Après la réussite du festival Charfia au village Ouled Ezzedine au sud de Kerkennah et toujours dans le cadre de valoriser le savoir-faire ancestral et la promotion des potentialités culturelles et naturelles des îles Kerkennah, Jeunes science kerkennah a initié, en collaboration avec le groupement du développement agricole de l'Ataya, la maison de la culture, la maison des jeunes de Ataya, un événement qui met en valeur une technique de pêche unique en Méditerranée et spécifique à la région El Ataya qui a accueilli «Le festival Damassa» Il est 10h00. Le ciel est dégagé alors que la mer est calme et brille d'un bleu éclatant. De petites embarcations sont amarrées au port commercial d'El Ataya, en attendant de faire une traversée magnifique. La principale activité sur les îles de Kerkennah reste la pêche, qui se fait de manière artisanale. La «pêche à la sautade» consiste principalement à capturer le poisson qui saute hors de l'eau pour échapper aux pièges posés par les pêcheurs. Il s'agit des mulets sauteurs. Rayes Alouen nous explique cette technique de pêche «La Damassa» ou pêche à la sautade consiste à étendre horizontalement environ 250 mètres de filet soutenu à la surface de l'eau. Un second filet est disposé verticalement pour cerner les poissons». Et d'ajouter : «lorsque les poissons sont cernés, ils sautent pour s'enfuir mais ils sont capturés dans les filets étendus horizontalement. Par la suite, les pêcheurs ramassent les mulets. Cette technique de pêche reste très prisée». Pêche ancestrale... Rayes Nabil Bel Abed, 54 ans, pêcheur depuis 20 ans est parmi ceux qui ont préféré une sortie sur leur barque. Son bateau de pêche est parmi la vingtaine de bateaux qui ont quitté le port d'El Ataya à Kerkennah à la recherche de poissons. Il a révélé que la pêche ancestrale «damassa» figure parmi les traditions de l'archipel. Au cours de cette sortie, de nombreux pêcheurs, le visage bronzé par un soleil de plomb et les mains durcies par la manipulation des filets, partent en groupe, avec leurs embarcations pour pratiquer cet art de la pêche. «Cette technique est, en réalité, une technique italienne.», souligne notre interlocuteur. Selon le responsable du Festival d'El Ataya, Issa Arous : «Ce festival constitue une occasion pour faire découvrir la culture kerkenienne dans ses multiples aspects. C'est une destination touristique par excellence». Il a indiqué également que la programmation répond aux besoins socioculturels de la région et aux attentes de ses habitants. Il s'agit de faire en sorte que ce festival devienne un rendez-vous divertissant et attrayant pour tous les citoyens, jeunes et moins jeunes, afin qu'ils puissent trouver leur part de bonheur. La pêche anarchique ravageuse Il s'agit, de même, de tirer profit de cet événement pour sensibiliser les habitants sur la menace qui pèse sur les ressources halieutiques de l'île. En effet, la pêche anarchique a fait des ravages dans l'écosystéme. La situation environnementale est déjà fragilisée et continue à se détériorer. Et d'ajouter, avec un ton maussade, «qu'il faut rationaliser l'exploitation des ressources halieutiques et chacun doit déployer un effort dans le but de protéger l'environnement et l'écosystème de l'île». «Cette journée de pêche est riche en émotions qui nous ont plongés dans une ambiance captivante. Chantant en arabe littéraire ou en dialecte kerkennien, les artistes présents ont revisité le patrimoine musical kerkennien. Leur interprétation a mis en valeur des airs populaires de l'île», se félicite ce participant au festival. «La région d'El Ataya est riche par son savoir-faire ancestral. Cependant, toutes ces richesses doivent être valorisées pour créer de l'emploi dans le secteur de la pêche et celui de l'écotourisme »... a conclu Dr Morsi Feki, président «Jeunes science» de Kerkennah.