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Un condensé de talent et d'intégrité
SOUVENIRS, SOUVENIRS… RAOUF BEN AMOR — Ancienne gloire de l'Etoile du Sahel
Publié dans La Presse de Tunisie le 05 - 11 - 2018

Il était l'un des joueurs les plus talentueux mais aussi les plus «droits » de sa génération, outre son dévouement indéfectible pour son club de cœur, l'Etoile, de quoi lui conférer méritoirement le statut de personnage emblématique du club sahélien.
Dans la médiocrité et la décadence accablantes dans lesquelles patauge le paysage sportif de nos jours, il s'avère grandement salutaire et bénéfique de replonger dans le passé pour s'offrir une cure de valeurs et de quintessence par le biais de personnages qui avaient marqué de leur empreinte indélébile l'Histoire de notre sport et plus exactement notre football. En fait, il se confirme de jour en jour que les notions d'excellence et de grande moralité ne se conjuguent fort malheureusement qu'au passé.
L'ancienne gloire de l'Etoile des années 60, Raouf Ben Amor, est la parfaite illustration de ce que l'on vient d'évoquer, un personnage qui a su forcer le respect de toutes les composantes de l'Etoile du Sahel mais aussi de tous les sportifs et footballeurs, quelle que soit l'appartenance de tout un chacun. «Raouf était un attaquant super-élégant doté d'un sens du but inouï, une qualité de placement remarquable et une aisance époustouflante à jouer des deux pieds et de la tête ; autant de qualités faisant de lui un avant-centre redouté par tous les défenseurs et l'un des meilleurs à son poste dans l'histoire de l'Etoile et de l'EN», a tenu à préciser le toujours emblématique Abdesselem Adhouma, compagnon de route et ancien coéquipier de Raouf Ben Amor.
«L'Etoile, une appartenance identitaire » !
«Je dois vous avouer d'emblée que mon appartenance à l'Etoile n'a rien de si simple et requiert une dimension grandiose touchant tous les aspects de ma vie :sportif, social, relationnel, comportemental et autres. Le fait d'être un enfant de l'Etoile est une véritable vocation pour moi, c'est une seconde identité. En effet, je suis né dans une famille de footballeurs mordus de l'ESS, puisque mon père faisait partie de la toute première formation de l'Etoile; d'ailleurs, il m'avait recommandé de couvrir son tombeau du drapeau du club de son cœur après sa mort en guise de son attachement infaillible. Mon oncle aussi était trésorier de l'Etoile. De fait et tout naturellement je suis né avec un ballon dans les pieds et arborant la prestigieuse tunique de ce club. J'avais signé ma première licence en 56-57 portant de surcroît le brassard de capitaine avec toutes les catégories ». Le point culminant dans la carrière riche et distinguée de l'ancien attaquant de charme de l'Etoile du Sahel reste à n'en point douter le doublé à connotation fortement symbolique et chargée d'émotions, remporté à l'issue de la fameuse et inoubliable saison 62-63, avec de surcroît une invincibilité sans précédent et le titre de meilleur buteur glané méritoirement justement par Raouf B. Amor, auteur de 15 réalisations, une performance qui lui a valu d'être convoqué en EN par Rachid Turki, sélectionneur national de l'époque, avec en sus le statut valorisant du plus jeune joueur au sein du team national.
Ces consécrations multidimensionnelles réalisées lors de cette mémorable saison 62-63 puisent leur portée grandement symbolique dans la dissolution amère, voire « cataclysmique »de ce temple qu'est l'Etoile du Sahel par l'ancien président de la République Habib Bourguiba lors de la saison 61-62. «C'était une décision très sévère pour ne pas dire injuste puisque j'étais présent lors de l'incident qui avait poussé Bourguiba à prendre une telle décision aberrante suite au jet de pierres de la part d'une frange de supporters étoilés à l'encontre d'un bus transportant des touristes — le tourisme était un secteur qui faisait l'objet d'une attention particulière de la part des instances dirigeantes de l'époque.
D'ailleurs à titre anecdotique, six mois après la dissolution de l'Etoile, Elisabeth II, reine d'Angleterre, était en visite officielle dans notre pays et au moment de l'accueillir au port de La Goulette par Bourguiba, ce dernier était surpris par la réaction d'une frange importante du public présent qui scandait avec beaucoup d'enthousiasme «L'Etoile…l'Etoile». C'était l'un des tournants majeurs de la grande et vertueuse Histoire de l'Etoile.
L'année d'après (62-63) était sans aucun doute l'année de tous les défis et où chaque rencontre était assimilée pour nous joueurs à une véritable bataille, un vrai combat pour panser les douleurs lancinantes de la dissolution de notre club, ressenties par notre grand public, on était mandatés pour remettre à flot la dignité de notre club de cœur et d'appartenance, en bref on était carrément des chargés de mission pour redorer le blason de l'Etoile et rattraper le temps perdu.
Conséquence logique de cette gigantesque performance couronnée sur le plan personnel, comme je viens de l'évoquer précédemment, par le titre de meilleur buteur du championnat, j'ai été appelé pour la première fois en EN par le sélectionneur de l'époque feu Rachid Turki avec qui j'avais pu disputer la première finale continentale en 63-64, appelée coupe de l'Amitié, perdue à Dakar face au Sénégal et où j'avais eu le mérite de marquer l'unique but de notre sélection. Tout juste après, on avait remporté la Coupe arabe à Beyrouth.
Et comme tout compétiteur de haut niveau, une carrière est certes jalonnée de gloire et de performances mais elle peut également être semée d'embûches et de contretemps. En effet, autant la saison 62-63 a été historique et restera éternellement dans les annales, autant celle de 65-66 a été cauchemardesque pour le baroudeur étoilé, puisqu'il avait contracté une grave blessure lors d'un match contre l'EST suite à l'intervention-massacre de «Baganda», le rugueux défenseur espérantiste. «J'avais l'impression d'être visé dès le coup de sifflet de l'arbitre par l'arrière-garde «sang et or », le geste sauvage de « Baganda » m'avait causé une double déchirure aux ischio-jambiers. De suite, Dr Hamed Karoui, président du club à l'époque et père spirituel de l'Etoile, et Mhammed Driss avaient pris la décision de me dépêcher en France pour me faire soigner par le médecin de l'équipe de France, c'était une première d'envoyer un joueur pour soigner sa blessure à l'étranger».
La suite «naturelle» d'une carrière réussie en tant que joueur est de toute évidence de brosser une vocation d'entraîneur. De fait, et après avoir décroché ses diplômes en France qui lui permettaient de surcroît d'exercer en Hexagone, le désormais ex-attaquant redouté de l'Etoile s'est vu confier en 1975 d'emblée l'équipe première du club sahélien — d'habitude on commence sa carrière d'entraîneur avec les jeunes—, remportant au passage une coupe arabe. La seconde pige à la tête de l'Etoile a eu lieu lors de la saison 77-78 couronnée par une 3e place au classement ; avant de prendre les rênes de son club de cœur une dernière fois pour quelques mois en 90-91, une expérience courte suivie par une vacation avec le COT la même année.
« Hamed Karoui, un mentor, une référence » !
Lors de la pertinente et attachante entrevue que nous avions eue avec Raouf B. Amor, nous avons eu affaire à un personnage animé d'un sentiment de profonde gratitude et de reconnaissance à l'égard de Dr Hamed Karoui, ancien président fédérateur et emblématique de l'Etoile, une appréciation qui revenait tel un leitmotiv dans le discours de notre valeureux interlocuteur. «C'est un grand monsieur, c'est quelqu'un d'extraordinaire dans le sens profond du terme, il nous a inculqué les nobles valeurs du sport mais aussi de la vie en s'appuyant fondamentalement sur l'esprit d'appartenance infaillible à l'Etoile — le socle du Sahel en reprenant fidèlement ses propos —, il a été le véritable mentor-éclaireur de son club de cœur, incarnant en permanence les gratifiantes valeurs d'appartenance et de reconnaissance à cette institution qu'est l'Etoile du Sahel.
A ce sujet, après son investiture à la tête du ministère de la Jeunesse et des Sports, il avait eu l'honnêteté intellectuelle et déontologique d'avouer que c'est grâce à l'ESS qu'il est en charge de cette mission. En bref, il nous avait inculqué l'amour du club et le mental nécessaire pour défendre crânement son image et ses intérêts. De plus et afin d'assurer une certaine continuité managériale et technique, il avait pris la louable initiative et la pertinence gestionnaire d'injecter de nouveaux dirigeants tels que Hamadi Mestiri et Abdejlil Bouraoui, et de baliser la route sur un autre plan à une nouvelle vague d'entraîneurs-enfants du club, à l'instar de votre interlocuteur, Abdelmajid Chetali, Mohsen Habacha… ».
« D'anciens joueurs discrédités »
L'attachement que voue Raouf B. Amor pour « son Etoile » n'a pas de limites et semble intarissable, la raison pour laquelle il continue à suivre de plus près la marche de son club et le mode de gouvernance adopté par l'équipe dirigeante actuelle; en exprimant avec une profonde amertume cette mise à l'écart préjudiciable pour le club, d'après ses dires, des anciennes figures de proue de l'Etoile: «Je dois mettre en valeur tout d'abord les efforts considérables consentis par Dr Ridha Charfeddine pour subvenir aux besoins colossaux du club, personne d'autre n'en a fait autant, faut-il l'avouer.
Mais ce qui est fortement déplorable, c'est d'avoir mis à l'écart, voire discrédité d'anciennes figures de l'Etoile qui disposent du vécu, du dévouement et de l'expertise nécessaires pour venir en aide à l'ESS. Le président actuel ne fait appel à ces gens-là que sporadiquement dans les moments de crise pour calmer les esprits et l'aider à faire passer l'orage auprès des supporters. Il doit être conscient que seuls les enfants du club peuvent inculquer les grandes valeurs de l'amour du club et le mental adéquat pour gérer les moments difficiles et passer à un palier supérieur.
Regardez les centres de formation en Europe, ils sont quasiment tous gérés par d'anciens joueurs de ces clubs dont l'apport mental notamment permet de rompre parfois avec la monotonie des entraînements. «Les centres de formation, c'est une sorte d'assurance-vie pour les clubs», disait le richissime président russe de Chelsea, Ibrahimovich. Regardez du côté du Milan AC, pour sortir du marasme, on a fait appel cette année à quatre figures emblématiques du club, à savoir Kaka, Maldini et Léonardo en tant qu'encadreurs, et le fougueux Gattuso en tant qu'entraîneur. En ce qui me concerne, ce qui m'intéresse fondamentalement, c'est l'intérêt de l'Etoile avant toute autre considération et je suis prêt à l'aider à partir de n'importe quelle position. Et pour preuve, grâce à mes relations étroites avec un homme d'affaires de la région, Samir Jaïeb, qui ne connaît rien au football d'ailleurs, ce dernier a fait un don à l'Etoile de l'ordre de 100 mille dinars».
En bref, replonger dans le parcours ô combien valeureux d'un personnage de la trempe de Raouf B. Amor ne peut que mesurer la densité de la personnalité de ce dernier, mais fort paradoxalement de se rendre compte fort malheureusement de la profondeur du gouffre dans lequel s'enfonce le paysage sportif actuel !


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