Mohamed Trabelsi, ministre des Affaires sociales: «Nous visons à réaliser l'équilibre des caisses sociales» Le budget de l'année 2019 comportera plusieurs réformes en relation avec les affaires sociales. Elles concernent la réforme des caisses sociales. Nous avons entamé des négociations qui ont duré plusieurs mois avec les partenaires sociaux et nous avons préparé une loi qui a été soumise à l'Assemblée des représentants du peuple, visant l'équilibre financier des caisses d'assurance sociale. Entre-temps, le budget 2019 comportera un engagement pour soutenir la Caisse nationale de retraite et de prévoyance sociale (Cnrps) jusqu'à la mise en application de la loi. Ce soutien se poursuivra afin d'assurer la continuité du décaissement des pensions de retraite. Le montant de ce soutien varie entre 65 MDT et 85 MDT par mois. Pour les familles nécessiteuses, il y avait auparavant un quota par région. La décision du chef du gouvernement est qu'il n'y aura plus de listes d'attente. Toute famille qui prouve avoir des difficultés de subsistance bénéficie des aides octroyées par l'Etat dans le cadre de ses programmes. Il y a eu une augmentation de cette aide de 150 à 180 dinars, ajoutant que ces familles bénéficient de la couverture sociale gratuite auprès des organismes de santé publique. Ajoutons à cela la question de la pension minimum garantie. Il y a des personnes qui n'ont pas pu travailler de façon continue pour cotiser assez. Il a été décidé de mettre en place la pension minimum garantie qui n'est pas moins de 180 dinars, quel que soit le nombre d'années de travail. Tawfik Rajhi, ministre chargé des grandes réformes : Vers la création d'un fonds de bonification Les orientations de la loi de finances concernent l'amélioration de la croissance économique et la réalisation de l'inclusion sociale. Plusieurs mesures visent à booster l'investissement, surtout pour les petites et moyennes entreprises. Nous visons à abaisser le coût de la TVA, en créant un fonds de bonification. On veut aussi réduire les impôts sur les sociétés de façon progressive. De façon générale, nous n'allons pas imposer de nouvelles taxes ou augmenter les taxes existantes. Il y a des mesures qui concernent l'inclusion sociale et régionale. Nous allons augmenter le montant alloué au Fonds de l'emploi de 150 MDT. De même pour le programme de développement intégré qui concerne les régions intérieures, pour viser l'infrastructure et les familles nécessiteuses. Notre orientation est également de lutter contre l'évasion fiscale et l'économie parallèle. Il y aura aussi des mesures pour limiter l'utilisation du cash. Le secteur non organisé utilise beaucoup de cash en circuits parallèles, dont ne profite pas notre économie. Concernant l'importation anarchique, des mesures ont été déjà prises telles que l'augmentation des tarifs douaniers. Il y a une commission nationale qui travaille sur ce dossier et une autre commission multipartite entre la Banque centrale de Tunisie, le ministère du Commerce et le ministère des Finances qui œuvre à trouver des solutions à cette problématique. Mais cette question fait l'objet de mesures exceptionnels et décrets. Omar El Behi, ministre du Commerce : «Mettre en place un système de compensation des revenus» Nous voulons réformer le système actuel de compensation, pour passer d'un système de compensation des produits à un système de compensation des revenus. Le système existant est injuste et présente malheureusement beaucoup de dérapages et beaucoup d'usages qui ne sont pas destinés au consommateur. Ce qui fait que les vrais bénéficiaires ne sont pas en train d'en profiter. Nous voulons aller vers un système avec des prix réels et pour que la compensation soit destinée aux vrais bénéficiaires sous forme de virements bancaires ou postaux. On va ouvrir la voie à des inscriptions. Il y a des gens qui seront inscrits automatiquement, selon les listes du ministère des Affaires sociales. On va présenter ce projet pour la discussion et on va voir comment ajouter ces modifications dans la loi de finances 2019.