Une situation financière impossible à évaluer vu l'absence d'une comptabilité. Et le refus des commissaires aux comptes de certifier l'importance du déficit qui pourrait se chiffrer à plusieurs dizaines de milliards. Ce fut la totale, comme on dit. Malgré cette situation catastrophique, je salue l'audace des jeunes dirigeants, et à leur tête Marouen Hamoudia, d'avoir eu le courage lors de la dernière assemblée de rectifier le tir, prendre leurs responsabilités et braver la tempête en temps de crise. Tel est l'état des lieux de notre Club Africain que nous aimons tant en ce jour d'élection». Label de qualité et contrat de confiance «L'AGE aura lieu aujourd'hui. Deux listes pour la magistrature suprême sollicitent le suffrage des supporters. L'une est conduite par Marouen Hamoudia aux côtés de Clubistes pure souche ayant à leur actif d'éminents états de service de plusieurs dizaines d'années, tout en jouissant du soutien de la base du CA. L'autre liste est quant à elle constituée en grande partie d'anciens dirigeants de l'exécutif du président sortant dont le passage ne laissera pas une trace indélébile dans l'histoire du CA. Notre responsabilité à tous est d'autant plus grande que nous nous devons de reconstruire notre club sur des bases solides, tout en demeurant fidèles à nos valeurs et convictions. Le destin du CA est tel qu'il doit non seulement tenir ses engagements envers son fabuleux public, mais surtout relever les défis qui se présenteront. Renouer avec les titres. Agir en faveur d'une refonte du CDF. Assurer la pérennité de nos ressources financières en élargissant la base de nos mécènes désintéressés que l'on ne doit pas confondre avec nos sponsors. Définir de nouveaux rapports avec nos sponsors auxquels nous offrons l'image et la notoriété de notre club pour valoriser à terme leurs produits en contrepartie de leurs soutiens financiers. Professionnaliser notre politique de communication pour optimiser la valeur de notre image et agir en faveur d'une meilleure visibilité et une ouverture à l'international. Définir une nouvelle gestion des recrutements. Et, surtout, faire participer nos supporters à la préservation de l'image du CA. Voici quelques lignes directrices que nous nous devons de soutenir, tout en nous interdisant d'interférer de quelque manière que ce soit dans la gestion courante du CA au travers d'officines et de groupes de pression vivant dans les arrière-boutiques. Unissons-nous pour élire la liste capable de réaliser ce programme et de nous mener à une commémoration grandiose de notre centenaire en 2020».