La compétition officielle des films documentaires, une innovation de cette 23ème session des Journées cinématographiques de Carthage (JCC), "parce que le cinéma est de plus en plus ancré dans le réel", selon de nombreux critiques, a débuté dimanche 24 octobre. Pourtant, le premier film proposé dans ce cadre, "la guerre secrète du FLN en France" (Algérie, 2010) n'appartient pas, à proprement parler, au cinéma du réel. Ecrit et réalisé par Malek Bensmail, ce documentaire à vocation historique de 70' revient sur un aspect peu connu de la Guerre d'Algérie: le second front ouvert par le FLN sur le sol français, transportant pour la première fois dans l'Histoire, une révolution populaire sur le sol du pays occupant. Alternant entretiens avec des acteurs et témoins de l'époque et images d'archives, le film revient sur les différentes péripéties et facettes de cette histoire tumultueuse marquée par la lutte fratricide menée par le FLN pour écarter l'ancienne direction nationaliste incarnée par le vieux Messali Hadj, les attentats contre les personnalités et les intérêts français, mais également la bataille des idées et sur le terrain juridique. La violence de cette période trouble, que l'on s'attend à voir à chaque plan, au détour des témoignages des anciens responsables des deux bords, mais également dans les images d'archives, notamment sur la répression des manifestants algériens à Paris en cette nuit du 17 octobre 1961, ordonnée par le préfet de police de Paris de l'époque, un certain Maurice Papon, est résumée par cet euphémisme d'Ali Haroun, militant du FLN en France ''c'est vrai que ça ne s'est pas passé comme ça, autour d'un café'' .