Les problèmes de disparité dans la qualité de séjour des pèlerins, le manque de formation des accompagnateurs et la durée de séjour ont été débattus au cours d'une conférence de presse. Une conférence de presse s'est tenue vendredi matin sous l'égide d'une association sociale spécialisée dans le petit et le grand pèlerinage (omra et hajj) : Al jamiiya riaya dhouyouf rahmane. Le président de l'association a présenté le bilan relatif au déroulement du pèlerinage 2018 à travers une brochure remise aux présents. M. Adel Nasfi, président de l'association, a présenté une évaluation globale des points positifs et négatifs relevés lors du dernier hajj. «Parmi les points positifs qui attestent d'une amélioration par rapport à l'an dernier, il y a l'hébergement dans les hôtels. Cependant, à Médine, la capacité d'hébergement est réduite. Par ailleurs, le trajet qui relie Arafat à Mina souffre des mêmes carences depuis de longues années. Il va falloir y remédier à l'avenir en lui apportant des solutions». Parmi les propositions de l'association, le choix des accompagnateurs doit être mieux ciblé. Ils doivent savoir se servir des appareils électroniques, comme le GPS, et pouvoir accéder au wifi. Il estime que le processus organisationnel doit être revu de fond en comble. Sur le plan santé, les pèlerins atteints de maladie, comme l'Alzheimer, ont connu de gros soucis durant leur pèlerinage l'an passé. Au sujet de la campagne de vaccination, il estime qu'il n'y a pas eu de bémol. 60 bus sans guide à bord Les problèmes de disparité dans la qualité de séjour des pèlerins, le manque de formation des accompagnateurs et la durée de séjour seront corrigés à l'avenir, selon les propos de M. Nasfi. Car le bilan global reflète de nombreuses incohérences et des problèmes d'organisation. Selon les résultats du sondage réalisé auprès de 318 pèlerins (72% des questionnés ont plus de 55 ans, 66% sont de sexe masculin contre 34% féminin), la plupart se sont dit satisfaits de leur séjour dans les hôtels de La Mecque contre 41% qui ont, par contre, déclaré être déçus de la qualité du séjour de l'hôtel dans lequel ils ont été hébergés. A Médine, la tendance négative est encore plus accentuée avec seulement un pèlerin sur deux qui avoue être satisfait de la qualité du séjour dans les hôtels de la place. Au camp du Mont Arafat, 73% ont toléré les conditions générales, hormis quelques lacunes dans la répartition de l'eau, la qualité de l'hygiène et le déploiement des tentes. Le résultat du questionnaire a, en outre, révélé que 95% des pèlerins tunisiens qui y ont répondu sont insatisfaits du parcours entre Arafat et Mina à cause de l'anarchie qui a régné et de certaines situations qui ont dégénéré. Seuls 14% des pèlerins ont pu effectuer ce parcours à pied. Le manque de présence de guides religieux a été signalé avec une désaffection de 30%. 60 bus représentant 3.000 pèlerins roulaient sans guide à bord. Les conditions d'hébergement meilleures à la Mecque Un bref aperçu du questionnaire sur le pèlerinage de 2018 fait ressortir de nombreux enseignements : de l'avis des pèlerins, le logement à La Mecque est bien meilleur qu'à Médine où seulement 46% attestent qu'il est correct. Pour 86% des questionnés, le transport en bus est satisfaisant. Par contre, les rites se sont déroulés dans de mauvaises conditions à Arafat et Mina par rapport à 2016 et 2017. Parmi les propositions avancées pour comprimer le coût des charges qui ne cessent de s'accentuer au fil des années à cause de la chute inexorable du dinar, M. Nasfi préconise de réduire la durée du pèlerinage de 28 jours à 21 jours. Cela aura notamment pour effet de pallier à l'ennui qui a tendance à gagner les pèlerins fatigués et malades les derniers jours du hajj. Un intervenant sur place a relevé de nombreuses lacunes liées au déroulement du pèlerinage. Il affirme que le contenu des plats servis le matin aux pèlerins est certes consistant et équitable, mais les conditions de séjour ne sont pas équivalentes. Il s'insurge : «Certains pèlerins sont logés dans de bonnes conditions avec des chambres spacieuses et tout le confort requis : rideaux, stores, couvertures et climatisation centrale sont au rendez-vous. Tandis que d'autres mangent dans des assiettes en plastique et dorment sur des matelas à même le sol !». Un autre membre présent dans la salle a relevé des défaillances au cours des trajets entre Mina et Médine ou Al Médina el mounawra. M. Adel Nasfi termine sur une note quelque peu pessimiste. Le coût du pèlerinage va augmenter de mille dinars l'an prochain à cause du taux de change monétaire du dinar tunisien face au riyal saoudien. Les années précédentes ont également connu une hausse du coût du pèlerinage.