A l'heure où la nouvelle équipe municipale, vainqueur du dernier scrutin du 6 mai 2018, est en train de prendre corps, avec l'imminente répartition des tâches, toutes commissions confondues, les habitants de la commune de l'Ariana s'impatientent de voir de quel bois se chaufferont les nouveaux édiles municipaux. L'attente est plus vivace et marquante que par le passé, étant donné que les dernières élections ont été, pour la première fois de l'histoire, démocratiquement transparentes, avec l'avènement de représentants de plusieurs partis politiques, sans compter la percée fulgurante des indépendants. Un tel cocktail, c'est évident, ne peut que ravir un électorat en quête de renouveau et lassé par des décennies d'un parti unique qui faisait cavalier seul! «C'est l'ère du changement», pavoise un habitant de la cité des roses qui estime que la nouvelle vague municipale, apparemment au-dessus de tout reproche d'après les CV qu'on connaît, est capable de servir la commune, avec autant d'abnégation que d'efficacité, à condition, faut-il le souligner, que les citoyens soient écoutés et satisfaits. Pour un vieil Arianais, «Il faut tout faire pour que l'histoire ne soit pas un éternel recommencement, c'est-à-dire qu'il va falloir absolument se garder de rééditer les erreurs du passé, avec ces édiles municipaux beaucoup plus occupés à se servir de leurs postes à des fins personnelles qu'à servir leurs communes». C'est d'autant plus vrai que les lacunes et insuffisances dont souffrent celles-ci, loin d'être de fraîche date, remontent à des décennies d'un implacable laisser-aller. Mais, ce qui est encore plus grave, c'est que ces accumulations qui ont la peau dure ont fini, avec le temps, par devenir une véritable psychose. «Rien, absolument rien n'a été fait, ces 20 dernières années, pour éradiquer les éternels problèmes des construction anarchiques, du commerce parallèle, de l'environnement, de l'assainissement et de la circulation, remarque un autre habitant, visiblement désabusé. «J'ai franchement peur, redoute-t-il, que ces phénomènes perdurent, aussi tenace soit la volonté des lauréats du dernier scrutin municipal. Alors, wait and see». Participation citoyenne Yes, wait and see. Le message, si clair, ne semble pas, du moins pour le moment, devoir tomber dans l'oreille d'un sourd. D'abord, parce que la dernière campagne électorale a été abondamment traversée par une cascade de promesses les unes aussi rassurantes que les autres, déversées par les différents candidats. Ensuite, parce que les temps de la peur où les citoyens ne bronchaient jamais sont révolus. Enfin, parce que l'Etat a bien fait récemment de réviser à la hausse les budgets des municpalités, notamment les plus peuplées d'entre elles. A ces trois facteurs de taille, on peut ajouter un autre non moins important, à savoir le nouveau processus basé sur une meilleure implication des habitants. Enclenché depuis deux ans consécutivement à l'établissement d'un courant de partenariat avec des municipalités occidentales de référence, ledit processus consiste à faire participer les citoyens de la mairie aussi bien à l'identification des besoins de celle-ci qu'au mode de financement. C'est-à-dire que les traditionnelles réunions préparatoires précédant les sessions ordinaires du conseil municipal, et ouvertes aux habitants, tranchent désormais avec le folklore du passé, pour devenir plus sérieuses, plus porteuses et, pour ainsi dire, plus crédibles. Et pour un coup d'essai, ce fut bien un coup de maître, l'expérience, bien qu'à ses premiers balbutiements, étant à créditer d'un bon départ dans la commune de l'Ariana. «C'est pas mauvais comme début, reconnaît un habitant, nos vœux ayant été, en bonne partie, satisfaits». Et de proposer la mise en place d'une commission permanente composée des citoyens de la commune et chargée du suivi des recommandations issues des procés-verbaux des réunions tenues avec le conseil municipal.