Les débats ont été entachés par le rythme haché imposé par les protégés de Boujelbène auteurs, sans exagération, d'un «non-football». Décidément, notre football n'arrive toujours pas à se débarrasser de ses vieux démons, où le facteur temps n'a visiblement pas d'impact sur le comportement, les convictions et les orientations de nos joueurs et entraîneurs. Le comble, c'est que certains techniciens tiennent fort malheureusement un double langage, un fait qui porte, à n'en point douter, préjudice à leur crédibilité. Le cas du coach de l'USBG, Anis Boujelbène, incarne une parfaite illustration de ce double langage. En effet, ce dernier avait systématiquement critiqué et stigmatisé, sur les plateaux des télévisions et des radios, les prestations des équipes qui refusaient le jeu et qui optaient pour les cassures à répétition du rythme des rencontres, notamment face aux grandes écuries, en usant de simulations de blessures et de pertes de temps. Or, paradoxalement, la prestation des joueurs de Ben Guerdane, dimanche dernier, à Sousse, versait dans cet état d'esprit délabré et réducteur des grandes valeurs du football, où justement les protégés de Boujelbène ont usé de tous les moyens pour faire dysfonctionner le dispositif de l'Etoile, en multipliant exagérément des simulations de blessures, notamment du jeune gardien international Yefreni, auteur pourtant d'une prestation intéressante. En bref, les Sudistes ont refusé carrément le jeu au point de créer une seule occasion digne à la 88e, quand le coup franc botté par Mahjebi a été détourné en corner par Krir. De ce fait, nous comprenons parfaitement que la pression pèse énormément sur «Bouja» pour sa première expérience en tant que «head-coach» à la tête d'un club «assez spécial» pour les raisons que l'on connaît, d'où cette obligation lancinante et pesante de résultat . Quand l'Etoile tombe dans le piège ! Dans ce registre, les coéquipiers de Hannachi faisaient face d'une manière quasi systématique à l'approche de la surface de réparation à une «brousse» de joueurs «jaune et noir» qui défendaient outrageusement par moments à 10. Et pourtant, les protégés de Chiheb Ellili ont tout tenté sur toute l'aire du jeu, tantôt sur les ailes, notamment le flanc droit en s'appuyant sur le tandem habituel Kechrida-Hannachi ; tantôt sur le flanc gauche par le duo Abderrazak-Brigui. De plus, ils ont multiplié les assauts en profondeur orchestrés par Msakni, B. Amor, Aouadhi et surtout Marei qui a brillé encore une fois par son inefficacité et ses déchets techniques exaspérants, parvenant à se créer pas moins de neuf occasions franches. Or, ni Aouadhi, ni Jemal, ni B. Amor et encore moins l'attaquant égyptien n'avaient réussi à trouver la faille au sein de l'arrière-garde de l'USBG. Il faut avouer à ce niveau que l'incorporation dans la ligne médiane de trois milieux défensifs par Anis Boujelbène, à savoir B. Tarcha, Sellami et Laâmari avait fini par déstabiliser considérablement les manœuvres de l'Etoile. Le premier avait pour mission d'empêcher B. Amor de développer son jeu habituel, et le second était constamment aux trousses de Aouadhi pour le priver de conférer au jeu de son équipe sa verticalité coutumière. En bref, on a assisté dimanche à une parodie de football, laissant les férus du ballon rond sur leur faim. Sur un autre plan, les Etoilés devront trouver les solutions idoines à ce genre d'oppositions hermétiques et réductrices mises en relief par l'USBG pour ne pas continuer à gaspiller des points face à des équipes qui jouent pour le maintien, qui pourront s'avérer déterminants au décompte final. Chiheb Ellili : «Nous avons créé un nombre important d'occasions de but que nous n'avons pas su concrétiser face à un adversaire refusant carrément le jeu». Anis Boujelbène : «Nous savions pertinemment que notre adversaire opte systématiquement pour une ligne médiane à cinq, la raison pour laquelle nous avons aligné trois milieux à vocation défensive pour les empêcher d'avoir le monopole de cette zone». Fiche technique : Stade olympique de Sousse/Temps chaud/Pelouse en bon état/Faible assistance/Arbitrage hors du coup de Nidhal Letaïef assisté par Maâlla et Melloulchi. Avertissements ESS :Jemal, Kechrida, Marei et B. Amor USBG : Yefreni, Nefzi, Abbès et Sellami Formations ESS : Krir, Kechrida, Abderrazak, Bédoui, Jemal, Aouadhi (Chermiti 59'), B. Amor, Brigui (Belarbi 65'), Hannachi, Msakni et Marei. USBG : Yefreni, Abbès, Mahjebi, Sellami, Komoukou, Laâmari (Médenini 71'), Nefzi, Yahia, Zoghlami (Ounallah 81'), Samti (Mejri 61') et B. Tarcha.